Lycée des Bruyères : la lutte mène à la victoire !
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Le 17 septembre 2018, un grand nombre de professeurs du lycée des Bruyères ont décidé d’entamer un mouvement de grève suite aux nombreux dysfonctionnements rencontrés dès la rentrée.
En effet, lors de pré rentrée, certains professeurs avaient des emplois du temps incomplet voire vides. C’est ainsi que pendant ces quinze jours, plusieurs cours n’apparaissaient pas dans les emplois du temps des élèves et n’étaient donc pas assurés. On nous a demandé d’être patients et confiants. Nous avons donc travaillé dans ces conditions difficiles pendant 15 jours. Alors qu’on nous avait promis des emplois du temps pour le 17 septembre, aucune information ne nous a été donnée pour commencer la semaine du 17 septembre dans de bonnes conditions. Qui plus est, des changements de classes nombreux ont été effectués (21 en Seconde) et des élèves ont été contraints d’abandonner des options pour cumul impossible, ce qui n’avait pas été signalé lors de l’inscription. Une partie de ces élèves n’a pas été consultée pour choisir l’option abandonnée.
Nous avons alors décidé d’entamer un mouvement de grève et de réfléchir ensemble à des moyens d’action pour nous faire entendre et obtenir un changement de direction.
Le lundi, nous sommes descendus au rectorat. Au bout d’un quart d’heure, une délégation du rectorat a accepté de nous recevoir. La délégation était d’accord quant à notre diagnostic sur les dysfonctionnements. Cependant, ils ne partageaient pas notre analyse sur les raisons de notre colère, protégeant la proviseure. Ils ont fait appel à notre loyauté, à notre devoir de fonctionnaire (cadre A). Ils nous ont conseillé l’espoir. L’espoir, nous l’avions. Mais les réponses, non. Nous avons, alors, entrepris de diffuser plus largement notre colère. Nous nous sommes organisés dès le lendemain en AG pour contacter le ministre, le recteur, les élus locaux, les parents d’élèves et les différents médias (presse radio, télévision,…). En urgence, le rectorat a dépêché une équipe pour un « temps d’échange » avec tout le personnel du lycée. Ils nous annoncé que notre proviseur était en arrêt maladie, sans plus de précisions.
Face au même discours que celui entendu lundi et en l’absence de réponses concrètes, les collègues ont quitté la salle. Le lendemain, les élèves ont bloqué le lycée et se sont rendus eux aussi au rectorat.
Les multiples audiences au Rectorat ont mis en évidence une défiance manifeste de la drrh vis-à-vis des enseignants. Dénigrés devant leurs élèves, mis en cause sur leur loyauté, la position du rectorat de Rouen n’est pas sans poser problème. Au final, c’est une victoire des collègues du lycée des Bruyères qui ne plaît pas à l’administration, qui pourrait s’en étonner ?
Notre lutte provoque alors un changement de chef d’établissement en urgence, le nouvel arrivant prenant ses fonctions vendredi 28 septembre. Pour autant, tout n’est pas réglé, les victimes collatérales restent les élèves, motivation originelle de notre combat, qui n’ont pas tous accès à toutes les options proposées en Juin.
A l’aune de la réforme du lycée qui cherche à regrouper les options par bassin, nous pouvons craindre une simplification de la carte de formation des établissements. Il nous importe donc d’être extrêmement vigilants et de rappeler notre opposition à la réforme du lycée !