Parcoursup : la catastrophe annoncée !
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Jean Michel Blanquer n’en démord pas, parcoursup est efficace. Bien sûr, tous les lycéens n’ont pas de réponse …. mais elle va venir. En juillet ? En septembre ? Après l’attribution des aides du CROUS en terme de logement et de bourses ?
Parcoursup : un algorithme encore plus injuste !
L’inquiétude est pourtant de mise chez les lycéens et leur famille. Les rares chiffres communiqués par le Ministère sont édifiants. Le 22 mai seule une petite moitié des 810 000 lycéens avait au moins une réponse positive et 29 000 n’avaient que des réponses négatives. Près de 400 000 jeunes étaient donc en attente d’une réponse avec très souvent un rang sur liste d’attente qui leur laisse peu d’espoir et qui les décourage en pleine période de révision du bac. Beaucoup de réponses positives le sont aussi sur des « vœux de sécurité » et les élèves concernés sont donc souvent en attente sur leurs vœux privilégiés, ce qui explique qu’au 6 juin seuls 285 000 vœux avaient été acceptées définitivement. A cette même date près de 200 000 élèves n’ont toujours pas une seule réponse positive, et 35 000 lycéens ont jeté l’éponge. A titre de comparaison, l’an dernier avec APB, 85% des élèves avaient une réponse positive en mai, dont 50 % sur leur premier vœu.
Curieusement, les statistiques fournies par le Ministère et les académies s’arrêtent à ces chiffres très généraux. Impossible d’avoir des données précises par établissement, par section, malgré des demandes syndicales. Et pour cause, les éléments officieux réunis par les collègues montrent une tendance claire : les élèves inscrits dans des lycées populaires sont bien plus nombreux à n’avoir aucune réponse positive, et cette proportion peut atteindre 95% dans des sections technologiques. Quant aux jeunes de lycée professionnel, seule une poignée a obtenu des réponses positives. De la même manière, les critères de sélection choisis par des universités et des grandes écoles sont totalement opaques. Un silence qui en dit long mais qui n’empêche pas les familles et les élèves de se rendre compte qu’un 19 n’a pas la même valeur dans tous les lycées.
Un système encore plus sélectif.
Mais aux yeux du gouvernement, parcoursup n’a rien d’une catastrophe. Au contraire, il a l’effet escompté en renforçant une sélection qui était déjà bien trop présente. La volonté du trio Macron-Philippe-Blanquer est de fermer encore un peu plus l’accès à l’université aux jeunes des milieux populaires pour qui suivre des études supérieures relevait déjà du parcours du combattant en devant cumuler emploi et études. L’injustice du tirage au sort n’a été qu’un prétexte médiatique, mais il ne concernait dans les faits que 0,4% des élèves inscrits sur APB. Avec la loi ORE qui instaure la sélection à l’entrée à l’université, les filières universitaires qui opèrent une sélection sont plus nombreuses qu’en 2017 et A Rouen, elles sont passées de 4 à 8. Au final plus de jeunes resteront sur le carreau !
Il faut des moyens pour réussir !
L’abrogation de la loi ORE et l’abandon du système Parcoursup sont des évidences mais nos revendications ne s’arrêtent pas là. Parcoursup (tout comme APB avant) n’est qu’un outil mis en place par le gouvernement pour appliquer ses choix politiques : l’austérité et la sélection accrue des jeunes. « L’échec » très relatif des étudiants( Lire la brève) s’explique avant tout par des moyens en berne, à la fois dans les années de scolarité pré bac et les années post bac. En 7 ans, le nombre d’étudiants inscrits à l’université de Rouen a augmenté de 20%. Pour accompagner cette hausse démographique 40 postes supplémentaires chaque année auraient été nécessaires. Après 6 ans de disette, seules 7 créations ont été prévues pour l’an prochain au titre des « remises à niveau » qui ne pourront se faire malgré faute d’heures. J.M. Blanquer a bien promis 130 000 places dans les universités sur 3 ans mais c’est parce qu’il lui est impossible de faire autrement sans augmenter d trop la proportion de jeunes sans aucun diplôme universitaire. Les prévisions font en effet état d’une augmentation de 300 000 étudiants sur ces mêmes années. La CGT éduc’action demande donc l’ouverture immédiate des places nécessaires pour permettre à TOUS les élèves de poursuivre les études supérieures de leur choix, et dans de bonnes conditions.