LE GOUVERNEMENT AU TURBO ET LE MOUVEMENT SYNDICAL AU DIESEL ?

jeudi 23 novembre 2006
par  Didier Germain-Thomas
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Le gouvernement s’est convaincu qu’il avait une « fenêtre de tir » pour lancer ses missiles avant les vacances de décembre. L’échec de la grève du 28 septembre et l’absence d’une réaction forte et spontanée des enseignants à l’annonce d’un décret qui va modifier en profondeur nos statuts et nos conditions de travail y sont sûrement pour beaucoup.

Le ministère annonce clairement son intention de boucler les choses rapidement : Un « CTPM » - instance devant laquelle il doit présenter (et pas soumettre) son projet – doit avoir lieu le 4 ou le 11 décembre. Après cette réunion il peut faire passer son décret en quelques jours.

Le but est évident. Le projet doit être applicable en janvier. Son objectif majeur est de supprimer des postes et des heures, pour la rentrée 2007-2008. Il faut donc que ces suppressions soient programmées dans les « DHG » qui seront présentées aux conseils d’administration des établissements dès le début de l’année.

De Robien a donc adopté l’attitude de celui qui n’a rien à négocier, refusant même dans un premier temps de recevoir les 13 fédérations de l’Education nationale qui avaient signé un texte commun rejettant le projet de décret.

Face à cela les fédérations syndicales n’ont pas, c’est le moins qu’on puisse dire, pris le mors aux dents. Report des réunions intersyndicales, rencontres séparées avec le ministère pour finalement attendre un prochain rendez-vous ministériel commun le 29 novembre. Et entre-temps, rien de proposé aux personnels.

Certaines Fédérations, dont l’UNSEN CGT et SUD, ont proposé à l’Intersyndicale nationale d’appeler tous les personnels à une première journée de grève. Les autres fédérations, dont la FSU et FO, n’ont pas retenu cette proposition. L’idée d’une manifestation nationale un dimanche semble avoir les faveurs de beaucoup des fédérations qui se refusent à appeler à une grève nationale dès maintenant.

Dans ces conditions, si les perspectives d’action en restent là, on peut parier que, le 29 novembre, De Robien écoutera d’une oreille très distraite les organisations syndicales et passera tout de suite après à l’application de son agenda.

Cela dit la frilosité de la plupart des fédérations syndicales ne suffit pas à expliquer l’assurance du gouvernement. Les enseignants sont eux-mêmes peu mobilisés et dans une position d’attente. Dans plusieurs Académies (à Lille et Paris-Créteil notamment) il y a eu des manifestations le 15 novembre et elles n’ont rassemblé que relativement peu de monde (de 500 à 1500 personnes). Autre signe de la faible réactivité des personnels en cet automne 2007, le peu de mobilisation autour de la suppression des « ISSR » (indemnités de déplacement pour les personnels-remplaçants, « ziliens » et « TZR » des premiers et seconds degrés). A Rouen le rassemblement du 22 novembre n’a regroupé que de 150 à 200 personnes.

Un peu partout les heures d’informations syndicales réunissent des minorités significatives dans les établissements, mais ne se traduisent pas par des appels à la grève, des décisions concrètes préparant celle-ci. Pas de quoi donc, pour l’instant, susciter un mouvement partant des établissements, des localités ou des académies comme ce fut le cas en 2000 et 2003 par exemple. Pas de quoi non plus désespérer de toute réaction. En 2000 précisément et encore l’an dernier pour le CPE, les mouvements massifs se sont construits après la publication des décrets. La prise de conscience peut se faire lentement avant de déboucher sur un mouvement.

Il vaudrait mieux évidemment que cela arrive le plus tôt possible et c’est à cela que nous devons, à tous les niveaux, tous nous employer.


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Lubrizol : 1 an après on oublie pas ! Réunion publique le 25 septembre, manifestation le 26 septembre

mardi 8 septembre 2020

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Jeudi MANIFESTATION Samedi 26 septembre 13h30 Rendez-vous devant : LUBRIZOL (quai de France)

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jeudi 23 janvier 2020

Lors de l’animation pédagogique du mercredi 22 janvier 2020 sur « les élèves à besoins particuliers », les enseignants ont rappelé leur exigence de classer les écoles maternelle Delaunay-Laurencin et élémentaire Sonia Delaunay de Dieppe (Val Druel) en REP+. En effet, elles sont sorties de l’Éducation Prioritaire en 2014 et ont été exclues des dispositifs REP et REP+ alors qu’elles répondent à tous les critères pour être classées en REP+. Son rang (64ème) au niveau académique la situe au même niveau que les écoles de REP+ du Havre ou de Rouen Nord.

Tous les enseignant·e·s des deux écoles sont venu·e·s avec un tee-shirt rappelant leur exigence et ont pris la parole en début d’animation. À l’issue de l’animation, l’urne était disponible pour pouvoir faire voter au référendum d’initiative populaire.

La CGT Éduc’action 76 soutient les collègues dans leurs actions.

Motion de soutien aux salariés de la Chapelle d’Arblay

mercredi 18 septembre 2019

Les camarades de la CGT Educ’action Haute-Normandie réunis en Assemblée générale de rentrée le 16 septembre 2019 à Maromme expriment leur soutien aux salariés de la Chapelle Darblay, menacés de licenciement.
Dans le secteur privé, les fermetures de site et les plans de licenciement se multiplient. Dans les services publics, ce sont les suppressions de postes massives et la dégradation des conditions de travail.
De plus, la réforme des retraites est une attaque contre l’ensemble des salariés.

  • Zéro licenciement !
  • Non à la fermeture des sites !
  • Non à la casse des services publics !
  • Non à la réforme des retraites ! Luttons tous ensemble !

Motion adoptée à l’unanimité par l’AG des syndiqué-e-s CGT éduc’action Rouen

Fusion des académies : j’habite à Evreux, pourra-t-on me nommer à Cherbourg ?

vendredi 13 septembre 2019

La lettre de cadrage pour la fusion des académies de Caen et Rouen certifiait que la gestion des personnels enseignants ne serait pas impacté jusqu’en 2022 (Mais en 2018 on nous jurait que la fusion n’était pas encore décidée). A en croire M. le Ministre, jusqu’à cette ce cas de figure n’existera pas. Mais après 2022 ça devient tout à fait possible pour les personnels du second degré. Le Rectorat a tout intérêt à ce que la souplesse et la mobilité des personnels soient maximales. Et avec l’affaiblissement du rôle des CAPA il sera encore plus compliqué d’influer sur les choix des services académiques, sans oublier que pour les contractuels ce « contrôle » est inexistant.

Une fusion des académies pour fermer des sections !

vendredi 13 septembre 2019

Le Rectorat et la Région Normandie lancent la réflexion pour une nouvelle carte de formation à la rentrée de septembre 2020. Ca ne sent pas bon du tout ! L’académie et la région de Normandie auront, si nous ne faisons pas reculer le Ministère, le même périmètre au 1° janvier. Les filières de formation, frontalières pour le moment, ou seulement identiques, seront à la prochaine rentrée dans la même académie. Ce sera une très bonne excuse pour fusionner et fermer par ci par là et pour récupérer les postes.