Les PLP répliquent au ministre : LE LYCEE PROFESSIONNEL N’EST PAS UNE POUBELLE !
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TRACT LYCEE PRO - GREVE DU 9 OCTOBRE en pièce jointe
Grève du 27 septembre : un début de mobilisation très encourageant
2000 manifestant.e.s à Paris, 150 à Rouen, des rassemblements, des actions, des AG partout dans les académies : le bilan du 27 septembre est positif et montre à l’évidence que la réforme de la voie professionnelle passe mal. Le taux de grévistes était très bon dans plusieurs LP de l’académie (Barentin, Vernon, Fécamp…). Les heures d’info syndicales de septembre ont connu une affluence supérieure à la normale et majoritairement, même les collègues qui n’ont pas pu ou voulu se mettre en grève sont inquiets. La mobilisation ne fait que commencer !
Une réforme avant tout comptable
Faire baisser les horaires élèves et professeurs et supprimer des milliers de postes dans les LP, c’est à l’évidence la clé de la réforme (voir verso). Le reste n’est que du maquillage pédagogique et managérial pour faire avaler la pilule. JM Blanquer annonçait il y a peu 2600 suppressions de postes dans le secondaire et logiquement, il devrait encore sabrer dans les postes de LP. Et ce sera encore une fois les jeunes, particulièrement ceux/celles des classes populaires, qui trinqueront.
Une réforme au détriment des élèves et de nos conditions de travail
Les PLP et leurs élèves vont subir une nouvelle vague de dérégulation, de bricolage, de bidouillage avec la réforme. L’accompagnement personnalisé est inefficace ? Le ministre veut l’augmenter fortement (multiplié par 6 en CAP, d’un tiers en bac pro). Pas le temps de finir les programmes ? Tant pis, les horaires disciplinaires fondent, surtout en enseignement général. Les classes à 30 ou plus ? On instaure des heures de cointervention à la place des matières de base et sans temps de concertation. La réforme du bac pro en 3 ans avait déjà divisé les équipes en instaurant la concurrence entre disciplines et collègues ? Ce sera encore pire avec la réforme pour obtenir les heures d’AP, de cointervention, de groupe afin d’éviter que les postes sautent dans telle discipline plutôt que telle autre.
Le 9 octobre et après, généralisons la grève et les actions dans les LP
Attendre les DHG en janvier pour découvrir les dégâts et se bouger ? Cela risque à l’évidence d’être bien trop tardif pour imposer des reculs au ministre. C’est maintenant qu’il faut battre le fer tant qu’il est chaud : les textes passent devant le Conseil Supérieur de l’Education le 10 octobre. La lutte, c’est dépassé ? Pour mémoire, l’une des dernières victoires collectives du monde enseignant est à mettre au crédit des PLP qui avaient gagné en 2000, grâce à la force collective et à la grève reconductible pendant plusieurs semaines.
En plus de la grève, de nombreuses possibilités d’actions existent, comme celles qui ont émergé lors des AG de PLP : réunions publiques, communication à destination des parents, boycotts divers, motions au CA, utilisation des réseaux sociaux, etc. La CGT encourage ces initiatives qui permettent prises de conscience et participation plus large. Et les journées de grève peuvent être mises à profit pour dégager du temps afin d’organiser ces actions. Mais seule la lutte paye !
PLP, tous en grève le 9 octobre
Manifestations avec cortèges Lycées pro
Rouen 13h30, Le Havre 10h, Evreux 10h30
Vers un bac pro en deux ans
Avant 2009, il fallait 4 ans pour obtenir un bac pro. Le projet ministériel veut mettre en place une seconde de détermination avec trois familles de métiers dès 2019 (exemple : métiers de la gestion administrative, du transport, de la logistique et de la sécurité) mais avant une généralisation progressive à toutes les spécialités. De quoi dé-professionnaliser encore plus nos diplômes et dégrader la qualité de nos enseignements : c’est ça « viser l’excellence » d’après le ministre ? La majorité de nos élèves n’obtiendront pas de diplôme du supérieur et il faut donc leur garantir un enseignement solide et donner du temps aux élèves pour apprendre un vrai métier.
