Lycée Bartholdi/Barentin : autoritarisme versus liberté d’expression
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Les personnels du lycée Bartholdi de Barentin ont décidé après la journée de grève du 27 septembre d’écrire au Président Macron pour expliquer leur opposition à la réforme Blanquer de la voie professionnelle. Quoi de plus normal et de plus légal que de s’adresser directement au Président. Et pourtant, le Ministre Blanquer n’a pas apprécié du tout ! Par la voie du Recteur de Rouen, il a mis une forte pression sur les collègues du lycée Bartholdi, prétextant que la voie hiérarchique n’avait pas été respectée. La menace de sanction a été brandie et les "coupables" recherchés alors que cette règle est de moins en moins suivie et ce sans aucun effet. Devant l’incapacité du Recteur à trouver "les meneur-se-s", le Rectorat s’est contenté de demander un courrier d’excuse pour ne pas avoir respecté la voie hiérarchique. Sans attendre, la CGT éduc’action a proposé aux autres organisations syndicales un courrier de soutien aux personnels du LP. Celui-ci a été signé par la CGT éduc’action, le SUEP-FSU, SUD éducation, FNEC-FP-FO. Soutien aux collègues de Bartholdi !
Les organisations syndicales CGT éduc’action, SNUEP-FSU, SUD éducation et FNEC-FP-FO
à M. le Recteur des académies de Rouen et Caen
Copie à M. le Secrétaire général adjoint
directeur des relations et ressources humaines
Le 26 octobre 2018
Objet : répression au lycée professionnel Bartholdi, Barentin
M. le Recteur,
Nous avons été informés le 19 octobre de faits suffisamment graves pour que nos organisations syndicales s’adressent directement à vous. Nous sommes en effet indignés de votre réaction vis-à-vis des personnels du Lycée Professionnel Auguste Bartholdi, suite au courrier qu’ils ont envoyé à M. le Président de la République et à son conseiller éducation.
Dans ce courrier des enseignants exprimaient leur opposition face au projet de réforme de la voie professionnelle, et leur crainte de voir leur métier se dégrader davantage. Il est donc légal et légitime de s’être adressé au plus haut sommet de l’Etat. Votre réponse à ce courrier pleine d’autoritarisme, avec l’envoi en urgence d’un représentant du rectorat au Lycée Professionnel Auguste Bartholdi afin d’intimider les enseignants au lieu d’informer les collègues de la procédure à suivre, laisse au contraire penser que ces derniers n’auraient aucun droit de s’adresser au Président de la république et à son conseiller.
Nous estimons qu’il est particulièrement inacceptable, injuste et violent de se retrancher derrière la règle de la transmission par voie hiérarchique pour menacer les personnels afin d’obtenir une "lettre d’excuses" qui n’a aucun sens.
Bien entendu nous soutenons entièrement la démarche des collègues du Lycée Professionnel Auguste Bartholdi et nous considérerons la moindre sanction qui pourrait être prise à leur égard comme un acte de répression inadmissible.
Nous espérons donc vivement que les personnels du Lycée Professionnel
Auguste Bartholdi seront assurés dès la rentrée qu’aucune sanction ne sera prise à leur encontre, et que rien ne figurera dans leur dossier administratif.
Enfin, nous sommes inquiets du contexte répressif qui frappe actuellement certains personnels, comme par exemple deux représentants syndicaux du lycée Denis Papin, à Romorantin. Nous tenons donc à rappeler notre attachement inconditionnel au respect des libertés démocratiques, aux droits individuels et collectifs des personnels de l’Education nationale et nous nous opposerons avec vigueur à toute tentative d’intimidation ou de répression à l’égard des personnels qui usent de leurs droits fondamentaux.
Respectueusement
Pour l’intersyndicale CGT éduc’action, SNUEP-FSU, SUD éducation et FNEC-FP-FO
Luc de Chivré