Lycées professionnels : compte-rendu de l’audience intersyndicale au Rectorat
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Dans le cadre du rassemblement intersyndical du mercredi 19 décembre, une délégation CGT-FSU-FO-SNCL était reçue au Rectorat de Rouen à 14h. La CGT, sans illusion aucune sur l’efficacité d’une telle audience, a néanmoins fait entendre la voix des PLP.
Bac pro GA
Au vu des dégâts provoqués par la réfrome du bac pro GA (Gestion-administration, ex secrétariat-comptabilité), de nombreuses questions ont été posées, notamment sur le devenir des PLP de GA. La section GA ferme bien à Vernon/Dumézil ainsi que l’équivalent de 7 classes au total, notamment à Val de Seine, Porte océane, Flaubert, Aristide Briand.
Le rectorat et le ministère assument totalement la casse en GA, arguant du très faible taux d’insertion professionnelle et de poursuites d’étude. Le Secrétaire Général prétend que ces fermetures sont compensées par des ouvertures d’autres sections, mais chacun sait qu’il n’en est rien.
Sur les reconversions des PLP de GA, le plus grand flou demeure. Le SG prétend qu’il va y avoir un travail d’accompagnement humain (les PLP ne sont pas des "numen") et qu’il n’y aura pas de mesure de carte scolaire pour le rentrée 2019. Les promesses n’engagent que ceux qui y croient.
Comme reconversions, le SG a évoqué des possibilités dans la filière technologique STMG. Mais en réalité, rien n’est prêt et c’est très inquiétant.
La CGT a également critiqué le management et l’ « accompagnement » RH pour les collègues de GA, les collègues se sentant à juste titre maltraités par l’institution.
Réforme de la voie professionnelle
Sur l’apprentissage, le rectorat indique qu’il n’y aurait sans doute pas d’UFA (Unités de Formation d’Apprentis) dans tous les LP à la rentrée 2019. Pourtant, le développement de l’apprentissage, ainsi que de la mixité des publics et des parcours, constitue un des piliers de la réforme. Le texte officiel de la réforme vient d’ailleurs d’être publié au JO, jeudi 20 décembre.
Le Rectorat explique ensuite que des groupes de travail nationaux sont mis en place sur les différents aspects de la réforme. Problème : ils rendront leurs conclusions mi-février, soit après les DHG dans les établissements ! Tout ça sent l’improvisation. Du coup, le rectorat bottait en touche sur nos questions touchant par exemple sur la co-intervention, les familles de métiers, les heures de chef d’oeuvre, etc. D’ailleurs, vu le flou, il est également possible que le Rectorat ne dispose pas toujours de consignes précises de la part du ministère…
Sur les 3èmes prépa-pro, transformées en prépa métiers, le Rectorat indique qu’elles ne devraient pas disparaître, contrairement aux DIMA (dispositifs d’initiation aux métiers de l’alternance).
Face à l’inflexibilité du ministère, les PLP doivent accentuer la mobilisation et toutes les formes de résistance face à une réforme qui leur est imposée contre leur gré et qui vise à supprimer à nouveau des milliers de postes, à affaiblir le service public de la voie pro et qui va dégrader à nouveau la qualité de nos enseignements. Le temps presse, mais la rentrée, avec les annonces des DHG dans les établissements, peut être propice à une généralisation des luttes, seule à même de stopper la brutalité de l’action de Blanquer et de l’Exécutif.