LP Jules Siegfried (Le Havre) : taux de réussite exceptionnel de 100 %... de grévistes !
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Lundi 12 mars, tous les enseignants du lycée professionnel Jules Siegfried du Havre étaient en grève. Comme dans la plupart des autres établissements scolaires, le rectorat a diminué la dotation en heures d’enseignement (DHG) allouée pour l’année prochaine. A la rentrée, les cours devront donc être assurés avec 17h hebdomadaires d’enseignement en moins, soit 612 heures annuelles… Ce qui revient à renoncer à des dédoublements de classes, pourtant surchargées. Cela aurait aussi pour conséquence la suppression du demi-service d’une enseignante contractuelle en lettres-histoire.
Début février, les enseignants ont envoyé une demande d’audience au rectorat, pour contester ces conditions d’enseignement au rabais. Sans réponse du rectorat, la grève a été décidée juste avant les vacances de février.
Un autre élément a mis le feu aux poudres. Les enseignants en bac pro SN (systèmes numériques) étaient convoqués ce même jour à une formation obligatoire comportant un atelier « échanges de pratiques » avec les enseignants du LP Jeanne d’Arc, établissement privé dans lequel un bac pro SN a ouvert à la rentrée 2017 et qui concurrence directement le LP public ! Notons également que cette année deux bac pro SN ont fermé dans l’académie de Caen, obligeant les élèves à faire beaucoup de route pour suivre la formation de leur choix (en ex-Basse-Normandie, il ne reste qu’un bac pro SN, à Condé sur Noireau).
Les collègues de Siegfried ne se sont donc pas laissés faire et au retour des vacances, le 12 mars, 100 % des enseignants du lycée professionnel étaient en grève. Ils ont distribué un tract et discuté avec les élèves devant le lycée, alerté les parents d’élèves en les conviant à une réunion publique le soir même. Ils se sont aussi réunis en assemblée générale où ils ont discuté des suites possibles et de la grève du 22 mars. En fin de journée, une délégation de grévistes est allée soutenir les personnels hospitaliers du Havre qui ont débrayé pour s’inviter au conseil municipal. Ils y ont pris la parole pour dénoncer leurs conditions de travail, notamment aux urgences et dans les services psychiatriques. Les personnels soignants sont débordés, épuisés, et les patients manquent de tout, y compris du plus nécessaire, comme de papier toilette ! Les grévistes du lycée et des hôpitaux se sont encouragés mutuellement et se sont donnés rendez-vous le 22 mars… Pour continuer ensemble la mobilisation.
Section syndicale CGT Jules Siegfried