Personnels administratifs : Une rentrée à bout de souffle
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Cette rentrée a été plus que difficile pour nos collègues AESH. Mais à leurs difficultés s’ajoutent celles des personnels administratifs qui se sont retrouvés avec une surcharge de travail non prévue et sans aucun soutien de la part des services du Rectorat.
Les services de la DAPAEC ont été totalement réorganisés pendant les congés d’été. Les affectations se font désormais au niveau du département dans les DSDEN et les contrats sont rédigés au niveau académique au Rectorat de Rouen pour les AESH-T2 et dans les EPLE pour les AESH-HT2. Une nouvelle application a été mise en œuvre d’ailleurs pour permettre les affectations des AESH et l’accompagnement des élèves : AUSCAR.
Nouveauté de cette année, ce sont les établissements scolaires qui ont à gérer les contrats des AESH : pas seulement ceux qui travaillent dans l’établissement même, mais aussi ceux des écoles de la circonscription.
Dès la rentrée, des dysfonctionnements ont été notés :
Des établissements se sont retrouvés employeurs de personnels supplémentaires en AESH avec un statut particulier et sans formation spécifique, sans moyens supplémentaires pour gérer ces dossier.
Il manque des moyens dans le logiciel ASSED pour faire les recrutements, certains de ces moyens n’ont même pas été réajustés en fonction des besoins notifiés aux élèves.
Certains des AESH en poste depuis le 1er septembre et ayant fait leurs heures n’ont reçu qu’un acompte le 3 octobre pour les plus chanceux, le 11 octobre pour les autres.
Un bug informatique rend la gestion de ces personnels encore plus compliquée car les établissements employeurs ne sont pas destinataires des notifications d’attribution de moyens dans les écoles maternelles et élémentaires. Il en va de même pour les notifications d’affectation des AESH.
Pour enfoncer le clou, aucune circulaire claire et précise concernant l’établissement des contrats dans le logiciel ASSED n’est disponible et aucune consigne claire et précise n’a été donnée pour aider les secrétaires de direction en charge de ces dossiers à faire correctement leur travail, supplémentaire, rappelons-le.
De plus, les AESH ne savent pas dans la plupart des cas qui est leur employeur et ne savent donc pas à qui s’adresser, ce qui rajoute encore des problèmes de gestion.
Toujours dans l’idée de ne pas faciliter la gestion de ces personnels, aucune consigne claire n’a été donnée non plus aux secrétaires de direction sur les conditions requises pour établir un contrat AESH pour les personnels anciennement PEC. En effet, certains n’ont ni le bac, ni un des diplômes demandés par la DAPAEC.
Une surcharge de travail qui passe mal
Ainsi, les secrétaires de direction se retrouvent dans une situation inextricable leur demandant une dose de travail énorme sans soutien, sans aide supplémentaire et la plupart du temps livrés à eux-mêmes pour régler les problèmes soulevés plus haut. Il faut accompagner les AESH dans leurs demandes de candidature dans le logiciel (SIATEN), les aider à remplir les documents nécessaires à leur recrutement, établir leurs contrats, leurs PV, les aider pour s’affilier à la MGEN et leur expliquer les nouveaux contrats (la plupart ont signé cette année un contrat sur 3 ans).
A cela s’ajoute la tâche délicate et inhumaine de leur annoncer qu’ils ne seront pas payés en temps et en heure même s’ils ont fait leurs heures comme prévu car à cause de ces problèmes de communication entre les différents services académiques (Pôle inclusif 76, DOS, DSEN, DAPAEC, EPLE). Ces problèmes de communication font que les établissements n’ont pas pu établir tous les contrats à temps et que bien qu’ils soient effectivement en poste au 1er septembre, ils n’ont touché au mieux qu’un acompte au bout du mois travaillé.
C’est ainsi que nos collègues secrétaires de direction dans les établissements scolaires se retrouvent à accumuler les heures de travail pour essayer de faire leur travail le mieux qu’ils peuvent sans y arriver. Ils ne sont plus disponibles comme ils l’étaient les années précédentes pour les élèves, les familles, les nouveaux collègues et les retards s’accumulent (établissement de PV d’installation, campagne de bourse de collège/lycée, codes d’accès à Pronote pour les élèves et leurs familles, le recrutement des AED et des assistants pédagogiques…) entraînant une fatigue voire un découragement bien compréhensibles.
Pour la CGT Educ’action de l’Académie de Rouen, le Ministre porte l’entière responsabilité de tous ces dysfonctionnements. Imposer des réformes en supprimant des postes chez les administratifs, en ne donnant pas de réels outils pour gérer efficacement les AESH est inacceptable. La multiplication des employeurs accentuée par le labyrinthe administratif et d’interlocuteur rend encore plus compliqué toute la gestion des AESH. La CGT Educ’Action demande de soutenir efficacement les secrétaires de direction des établissements avec des surcharges de travail dues à l’augmentation de dossiers AESH à gérer en donnant à ces établissements des moyens supplémentaires (postes statutaires) et véritables outils adaptés pour permettre aux secrétaires de direction et aux gestionnaires de faire correctement et humainement leur travail.