scandale financier et sanitaire de l’immeuble CONCORDE pollué par l’amiante
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Après le scandale financier et sanitaire de l’immeuble CONCORDE pollué par l’amiante, l’ETAT a volontairement omis d’informer ses agents de leur exposition aux fibres d’amiante au sein de la cité administrative de Rouen
Le 17 mars 2014, près de 550 agents de l’Etat devaient déménager au sein de l’immeuble CONCORDE à Rouen dans l’ex-immeuble occupé par France Télécom. Ce déménagement n’aura jamais lieu compte tenu des analyses demandées par les organisations syndicales qui révèleront la présence de fibres d’amiante dans l’air après la fin des travaux de désamiantage et d’aménagement. Au-delà du scandale financier, l’Etat ayant payé des millions d’Euros en pure perte, c’est surtout la démonstration de l’incapacité de la préfecture à gérer des travaux dans l’urgence en tant que futur locataire alors que ceux du propriétaire étaient encore en cours.
Force est de constater que l’Etat n’a pas encore tiré les enseignements de la catastrophe sanitaire de l’amiante dont le rapport du Sénat indiquait en 2005 que la fibre tueuse serait responsable de « 50.000 à 100.000 morts au cours des vingt prochaines années ».
Concernant la cité administrative de Rouen, nous avons désormais la preuve que depuis juillet 2013, les services de l’Etat ont connaissance du fait que les joints des fenêtres de la cité administrative sont amiantés et dégradés, exposant ainsi une grande majorité des 1200 agents y travaillant, ainsi que les usagers de ses services, à l’inhalation de la fibre tueuse. Alors que l’amiante est un puissant cancérogène sans seuil, c’est-à-dire que l’inhalation d’une seule fibre peut engendrer une pathologie mortelle, l’Etat s’est abstenu d’informer ses agents mais pire encore, n’a pris aucune mesure de protection contre le risque d’inhalation de fibres d’amiante de ces joints dégradés.
Il aura fallu l’alerte pour danger grave et imminent des représentants du personnel au CHSCT de la DIRECCTE en janvier dernier pour que des prélèvements, qui confirmeront la présence d’amiante sous une forme effritable, donc dangereuse, soient réalisés.
Si des mesures, comme la fermeture de plusieurs bureaux où des prélèvements ont été réalisés sans respect des règles de sécurité ou l’interdiction d’ouvrir les fenêtres des autres bureaux ont été prises dans certains services, l’administration tarde une nouvelle fois à prendre les véritables mesures conservatoires demandées permettant de protéger la santé de ses agents, à savoir le recouvrement durable et étanche des joints intérieurs et extérieurs en attente du remplacement des fenêtres.
Alors que l’Etat entend engager une rénovation complète de la cité administrative de Rouen, annonçant des crédits d’environ 100 millions d’Euros, il est insupportable de ne pas mettre en œuvre les mesures immédiates de protection de ses agents et des usagers au motif d’une sous-estimation du risque et de contraintes budgétaires !
Nous refusons la mise en danger de la vie de nos collègues, et par la même de celles des usagers du service public ! Nous exigeons des engagements de la préfecture et des réponses précises aux questions de notre lettre ouverte du 15 mars 2018 !