Lycée des Bruyères : le droit de retrait enfin reconnu !
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Suite à une agression contre un enseignant, et dans un contexte de nombreux faits de violence scolaire, les professeur.e.s du lycée des Bruyères (Sotteville-lès-Rouen) ont exercé leur droit de retrait du jeudi 30 novembre au lundi 4 décembre inclus. Dès le jeudi, les personnels de l’établissement alertaient les médias et la CGT éduc’action déposait un droit d’alerte. Le lendemain, le rectorat et la DSDEN, mis sous pression par l’utilisation du droit de retrait par plusieurs dizaines de collègues et le battage médiatique, cédaient un poste d’AED supplémentaire et s’engageaient à remplacer la proviseure-adjointe absente. Il était temps !
Depuis deux ans et une violente rixe entre bandes rivales ayant entraîné l’intervention des forces de l’ordre, la situation était connue du rectorat puisqu’un audit de vie scolaire avait été effectué, et rien n’avait bougé. Il a donc fallu que des enseignant.e.s utilisent leur droit de retrait face à une cause de danger grave et imminent pour pousser le rectorat, qui a une obligation de moyens et de résultats en matière de santé et de sécurité, à prendre les mesures pour protéger les personnels.
Jusqu’alors, quasiment tous les droits de retrait avaient été requalifiés, en violation du droit, en journée de grève. Mais cette fois-ci, même si aucun moyen supplémentaire n’a été accordé en dehors du poste d’AED, les services académiques ont été contraints de reconnaître enfin le droit de retrait pour que l’établissement puisse rouvrir, confirmant ainsi que les personnels avaient bien un motif raisonnable de penser que leur situation de travail présentait un danger grave et imminent pour leur santé et leur sécurité. Ce qui avait été refusé aux enseignant.e.s il y a un an quand les personnels avaient déjà exercé leur droit de retrait a enfin été reconnu !
Espérons qu’il en sera de même pour les autres personnels des établissements et des écoles qui vivent aussi au quotidien avec la violence. Et reste maintenant à la DASEN de Seine-Maritime, présidente du CHSCT départemental, à diligenter l’enquête paritaire réglementaire consécutive au droit d’alerte exercé par la CGT, via ses représentant.e.s au CHSCT.