ESPE et formation des enseignants, quel projet ?

communiqué de la FERC Sup CGT
jeudi 8 mars 2018
par  Luc De Chivré
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Nous vous transmettons ci-dessous quelques informations très importantes sur les intentions du Ministre Blanquer quant à l’avenir des ÉSPÉs et de la formation des enseignants/CPE. Ces informations proviennent entre autres des discussions en cours à ce sujet au niveau du Ministère et des « bruits » convergents au niveau du Réseau national des ÉSPÉs.

Schématiquement, voici le projet BLANQUER :

Le schéma actuel serait largement revu (place du concours, déroulement de la formation, statut des admissibles qui seront ’contractuels’, etc.), non pas pour l’améliorer mais pour en accentuer les défauts. Selon plusieurs sources, les épreuves d’admissibilité des concours seraient placées en fin de L3, puis les admissibles suivraient les 2 ans de formation MEEF (M1 et M2) avant de passer les épreuves d’admission en fin de M2 (ce qui est pire que le concours exceptionnel de 2014). Puis les lauréats des concours et du master seraient (enfin) stagiaires à temps complet pendant leur première année d’exercice (l’équivalent du T1 actuel). Il y aurait environ 110% d’admissibles par rapport à l’admission. Ceux qui seraient dégoûtés pendant ces 2 années de galère ? Les 10 % de pertes...
Pour un master en alternance, il est évoqué une rémunération de contractuel de 450€ pour le M1 en alternance et de 900€ pour le M2 toujours en alternance. À comparer avec le traitement que touchent actuellement les fonctionnaires stagiaires en M2 (autour de 1400 € pour débuter).
L’alternance imposerait une responsabilité d’un tiers-temps en M1 et d’un mi-temps en M2, éventuellement annualisé, notamment en lien avec la mise en place de la semestrialisation des enseignements au lycée. Bien sûr, sous statut contractuel. Le but est clair : faire des économies... et peut-être préparer la précarisation généralisée dès que le statut de fonctionnaire aura sauté ou aura été davantage fragilisé.
On mesure le désastre au niveau des ÉSPÉs : si elles n’accueillent que les admissibles, ces écoles vont perdre de gros effectifs, sans être sûrs d’être impliquées dans la préparation de l’admissibilité en L3 ou entre L3 et concours (une année « blanche » consacrée à la préparation est-elle envisageable, pour allonger encore le parcours du combattant des étudiants ?).
Les annonces sur les ÉSPÉs devraient suivre les annonces de Blanquer après le 14 février (réforme du lycée). Cela devrait commencer à sortir officiellement début mars ou mi-mars. La réforme de la formation qui est envisagée serait une porte d’entrée supplémentaire pour casser le statut des enseignants, selon un schéma déjà utilisé à France Télécom. Elle participerait aux attaques cohérentes et systémiques du gouvernement contre la fonction publique.
Tout le discours sur l’universitarisation de la formation par les masters MEEF n’est qu’un beau discours (les directeurs des ÉSPÉs et les présidents d’université adorent se raconter des histoires sur ce sujet). En fait, c’est bien le ministère de l’éducation nationale qui pilote tout. Le recruteur décide, a tout pouvoir. Pour les nouveaux MEEF, les maquettes nationales seraient ’fournies’ directement par le ministère pour la rentrée 2019. Il ne resterait plus aucune autonomie aux équipes pédagogiques. On irait vers une caporalisation quasi totale de la formation des enseignants par les rectorats. Ce serait clairement une mise sous tutelle des ÉSPÉs, qui a d’ailleurs été préparée par tous ceux qui depuis 2013 consacrent leurs efforts au démantèlement de la formation (dans bien des ÉSPÉs, nous savons malheureusement ce que cela signifie….).
Au niveau des formateurs, Blanquer souhaiterait que les formateurs dans les ÉSPÉs viennent à 80% du terrain et soient en poste dans les classes ; du coup il est évident que les ÉSPÉs ’universitaires’ seraient enterrées et que les Enseignants-Chercheurs assureraient un service minimum de CM pour amuser la galerie. Le souci budgétaire et politique des Universités étant fréquemment le trop grand nombre d’étudiants et d’enseignants (en particulier dans les ÉSPÉs), si le ministère impose le tri dès l’entrée en M1 et demande encore plus de formateurs non titulaires à l’université, cela devrait bien arranger les directions des Universités… Dans ce secteur aussi, on voit bien que la sélection, come tri sélectif des étudiants, est à l’œuvre pour diminuer les possibilités des classes populaires d’accéder aux études supérieures – et ici aux métiers de l’enseignement et de l’éducation.
Les postes ouvertes au concours en 2018 sont en baisse, ce qui menace fortement la rentrée 2019 : -10% pour les Professeurs des écoles, - 20% pour les Professeurs des lycées et collèges et les CPE.
Face à ces perspectives catastrophiques, il faut que nous nous préparions collectivement à réagir.


