Lycée : des enseignements de spécialité soumis à la seule loi des moyens !
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Le groupe de travail sur les spécialités en 1° générale a eu lieu le 20 décembre. Cette question est primordiale et va fortement influencer les DHG puisque les enseignements de spécialité concernent 12 h classe en première générale, et 15 à 18h pour la filière technologique. Le rectorat a certifié que l’offre était identique en volume par rapport à ce qui se faisait dans les lycées l’an dernier, mais n’a fourni aucun document permettant la moindre comparaison. Certains secteurs seront pourtant très démunis notamment pour les enseignements des spécialités artistiques : aucune spécialité musique sur Evreux et Verneuil, contrairement à l’offre qui existait au lycée Aristide Briand, et ce malgré la présence de 2 classes CHAM musique dans les collèges et du conservatoire ; pas de spécialité danse, musique ou théâtre sur Dieppe. Les spécialités à dominante artistique sont également rarement implantées dans les lycées qui accueillent un grand nombre d’’élèves venant de l’éducation prioritaire : aucune au lycée du Cailly, ni à Schuman Perret, ni à Buisson sur Elbeuf, une seule au lycée les Bruyères. Autant de choix qui posent de vraies questions. Devant nos interrogations, le Rectorat n’a bien souvent que deux réponses à sa disposition : aucune demande n’a été remontée par les chefs d’établissement et/ou on doit faire avec les moyens dont on dispose. C’est évidemment ce qui manque cruellement.
Au final seuls 11,9 % des lycées généraux et technologiques offrent 10 enseignements de spécialité. Même si les enseignements de spécialités scientifiques (maths, SVT, Sciences physiques) sont présents dans tous les établissements, ce n’est pas le cas pour les autres. Concernant les spécialités de langue vivante (LLCE) les documents n’indiquaient pas la langue qui serait enseignée. Le choix devrait être fait par les proviseurs, ce qui veut dire que rien ne garantit qu’elle sera bien répartie sur l’académie.
La question sur les possibilités pour les élèves de changer de lycée, ou d’être inscrit dans deux lycées pour pouvoir suivre un enseignement de spécialité de son choix est restée lettre morte. Des établissements proches pourront se mettre en réseau pour que les jeunes puissent obtenir des dérogations et avoir la possibilité de changer d’établissement, ou bien pour que les emplois du temps soient préparés en commun pour permettre aux lycéens de jongler entre deux établissements. Mais tout ça n’est pas encore prêt, et on ne sait pas quand et si ce sera prêt un jour.
Pour finir, on peut se demander l’intérêt d’un tel groupe de travail puisque toutes les propositions du soit disant projet de carte des enseignements de spécialité ont déjà été mises en ligne pour les jeunes et leurs parents. Rien ne semble devoir bouger, si ce n’est pour réduire encore l’offre en septembre lors des réajustements faits par les chefs d’établissement en fonction du nombre d’inscrits. Et rien n’est « définitif » : toutes les cartes seront rebattues pour la rentrée 2020. Le Rectorat se garde malgré tout une porte de sortie en affirmant que c’est au Comité Technique Académique du 15 janvier que la carte sera rendue officielle. Craint-il des mobilisations d’établissements qui le forceraient à des ouvertures plus nombreuses ? En tout cas, nous, on l’espère !