Réformes, suppressions de postes, fusion, répression : nous n’avons aucune confiance en vous M. Blanquer !
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Monsieur le Recteur,
L’école de la « confiance » ne peut que nous indigner. Quelle confiance dans l’école pourront avoir les jeunes que les enseignants n’arrivent pas à sortir des difficultés scolaires parce que les classes sont surchargées, et que des postes sont supprimés ? Quelle confiance dans son établissement aura le lycéen d’un lycée populaire qui ne pourra pas suivre un enseignement de spécialité « artistique » parce qu’il n’y est pas enseigné ? Quelle confiance dans le système scolaire auront ces jeunes quant, le bac en poche, ils ne pourront accéder à la filière de l’enseignement supérieur de leur choix par manque de place, et parce qu’ils n’ont pas la chance d’être dans le bon lycée ? Quelle confiance dans sa formation aura le jeune de lycée professionnel quand il se rendra compte que celle-ci a été réduit au minimum ? Quelle confiance aura ce même jeune quand il verra que son bac professionnel ne lui a donné aucune arme pour se défendre contre l’exploitation de son employeur ? Quelle confiance envers le Rectorat ont les précaires de l’éducation à qui on refuse un emploi stable alors même qu’ils remplissent des fonctions importantes depuis plusieurs années ? Quelle confiance envers le Ministre auront les personnels titulaires dont les postes sont supprimés alors même que leurs collègues sont contraints d’accepter des heures supplémentaires ou d’absorber un travail énorme, au seul titre d’une politique d’austérité injustifiable au regard des milliards de profit réalisés par les actionnaires ? Quelle confiance dans leur tutelle auront les personnels qui devront subir une mutation forcée et des conditions de travail dégradées ?
La liste pourrait s’étendre, mais à quoi bon ! Mr le Ministre n’a aucune confiance dans ses personnels et veut seulement qu’ils obéissent. L’article 1 du projet de loi de l’école de la confiance vise à imposer un devoir de réserve aux personnels de l’Éducation nationale. Nous dénonçons ici la volonté de Mr Blanquer de se doter d’une arme pour accroître encore la répression contre les salariés de l’Education Nationale, alors même que certains subissent déjà des pressions inadmissibles pour des propos tenus en tant que citoyen, ou parce qu’ils se mobilisent contre une suppression de poste comme à l’école du Clos-au-Duc à Evreux. Pour Mr Blanquer la confiance se traduit par du formatage et de l’obéissance, y compris pour les personnels !
Ceci n’a rien pourtant rien de nouveau puisque c’est contre les personnels que le Ministère impose les réformes du lycée professionnel et du lycée général et technologique, le gel des salaires, le délai de carence, la sélection à l’université, la précarité. M. Blanquer et vous même imposez également, et là encore contre les personnels, de nombreuses suppressions de postes dans les établissements, y compris parmi les administratifs ; et que faute de créations de postes suffisantes pour tenir la promesse ministérielle de dédoubler les classes de CP et CE en éducation prioritaire vous imposerez contre les personnels et les parents des fermetures de classes. La CGT éduc’action estime qu’il est grand temps de satisfaire les revendications des salariés et apporte son soutien aux luttes locales et à ceux qui se mettront en grève pour défendre le service public de l’Education Nationale.
Nous finirons notre déclaration en rappelant notre opposition depuis le départ à l’expérimentation de la fusion entre les académies de Caen et de Rouen et à toute fusion d’académies. Nous demandons au plus vite l’arrêt de cette expérimentation et la nomination d’une ou d’un Recteur par académie. La fusion se met principalement en place pour des raisons budgétaires, afin d’accélérer encore le nombre de suppressions de postes dans les services académiques et des DSDEN et nous demandons à ce qu’aucun poste dans les services administratifs ne soit supprimé cette année, et à ce que soient recréés tous les postes supprimés depuis 3 ans.
Mr Blanquer et vous même êtes sourd depuis le début à la souffrance des personnels qui voient à juste titre leurs conditions de travail se dégrader et s’inquiètent du sort qui leur est réservé et n’avez cessé de mener les organisations syndicales et les personnels en bateau. La CGT éduc’action soutient la lutte au sein des services académiques de Caen et de Rouen dont la détermination et la force permettront aux salariés de gagner l’arrêt de la fusion des deux académies et des suppressions de postes.
La CGT éduc’action appelle également l’ensemble des personnels de l’éducation à se mettre en grève le 19 mars, aux côtés des autres salariés, contre les suppressions de postes, contre l’ensemble des réformes et des projets Blanquer, et aussi pour défendre l’ensemble des services publics et exiger un véritable changement de politique.