Absurdité du PPCR, heures supp obligatoires : nos élus.e.s certifié.e.s prennent position en CAPA
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Déclaration de nos élu.e.s lors de la CAPA des professeur.e.s certifié.e.s
Monsieur le Recteur, Mesdames et Messieurs les membres de la CAPA,
Depuis le 1er septembre 2017, tous les personnels ont été reclassé-e-s en application des nouvelles grilles indiciaires prévues par le Protocole PPCR dont l’objectif, mis en introduction sur la page dédiée du site www.fonction-publique.gouv, était de « mieux reconnaître l’engagement des fonctionnaires [...] en revalorisant leurs grilles indiciaires et en améliorant leurs perspectives de carrière. ».
Passons sur la formulation de « reclassement des personnels », à laquelle nous préférerions celle du reclassement de leur échelon de rémunération.
Suite à l’application des 30% de promus parmi les promouvables à l’avancement à la cadence accélérée, pourcentage prévu par le décret – et par le refus des gouvernements successifs de financer les services publics à hauteur des besoins -, nous constatons dans les promotions qui nous (pré)occupent aujourd’hui, la reconnaissance de l’engagement des seul-e-s collègues ayant obtenu l’avis « excellent » - à l’exception de 6 d’entre eux/elles cependant, qui n’accéderont pas au 9e échelon de façon accélérée - , alors que les collègues ayant obtenu l’avis « très satisfaisant » constituent peu ou prou la moitié de chaque contingent de promouvables ! Comment expliquer à ces derniers que finalement, un avis « très satisfaisant » n’améliore pas les perspectives de carrière ? Par la nouvelle « école de la confiance », si chère à M. Blanquer ?
Dans le système de rémunération antérieur au PPCR, la majorité des collègues avançaient au Choix et il y avait plus de promu-e-s au Grand Choix qu’à l’Ancienneté. Désormais, il y a plus de perdants que de gagnants dans la cadence d’avancement, à commencer par les jeunes collègues qui parviennent au 4e échelon deux ans plus tard que précédemment.
Nous y voyons donc, n’en déplaise à M. le Ministre, la persistance d’une infantilisation des personnels - doublée, ici, d’une mascarade -, personnels qui, après avoir réussi un âpre concours où, par définition, leurs savoirs et savoir-faire ne furent mesurés que comparativement à ceux des autres candidat-e-s, et donc pas intrinsèquement, continuent à subir la même logique tout au long de leur parcours professionnel.
Pour autant, la CGT Educ’Action n’est toujours pas favorable à l’avancement au mérite – et d’autant moins quand les dés sont de toute façon pipés - ; elle a au contraire toujours revendiqué un avancement unique, au rythme le plus rapide pour tou-te-s, en s’opposant donc à la mise en place du PPCR.
Le gouvernement et son zélé représentant voudraient nous faire croire qu’une seconde HSA imposée serait LA solution à la déperdition du pouvoir d’achat des enseignant-e-s. Cette nouveauté n’est bien sûr un avantage que pour l’employeur - car cette augmentation des HSA détruit toujours plus de postes et impose des services partagés aux enseignants, - et un leurre dans une vision à court terme qui occulte la dégradation des conditions de départ à la retraite ainsi préparées. De plus, l’application de cette seconde HSA non-refusable est déjà faite et anticipée dans les DHG des collèges, lycées généraux et lycées professionnels sans que le décret soit publié. Cela en dit long sur les méthodes du ministère de l’Éducation nationale.
Le gouvernement choisit l’austérité contre une politique ambitieuse de réduction du chômage et d’amélioration des conditions de travail des élèves et de leurs enseignant-e-s. Au moins 2650 postes supprimés dans le second degré, dont une grande partie à cause de l’augmentation des HSA, recours massif aux emplois précaires, réforme du lycée, réforme du bac, réforme du lycée professionnel, loi de l’école de la confiance, fusion des académies de Caen et de Rouen maintenue, création de postes largement insuffisante dans le premier degré pour dédoubler les classes de CP et CE1 en REP et REP+ mais aussi pour effectuer des ouvertures là où c’est nécessaire hors éducation prioritaire, ce qui entraîne un retrait massif de postes ailleurs : la CGT Educ’action continue à refuser fermement cette politique d’austérité, libérale et régressive et appelle l’ensemble des personnels de l’Éducation nationale à s’y opposer collectivement par l’action et par la grève dans les semaines à venir.