Santé/conditions de travail : pour ne pas perdre sa vie à la gagner !
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Texte lu en séance du CHSCT départemental 76 le 5 juillet 2018.
Au moment où nous faisons lecture de cette déclaration préalable, nous constatons à nouveau l’absence de madame la présidente du CHSCT, ce qui est systématiquement le cas depuis maintenant plusieurs années.
Mauvaise nouvelle également pour les droits des personnels, l’inspectrice du travail qui avait été saisie par le CHSCT et avait réalisé une enquête précise et circonstanciée sur notre instance n’a de nouveau pas non plus été conviée à cette séance, malgré nos demandes insistantes et les manquements à la réglementation qu’elle avait soulevés. Nous sommes convaincus que son expertise aurait pourtant permis d’éclairer madame la présidente et les membres du CHSCT sur le fonctionnement de cette instance. Le rectorat de Rouen ferait-il le choix délibéré de laisser persister les dysfonctionnements ?
Revenons à l’ordre du jour de la présente séance.
En préambule, il nous semble indispensable de rappeler que les travaux du CHSCT au cours de cette séance ne devront pas se terminer vers 21 heures, comme la dernière fois. C’est non seulement illégal au regard du Code du travail mais également fort peu efficace.
Dans l’ordre du jour, nous aurons à étudier des situations de travail liées à des écoles et établissements que nous avons déjà eu l’occasion d’aborder. Nous attendons que l’Administration apporte enfin des réponses adaptées et présente des mesures efficaces en faveur de la santé et des conditions de travail des personnels concernés, afin par exemple : de restaurer un climat scolaire sain et sécurisé aux lycées des Bruyères et de la Vallée du Cailly ; de mettre un place un management plus humain au lycée Corneille pour restaurer la confiance avec les enseignants et permettre à l’enseignante en congé maladie à cause de ces pratiques managériales de reprendre le travail ; de construire une organisation du travail permettant aux personnels des écoles Condorcet, Molière et de l’EREA Dolto de préserver leur santé, de faire leur travail correctement et de ne plus subir des situations de souffrance au travail.
Concernant les visites du CHSCT et leur suivi, outre l’absence à plusieurs reprises de membres de l’Administration lors de récentes visites, nous déplorons l’insuffisance notoire des réponses apportées aux préconisations du CHSCT. En l’état actuel, la DSDEN se contente de procéder aux trois visites annuelles obligatoires mais sans se donner les moyens pour résoudre les situations de travail dégradées et sans prendre les mesures nécessaires en faveur de la santé et de la sécurité des personnels. Même l’avis du CHSCT demandant une journée supplémentaire pour effectuer ce travail a été refusé. Ce sont pourtant les seuls membres CGT, FO et FSU qui effectuent le travail délicat de compte-rendu, sans disposer du temps nécessaire et en constatant que ce travail collectif reste trop souvent lettre morte.
Sur la pollution des sols et de l’air des écoles et établissements seino-marins, en particulier à Petit-Quevilly, le CHSCT n’a pas connaissance des mesures qui ont été prises pour protéger la santé des personnels et des enfants depuis les révélations de l’association Robin des bois et du magazine Envoyé spécial. Les membres du CHSCTD n’ont reçu aucune information en amont de la séance et l’avis voté en séance du 22 février s’est traduit par une fin de non-recevoir, comme pour quasiment tous les avis votés par cette instance. Face à cette culture de l’opacité, où les personnels et leurs représentants sont volontairement tenus à l’écart des informations, un collectif de parents s’est fort opportunément constitué. Ils ont été reçus par la municipalité du Petit-Quevilly et l’Agence Régionale de Santé. Mais leur demande d’audience auprès du rectorat n’a reçu aucune réponse.
Concernant les rapports de la médecine de prévention et celui faisant le bilan de la situation générale de la santé, de la sécurité et des CDT, nous sommes toujours en attente de véritables documents faisant un état des lieux précis et complet de la santé de nos collègues. Notre Administration devrait s’inspirer de ce qui se fait en la matière dans la plupart des CHSCT, y compris du privé. La santé doit cesser de constituer la parent pauvre du ministère de l’EN.
Nous terminerons par les conséquences de la politique actuelle sur les conditions de travail des personnels. Conséquences par exemple sur la santé et le moral des AVS/AESH dont le contrat va s’achever pour des raisons budgétaires. Conséquences sur tous ceux/celles, très nombreux, confrontés à la souffrance d’enfants à besoins particuliers livrés à eux-mêmes et pour tout dire maltraités par l’institution en l’absence de moyens permettant leur prise en charge, comme c’est le cas pour un enfant de l’école Ferry-Jaurès (St Etienne du Rouvray). Et tant d’autres situations encore ! Conséquences sur les travailleurs des lycées GT et pro avec les plans sociaux qui s’annoncent et la dérégulation programmée du cadre de travail et du sens même de leur travail. Conséquences également pour les fonctionnaires et salarié.e.s des services publics, hommes et femmes ayant choisi de servir la population en répondant aux besoins en termes d’éducation, de santé, de culture, de transports, de services sociaux, etc. Lesquels voient avec anxiété la précarité matérielle se développer avec le recours massif aux personnels contractuels et la continuation de l’austérité salariale, mais aussi la précarité mentale engendrée par une nouvelle culture d’entreprise introduite dans l’EN : New public management, individualisation, reporting, rémunération au mérite, évaluation permanente, etc.
Face à cela, nous militant.e.s CGT dans l’éducation nationale continuerons à faire entendre une autre voix, celle de tous ceux qui refusent la régression sociale à la Thatcher qui se met en oeuvre actuellement dans notre société. Pour ne pas perdre sa vie à la gagner !