Le dialogue social version Rectorat de Rouen !
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Les services académiques n’ont vraiment pas les mêmes priorités que nous. En quelques heures, les grands chefs des services académiques ont pu bousculer leur agenda pour convoquer, sans respecter aucun délai légal, les élus du CTA pour le lundi 28 mai, en envoyant les convocations le vendredi 25 dans l’après midi, afin de modifier en urgence le nombre de sièges pour les listes CPE et Psy EN pour les élections professionnelles. Quand ça les arrange, les services académiques sont prêts à tout et considèrent que nous sommes à leur disposition ! Mais quand ça les dérange, c’est une autre limonade. De nombreux personnels font des demandes d’audience pour réclamer à juste titre des créations de postes, nos élus au CHSCT demandent des visites d’établissements ou d’écoles pour essayer de résoudre des questions de souffrance au travail. Parfois, c’est une simple réponse écrite qui est réclamée. Et pourtant la réaction du rectorat est toujours la même : aux plus chanceux le Secrétariat Général répond que pour des « contraintes d’agenda » c’est impossible, ou compliqué pour le moment, qu’il faudra attendre, que ce n’est pas nécessaire … et aux autres on ne leur répond pas ! Le 28 mai, les élus CGT éduc’action au CTA ont fait le choix de ne pas siéger et de dénoncer dans un courrier les pratiques des services académiques qui ne considèrent pas comme urgentes les questions de santé au travail que lorsque les personnels les y forcent en se mobilisant.
Courrier des élus CGT éduc’action au Comité Technique Académique :
Monsieur le Recteur des Académies de Rouen et Caen, Monsieur le Secrétaire Général,
nous ne participerons pas au CTA du 28 mai. Il est inacceptable et hors texte réglementaire d’être convoqués le vendredi après midi pour un CTA ayant lieu le lundi après midi.
L’urgence de convoquer un CTA du jour au lendemain est due à la volonté ministérielle de modifier constamment les règles et de réformer au détriment des personnels, des élèves et de leurs familles, au pas de charge, sans aucune préparation et sans respecter les organisations syndicales.
Au moment où des menaces fortes pèsent sur le paritarisme, nous tenons à rappeler qu’au contraire celui-ci devrait être renforcé afin que les organisations syndicales aient un véritable poids lors des prises de décision. Nous en sommes déjà très loin, et convoquer des élus du CTA dans un délai aussi inadmissible montre une fois de plus le peu de cas que le Ministère dont vous relayez la demande accorde aux organisations syndicales.
Nous tenions aussi à rappeler que nous sommes engagés, auprès des personnels que nous représentons, pour un travail syndical de qualité qu’un délai de prévenance d’un jour ouvré ne permet pas de tenir, mais aussi auprès de nos élèves qui pour certains préparent un examen.
Nous espérons vivement que de telles pratiques ne vont pas devenir monnaie courante et demandons à ce que les délais réglementaires soient respectés quel que soit l’ordre du jour d’un Comité Technique Académique.
Enfin, puisqu’il est question d’urgence, nous vous demandons d’appliquer enfin la loi sur les droits d’alerte des CHSCT pour danger grave et imminent, ce qui n’a jamais été le cas jusqu’à présent, bien que relevant effectivement et réglementairement de l’urgence.
Veuillez agréer l’expression de notre respect.
Luc de Chivré, Stéphane Legardinier,
élus CGT éduc’action au CTA de l’Académie de Rouen