De très bonnes discussions à l’AG de rentrée des syndiqués !
par
popularité : 6%

L’Assemblée Générale des syndiqués de la CGT éduc’action de l’académie de Rouen a eu lieu le 16 septembre au collège Alain, à Maromme et a réuni 68 syndiqué-e-s. Après le traditionnel café du matin, les débats ont commencé avec la volonté de faire un point sur la situation dans l’éducation, mais aussi sur la situation sociale plus générale, et de discuter du travail de mobilisation à mener. L’AG se tenant à un peu plus d’une semaine de la journée de grève interprofessionnelle du 24, la date de cette mobilisation s’est invitée tout naturellement dans le débat. Malgré les difficultés à mobiliser dans l’éducation, l’importance d’être en grève ce jour là, et d’essayer partout où on était en mesure de le faire d’avoir une action locale et une apparence dans les manifestations est ressortie des débats. Les faiblesses de la journée du 24 septembre n’ont évidemment pas été laissées de côté. Pour notre secteur, l’absence d’appel clair de la part du syndicat majoritaire complique le travail de mobilisation mais ne le rend pas impossible. Et surtout, la fragilisation actuelle du gouvernement qui n’abandonne pourtant pas son ambition d’attaquer l’ensemble des salariés en imposant une retraite par points et le recul (même déguisé) de l’âge de départ à la retraite, change la donne par rapport aux rentrées précédentes. L’Assemblée générale a permis de regonfler les syndiqué-e-s pour mobiliser le 24 septembre, avec l’idée de faire de cette journée une démonstration de force pour rebondir rapidement après et enclencher un mouvement de grève combatif.
De nombreux syndiqué-e-s se sont aussi exprimé-e-s sur la situation dans leur établissement ou école, montrant par la même occasion la nécessité de continuer la lutte pour ne pas se prendre de plein fouet les multiples réformes qui nous impactent : réforme des lycée généraux, technologiques et professionnels, école de la confiance, loi de transformation de la fonction publique (Nos élu-e-s en CAPA ont d’ailleurs alerté sur les dangers de la disparition au 1° janvier des commissions et du travail paritaires), réforme des retraites, réorganisation par le biais des Pials du travail des AESH.... . Ces interventions ont bien mis en évidence les conséquences directes des réformes. Dans les lycées, l’amplitude horaire du temps de présence dans l’établissement pour les collègues et les jeunes et les aberrations d’emploi du temps sont pointés du doigt. La mise en place de Pials, qui va grandement dégrader les conditions de travail des AESH, n’a en rien réglé la situation de ces personnels que le rectorat maintient toujours dans la précarité. Certains AESH n’ont toujours pas de contrat, d’autres ont vu leur temps de travail réduit. La question de l’inclusion des élèves en situation de handicap dans les classes a été au cœur de nombreuses prises de parole, avec pour chaque intervenant la volonté de les accueillir, MAIS DE LES ACCUEILLIR DANS DE BONNES CONDITIONS : les élèves doivent être comptés dans les effectifs de classe, les personnels d’accompagnement ont besoin d’être titularisé-e-s et de suivre à plein temps les accompagné-e-s.
Faire le constat des situations de rentrée a également mis en évidence ce que l’on soupçonnait tous. Les effectifs de classes sont effrayants et les conditions de travail de nombreux collègues sont de plus en plus dures. L’effectif maximum de 25 par classe en éducation prioritaire, qui était une norme officieuse, vole en éclats dans plusieurs endroits (Charcot à Oissel, Courbet à Gonfreville l’Orcher) et les collèges qui sont à peine sortis de la REP et ceux où des milieux populaires souffrent de plus en plus et n’ont droit à aucune concession. En lycée général, le chiffre de 35 par « classes » est une habitude de plus en plus insupportable, tout comme le fait que le groupe classe tel qu’on le connaissait avant la réforme soit en train de disparaître, puisque les enseignements en tronc commun sont peu fréquents. Le constat d’une colère et d’un ras le bol chez les collègues est partagés par tous !
Pôle Enseignement professionnel
Vingt-deux syndiqués PLP, représentant 13 LP de l’académie, se sont réunis l’après-midi pour échanger et débattre de leurs conditions de rentrée. Et cette année, ils sont servis avec cette fichue réforme de la voie professionnelle.
Tous ont fait part de leur opposition à une réforme se traduisant par moins d’heures de cours, des suppressions de postes, la mise en place de dispositifs vides de sens comme les secondes familles de métiers, l’accompagnement personnalisé, la co-intervention ou les heures de chef d’oeuvre.
Sans surprise, il existe déjà d’importantes disparités entre LP au niveau de l’application de la réforme. Alors que certains collègues ont commencé la co-intervention peu après la rentrée, d’autres ne commenceront qu’après la Toussaint, comme à Barentin, sur recommandation d’un IEN. Le même IEN qui s’était montré particulièrement insupportable en juin dernier lors des tournées de service après-vente de la réforme dans les bahuts et qui avait affirmé sans rire que les horaires, c’est les horaires, et que la réforme s’appliquerait partout de la même manière. Mauvais plaisantin.
