Classement des lycées 2018 : bienvenue dans le monde de la compétition scolaire
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Comme chaque année, le classement des lycées revient comme un mauvais marronnier, et la presse locale en fait aujourd’hui sa une avec ce titre racoleur : "votre lycée est-il bien classé ?"
La CGT éduc’action rejette vigoureusement cette logique contraire à ce que devrait être un vrai service public. Les élèves et les familles ne sont pas des clients mais des usagers d’un service public qui se doit de fonctionner de manière satisfaisante pour tous.tes.
Mais pour le ministère et le Rectorat, classer et rendre publics ces classements vise à mettre les personnels en concurrence les uns avec les autres et à mettre la pression sur les établissements les moins « performants ». Pour les moins bien classés, les collègues peuvent s’attendre à ce que leur chef d’établissement et leurs IPR/IEN les managent de manière plus ou moins habile, plus ou moins menaçante, afin de revoir leurs pratiques pédagogiques. Tout ceci est absurde : quel crédit accorder à ces classements alors que les facteurs d’inégalités entre lycées sont multiples et complexes ? Cette manie de classer correspond bien aux transformations que les gouvernements qui se succèdent et se ressemblent sur ce point entendent imposer à tout le système éducatif : individualiser, comparer les performances, rémunérer au mérite, mettre en valeur les prétendus talents et pointer les défaillants. Or, tout ceci divise les travailleurs et provoque son lot de souffrances, de pressions et de mal-être au travail. Et évite de pointer les vrais facteurs d’échec des élèves, au premier plan la pénurie d’emplois à tous les niveaux dans l’éducation.
La meilleure réponse que les salariés de l’éducation doivent apporter à cette mise en concurrence dans un contexte de suppressions de postes massives, c’est la grève le 22 mars, tous ensemble et sans se diviser.