Lycée Pro versus apprentissage ?
En prévoyant de créer des UFA (Unités de Formation par Apprentissage) dans chaque LP/SEP, en mixant les publics apprentis/élèves/adultes, en développer les aides en faveur de l’apprentissage et en même temps en réduisant la taxe d’apprentissage pour les LP, le ministère met en concurrence les différentes voies de formation afin d’enfoncer un nouveau coin dans le service public et laïc de l’enseignement professionnel. Tant pis si l’apprentissage est discriminatoire, sélectif et précaire pour les jeunes (taux de ruptures de contrats très élevé, conditions de travail…), le retour en arrière est en marche !
Bac pro GA, plan social annoncé
Bien que lié de manière indirecte à la réforme, 1500 suppressions de postes sont annoncées par le ministère pour les collègues de Gestion-Administration ! Beaucoup de nos collègues de GA sont en souffrance et ne savent pas à quelle sauce ils vont se faire manger dans les mois et années qui viennent. Se résigner ? Hors de question, il va falloir se battre pour les postes et pour nos élèves.
Réduction des horaires = baisse du niveau à prévoir
Les grilles horaires communiquées seulement le 24 septembre confirment malheureusement nos analyses. En Bac Pro, comparativement aux deux grilles actuelles, la différence se chiffre à – 296 heures (-3,5 heures/hebdo). En CAP : comparativement aux trois grilles actuelles, entre – 310 et – 250,5 heures sur les deux ans.
La part des nouveaux dispositifs (co-intervention, AP, chef d’oeuvre) dans le volume horaire global est énorme : 28% en CAP, 20% en Bac Pro. La co-intervention porte une vision purement utilitariste des enseignements généraux.
Les volumes dédiés aux enseignements disciplinaires dans ces nouvelles grilles baissent fortement. En CAP, ils sont divisés par deux ou plus en lettres-histoire, en maths-sciences et en arts appliqués. En Bac Pro, la baisse se chiffre à - 113 heures en lettres-histoire (soit -1,3h/hebdo), - 77,5 heures en LV2 (soit -0,92h/hebdo, donc un enseignement de la LV2 quasiment réduit à 1h/hebdo), - 112 heures en mathématiques (comparativement à la grille 1 actuelle, soit -1,3h/hebdo).
Et les matières professionnelles ne sont pas épargnées par la réforme. Le dispositif « chef d’oeuvre » qui est pluridisciplinaire ainsi que la co-intervention réduisent le volume disciplinaire.
La CGT Educ’Action revendique :
Un plan d’urgence pour la voie pro : des moyens (seuil maximal de 20 élèves par classe en Bac pro et 12 en CAP), des grilles horaires hebdomadaires, des dédoublements en nombre suffisant, des volumes horaires d’enseignements disciplinaires qui permettent l’insertion professionnelle et les poursuites d’études avec de vrais diplômes nationaux.
L’éducation prioritaire pour les LP, c’est pour quand ?
Les lycées pro concentrent les difficultés sociales et scolaires mais sont pourtant aujourd’hui exclus des dis-positifs REP/REP+. La CGT Éduc’action défend l’extension des dispositifs d’éducation prioritaire à tous les lycées. Pour une vraie éducation prioritaire, il faut des seuils d’élèves par classe, une décharge de service plutôt qu’une pondération, et l’extension de la prime à tous les personnels intervenant dans les établissements.
Défense et amélioration du statut des PLP
Ni annualisation du temps de service ni modification du calendrier scolaire. Égalité de traitement avec les enseignant·es des voies générale et techno du lycée : application de la pondération. Les PLP sont des profs de lycée à part entière !
L’INTÉRÊT DE LA VOIE PRO ET DES PLP, LA CGT !