Le budget 2007 : moins de prof, plus de gardiens de prison et de policiers
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Le volet dépenses du budget donne les moyens à l’Etat de remplir son rôle. Dans le monde entier, la part des dépenses qui correspondent en partie aux concessions aux travailleurs diminue à l’avantage du financement de la répression.
En 2007, 8 700 postes seront supprimés dans l’enseignement public secondaire… (Les Echos, 28 septembre 2006)
Avec 36,29 milliards alloués pour 2007, les crédits de paiement de la mission Défense ressortent en hausse (+ 2,5 %). À cela, deux raisons : l’évolution de la masse salariale liée aux embauches du service des armées ou de la DGSE, mais surtout le respect de la loi de programmation militaire… À eux seuls, les crédits de paiement à la LPM représentent 15,1 milliards pour 2007. De quoi poursuivre les grands programmes d’armement : avion de combat rafale, véhicule blindé d’infanterie, frégates multimissions… 700 millions d’autorisations d’engagements au titre du projet de deuxième porte-avions… (Les Echos, 28 septembre 2006)
Pour maintenir l’ordre intérieur, contenir les comportements "asociaux" engendrés par la misère et la discrimination, traquer les étrangers pauvres, matraquer les étudiants et les grévistes, décourager toute rébellion collective, il faut des douaniers, des policiers, des juges et des gardiens de prison.
Avec 6,27 milliards (+ 4,9 %), la justice s’inscrit parmi les grands gagnants du budget. (Les Echos, 28 septembre 2006)
Au total, l’Etat recourt à 660 000 personnes pour maintenir l’ordre (« justice », « défense », « sécurité »…). En outre, la République subventionne « les entreprises », c’est-à-dire les petits-patrons et les grands capitalistes à qui elles appartiennent, au titre de la « recherche » et de « l’emploi » (2 550 dispositifs pour l’emploi pour un total de 19 milliards d’euros en 2006).
Le volet impôts du budget de l’Etat obéit à la même logique sociale et politique que le volet dépenses.
Les entreprises obtiendront au total plus de 3,45 milliards d’euros d’allègements fiscaux et sociaux. (Les Echos, 5 septembre 2006)
Les impôts progressifs, ceux dont le taux augmente pour les revenus élevés, ne représentent qu’une minorité de la fiscalité : respectivement 12,6 % pour l’impôt sur le revenu des personnes physiques et 0,7 % pour l’impôt de solidarité sur la fortune. Les impôts sur la consommation, qui frappent proportionnellement plus les revenus les plus faibles, l’emportent largement : la taxe sur la valeur ajoutée rapporte 32,5 % des impôts, la taxe intérieure sur les produits pétroliers 6,6 %.
La partie la plus riche de la population finance de moins en moins les dépenses de l’Etat, la majorité des contribuables moins fortunés assumant de plus en plus le fardeau fiscal. Le budget 2007 prévoit à ce titre le maintien des « niches fiscales », un « bouclier fiscal », la baisse des taux de l’impôt sur le revenu, l’entrée en vigueur de la réforme de la taxe professionnelle.
À rentrer dans le détail des mesures annoncées, on découvre que les quatre cinquièmes de cette somme vont revenir à une petite minorité de contribuables, les plus riches. (Alternatives Economiques, octobre 2006)