Même hétérogénéité avec l’accompagnement personnalisé : horaires élèves non respectés, rémunération en HSE, classes mixées et en barète versus AP avec une classe attitrée, etc. La sacro-sainte autonomie des établissements n’est pourtant pas censée signifier la liberté de ne pas appliquer les textes.
Cette rentrée 2019 est également marquée par le plan social en bac pro GA et la suppression de la moitié des classes d’ici 2022, sans compensation quasiment. Le plan d’accompagnement des collègues en reconversion ne semble pas très actif pour le moment, aucun collègue n’ayant été reçu en entretien individuel au rectorat. Les collègues de Fécamp attendent toujours d’être reçus en audience au Rectorat, alors qu’ils auraient dû l’être en juillet dernier.
A part ça, la rentrée véhicule toujours son lot de désorganisation et de dégradation du service public, Des postes ne sont ainsi pas pourvus dans la plupart des établissements. De nombreux contractuels sont utilisés comme bouche-trous par le Rectorat.
Le problème de l’inclusion est très souvent revenu dans les discussions : manque évident d’AESH, élèves à besoins éducatifs particuliers non comptabilisés, casse-tête pédagogique...
Plusieurs camarades ont également vivement protesté contre des effectifs de classe dépassant les capacités d’accueil, comme des classes à 31 élèves au lieu de 30 à Val de Seine ou Augustin Hébert, ou contre certains de leurs collègues qui se gavent d’heures supplémentaires, avec la bénédiction des directions d’établissement et des autorités académiques. Mieux ne vaut pas être élève de ces super-profs dont on se demande bien comment ils trouvent le temps pour préparer sérieusement leurs cours et corriger leurs copies...
Dans les établissements, les collègues de Vernon, qui se heurtent à un proviseur-adjoint perfectible pour le dire poliment, s’acheminent vers le boycott du conseil d’administration en ne présentant aucun candidat aux élections cette année. Leur décision s’entend mais d’autres camarades pensent au contraire qu’il est important de ne pas déserter les CA : ceux-ci ont beau être souvent des chambres d’enregistrement, mieux vaut ne pas laisser les directions d’établissement faire ce qu’elles veulent.
Au lycée Flaubert, les relations de travail avec la direction ne semblent pas optimales et les collègues ont été nombreux à remplir le registre santé et sécurité au travail. Climat aggravé par la disparition programmée du bac pro GA.
A Siegfried/Le Havre, le proviseur fait pression sur les nombreux grévistes de juin dernier et tente de culpabiliser les collègues sur le supposé lien avec la baisse d’effectifs dans certaines filières. Soyez sages, pas bien la grève.
Au LP Hébert, à Evreux, la réforme a déjà des répercussions négatives sur les emplois du temps car le temps de présence des collègues d’enseignement général est accru à cause des nouveaux dispositifs tels que la co-intervention.
A Val de Seine, les collègues ont organisé une heure syndicale sur la question des effectifs. Ils ont écrit au rectorat et ont discuté de la perspective d’une grève dans les semaines qui viennent.
La discussion s’est achevée en incitant les sections syndicales à se saisir des prochains CA afin de faire voter des motions sur la réforme de la voie pro, le plan social en GA et les conditions de rentrée. Il est également opportun de demander en questions diverses s’il existe un décalage entre la DHG et la répartition des moyens à la rentrée, de faire le point sur les effectifs et d’alerter sur le problème de l’inclusion et des élèves à besoins particuliers. Enfin, l’URSEN organisera en décembre un stage de deux jours spécial LP (dates exactes et lieu à déterminer).
Pôle collège-lycée :
Dans ce pôle qui a réuni 23 syndiqué-e-s, il a à nouveau été question des effectifs de classe et de l’inclusion. L’absence totale de moyens pour le Français langue seconde, et la détresse dans laquelle on laisse les jeunes migrants y compris dans l’enseignement supérieur sont tout aussi inadmissibles. Deux tracts vont être préparés : un premier centré sur les suppressions de postes et ses conséquences, un deuxième sur l’inclusion.
Pôle 1° degré :
Lors du Pôle 1er degré, nous avons rappelé les différents rendez-vous de l’année, les réunions d’informations syndicales, les stages. Une discussion a eu lieu sur les évaluations CP/CE1 et la difficulté de mobiliser contre ces évaluations du fait des pressions exercées par le ministre, le DASEN et les IEN. Difficultés renforcées par le sentiment d’isolement des collègues. La nouvelle carte de l’Education prioritaire a été aussi discutée avec les craintes notamment pour les écoles en REP qui sont désormais sous la responsabilité du DASEN. La prise en compte des difficultés de certaines écoles notamment en milieu rural risque de se faire au détriment d’autres écoles actuellement en REP. Enfin, il y a eu une discussion sur l’application de la réforme de la Transformation de la Fonction Publique et ses conséquences en terme de mutations, de promotions et du paritarisme.