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Brèves

Lubrizol : 1 an après on oublie pas ! Réunion publique le 25 septembre, manifestation le 26 septembre

mardi 8 septembre 2020

Réunion publique d’information sous chapiteau Vendredi 25 septembre 2020 de 18 à 20h A la Friche Lucien, place Carnot, ROUEN
Jeudi MANIFESTATION Samedi 26 septembre 13h30 Rendez-vous devant : LUBRIZOL (quai de France)

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Ecoles Delaunay en action le 22 janvier 2020 pour revenir en REP+

jeudi 23 janvier 2020

Lors de l’animation pédagogique du mercredi 22 janvier 2020 sur « les élèves à besoins particuliers », les enseignants ont rappelé leur exigence de classer les écoles maternelle Delaunay-Laurencin et élémentaire Sonia Delaunay de Dieppe (Val Druel) en REP+. En effet, elles sont sorties de l’Éducation Prioritaire en 2014 et ont été exclues des dispositifs REP et REP+ alors qu’elles répondent à tous les critères pour être classées en REP+. Son rang (64ème) au niveau académique la situe au même niveau que les écoles de REP+ du Havre ou de Rouen Nord.

Tous les enseignant·e·s des deux écoles sont venu·e·s avec un tee-shirt rappelant leur exigence et ont pris la parole en début d’animation. À l’issue de l’animation, l’urne était disponible pour pouvoir faire voter au référendum d’initiative populaire.

La CGT Éduc’action 76 soutient les collègues dans leurs actions.

Motion de soutien aux salariés de la Chapelle d’Arblay

mercredi 18 septembre 2019

Les camarades de la CGT Educ’action Haute-Normandie réunis en Assemblée générale de rentrée le 16 septembre 2019 à Maromme expriment leur soutien aux salariés de la Chapelle Darblay, menacés de licenciement.
Dans le secteur privé, les fermetures de site et les plans de licenciement se multiplient. Dans les services publics, ce sont les suppressions de postes massives et la dégradation des conditions de travail.
De plus, la réforme des retraites est une attaque contre l’ensemble des salariés.

  • Zéro licenciement !
  • Non à la fermeture des sites !
  • Non à la casse des services publics !
  • Non à la réforme des retraites ! Luttons tous ensemble !

Motion adoptée à l’unanimité par l’AG des syndiqué-e-s CGT éduc’action Rouen

Fusion des académies : j’habite à Evreux, pourra-t-on me nommer à Cherbourg ?

vendredi 13 septembre 2019

La lettre de cadrage pour la fusion des académies de Caen et Rouen certifiait que la gestion des personnels enseignants ne serait pas impacté jusqu’en 2022 (Mais en 2018 on nous jurait que la fusion n’était pas encore décidée). A en croire M. le Ministre, jusqu’à cette ce cas de figure n’existera pas. Mais après 2022 ça devient tout à fait possible pour les personnels du second degré. Le Rectorat a tout intérêt à ce que la souplesse et la mobilité des personnels soient maximales. Et avec l’affaiblissement du rôle des CAPA il sera encore plus compliqué d’influer sur les choix des services académiques, sans oublier que pour les contractuels ce « contrôle » est inexistant.

Une fusion des académies pour fermer des sections !

vendredi 13 septembre 2019

Le Rectorat et la Région Normandie lancent la réflexion pour une nouvelle carte de formation à la rentrée de septembre 2020. Ca ne sent pas bon du tout ! L’académie et la région de Normandie auront, si nous ne faisons pas reculer le Ministère, le même périmètre au 1° janvier. Les filières de formation, frontalières pour le moment, ou seulement identiques, seront à la prochaine rentrée dans la même académie. Ce sera une très bonne excuse pour fusionner et fermer par ci par là et pour récupérer les postes.