Visite de Blanquer aux lycées de Fécamp : le ministre fait sa comm’ tout en continuant la casse du service public d’éducation

vendredi 1er juin 2018
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Trois jours après ses annonces sur la réforme des lycées professionnels, le ministre Blanquer vient faire le service après-vente aux lycées de Fécamp. Il n’y a pourtant pas de quoi en être fier, cette énième contre-réforme constituant un grave recul pour le service public de l’enseignement professionnel. Il s’agit en réalité pour le gouvernement d’opérer d’importantes coupes budgétaires, comme dans tous les services publics, en baissant de manière sensible le nombre d’heures d’enseignement pour les élèves et en supprimant à nouveau plusieurs milliers de postes de professeur.e.s de lycée professionnel.
Le choix gouvernemental est également idéologique car fortement influencé par les branches professionnelles qui veulent mieux contrôler la formation des jeunes et les formater à leur convenance. Il en est ainsi de l’accent mis sur l’apprentissage, bien loin de constituer une voie de réussite pour tous.tes, si l’on en juge par le taux très élevé de ruptures de contrat, le fléau des discriminations selon la couleur de peau, l’origine sociale ou le genre, ainsi que les conditions de travail et d’apprentissage souvent difficiles pour les jeunes embauchés sous ce statut.
Le choix de visiter les lycées Descartes-Maupassant n’est pas anodin puisqu’il s’agit de vanter la supposée réussite des campus des métiers et des qualifications (CMQ). Ces structures totalement opaques mais potentiellement redoutables pour le service public ont pour objectif de déréguler la voie professionnelle scolaire, de développer l’apprentissage et de renforcer la présence de groupes d’intérêts privés patronaux puisqu’on trouve en leur sein des multinationales (Areva, par exemple), ainsi que des lobbys patronaux comme le Medef, la CPME ou Energies Normandie, ce qui constitue une atteinte grave à la neutralité du service public. Qui peut raisonnablement croire que les CMQ deviennent des « Harvard du pro », selon l’expression tout orwellienne du ministre ?
Plus généralement, les choix ministériels s’inscrivent dans un contexte d’attaques de plus en plus dures contre le système éducatif : sélection à l’université, affaiblissement du bac, fermetures de classes, renforcement des inégalités, mais aussi autoritarisme du ministre qui prétend dicter d’en haut la bonne pédagogie aux professeur.e.s des écoles. Les personnels enseignants et d’éducation, les élèves et leurs familles n’ont rien de bon à attendre d’un ministre qui continue à supprimer des postes, qui va recourir massivement à des salarié.e.s contractuel.le.s en lieu et place de professeur.e.s formé.e.s, qui développe la concurrence entre établissements au détriment du service public et qui dégrade les conditions de travail d’enseignant.e.s déjà très fragilisé.e.s par le manque de moyens, l’absence totale d’écoute et l’enchaînement de réformes avant tout comptables.
Non, le ministre Blanquer n’est pas le bienvenu à Fécamp et personne ne doit être dupe des mensonges liés à cette opération de communication ministérielle et de son absence d’ambition pour les jeunes, particulièrement ceux issus des classes populaires.


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Brèves

Lubrizol : 1 an après on oublie pas ! Réunion publique le 25 septembre, manifestation le 26 septembre

mardi 8 septembre 2020

Réunion publique d’information sous chapiteau Vendredi 25 septembre 2020 de 18 à 20h A la Friche Lucien, place Carnot, ROUEN
Jeudi MANIFESTATION Samedi 26 septembre 13h30 Rendez-vous devant : LUBRIZOL (quai de France)

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Ecoles Delaunay en action le 22 janvier 2020 pour revenir en REP+

jeudi 23 janvier 2020

Lors de l’animation pédagogique du mercredi 22 janvier 2020 sur « les élèves à besoins particuliers », les enseignants ont rappelé leur exigence de classer les écoles maternelle Delaunay-Laurencin et élémentaire Sonia Delaunay de Dieppe (Val Druel) en REP+. En effet, elles sont sorties de l’Éducation Prioritaire en 2014 et ont été exclues des dispositifs REP et REP+ alors qu’elles répondent à tous les critères pour être classées en REP+. Son rang (64ème) au niveau académique la situe au même niveau que les écoles de REP+ du Havre ou de Rouen Nord.

Tous les enseignant·e·s des deux écoles sont venu·e·s avec un tee-shirt rappelant leur exigence et ont pris la parole en début d’animation. À l’issue de l’animation, l’urne était disponible pour pouvoir faire voter au référendum d’initiative populaire.

La CGT Éduc’action 76 soutient les collègues dans leurs actions.

Motion de soutien aux salariés de la Chapelle d’Arblay

mercredi 18 septembre 2019

Les camarades de la CGT Educ’action Haute-Normandie réunis en Assemblée générale de rentrée le 16 septembre 2019 à Maromme expriment leur soutien aux salariés de la Chapelle Darblay, menacés de licenciement.
Dans le secteur privé, les fermetures de site et les plans de licenciement se multiplient. Dans les services publics, ce sont les suppressions de postes massives et la dégradation des conditions de travail.
De plus, la réforme des retraites est une attaque contre l’ensemble des salariés.

  • Zéro licenciement !
  • Non à la fermeture des sites !
  • Non à la casse des services publics !
  • Non à la réforme des retraites ! Luttons tous ensemble !

Motion adoptée à l’unanimité par l’AG des syndiqué-e-s CGT éduc’action Rouen

Fusion des académies : j’habite à Evreux, pourra-t-on me nommer à Cherbourg ?

vendredi 13 septembre 2019

La lettre de cadrage pour la fusion des académies de Caen et Rouen certifiait que la gestion des personnels enseignants ne serait pas impacté jusqu’en 2022 (Mais en 2018 on nous jurait que la fusion n’était pas encore décidée). A en croire M. le Ministre, jusqu’à cette ce cas de figure n’existera pas. Mais après 2022 ça devient tout à fait possible pour les personnels du second degré. Le Rectorat a tout intérêt à ce que la souplesse et la mobilité des personnels soient maximales. Et avec l’affaiblissement du rôle des CAPA il sera encore plus compliqué d’influer sur les choix des services académiques, sans oublier que pour les contractuels ce « contrôle » est inexistant.

Une fusion des académies pour fermer des sections !

vendredi 13 septembre 2019

Le Rectorat et la Région Normandie lancent la réflexion pour une nouvelle carte de formation à la rentrée de septembre 2020. Ca ne sent pas bon du tout ! L’académie et la région de Normandie auront, si nous ne faisons pas reculer le Ministère, le même périmètre au 1° janvier. Les filières de formation, frontalières pour le moment, ou seulement identiques, seront à la prochaine rentrée dans la même académie. Ce sera une très bonne excuse pour fusionner et fermer par ci par là et pour récupérer les postes.