LP Fernand Léger : ni casse des retraites, ni casse du lycée pro !
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DHG rejetée par deux fois au conseil d’administration du LP Fernand Léger, Grand-Couronne.
Voici la motion présentée par les collègues le 4 février 2020.
Aujourd’hui, c’est une nouvelle fois un tableau noir qui nous est annoncé comme seule proposition pour l’organisation de l’année scolaire prochaine.
Une fois de plus, encore, c’est une diminution du nombre d’heure alloué à l’établissement.
Une fois de plus, encore, ce sont des suppressions de poste maquillés en départ en retraite non remplacé. Cinq suppressions de poste sur les cinq dernières années pour l’établissement.
Des suppressions de poste presque attendues voir espérer afin de gérer la misère tout en dérogeant aux textes réglementaires des grilles horaires dues aux élèves qui, elles, ne sont pourtant pas déjà franchement idylliques.
Aucune réflexion ni proposition de création de nouvelle formation initiale n’a été proposée. La seule nouveauté qui a vu le jour est une création de formation en alternance par le biais du GRETA qui n’apporte rien en terme d’heures poste et qui n’apporte pas grand-chose non plus aux élèves de l’établissement puisque cette formation existe déjà en initiale dans l’établissement.
Triste constat pour des enseignants à qui on en demande toujours plus, tout en diminuant leurs moyens.
La réforme de la voie professionnelle est une nouvelle attaque qui n’a que pour objectif de faire de nouvelles économies budgétaires tout en détruisant la qualité du service public.
La co-intervention. Le Ministre n’a rien inventé de ce côté. Beaucoup d’enseignants pratiquaient cette co-intervention et la pratiquaient de manière intelligente en fonction de leurs besoins et des besoins des élèves. Des enseignants se retrouvaient pour animer ensemble quelques moments pédagogiques à différents moments de l’année lorsque l’un d’eux n’était pas devant des élèves et donc disponible pour cette co-intervention. Rappelons au passage que les enseignants ne travaillent pas uniquement lorsqu’ils sont devant des élèves (à savoir 18h pour les PLP/certifié, 20h pour les profs d’EPS, 15h pour les agrégés). Aujourd’hui, ce sont des créneaux obligatoires hebdomadaires impliquant les collègues d’enseignement professionnel, de mathématique et de français qui sont mis en place sans qu’une quelconque co-intervention ne soit nécessaire sur le plan pédagogique ! Ça ne matche pas ! La co-intervention imposée vide de son contenu et de son idée initiale tout intérêt pédagogique dans le seul but d’engager des économies sur le nombre d’heure d’enseignement. Durant cette co-intervention obligatoire, il n’y a pas d’enseignement du geste professionnel…. Ce sont donc des heures de formation en moins pour les élèves à raison de 3h par semaine !
Le chef d’œuvre…. Une mise en place plus que chaotique sans réelle directive. Un contenu qui n’a pas nécessairement vocation à aboutir sur de la mise en application. Un temps de 3h hebdomadaire pris sur le temps d’enseignement professionnel pour une restitution orale de la partie de l’élève qui ne dépassera pas cinq minutes. Quelque chose qui à le goût du PPCP sans réel intérêt professionnel car ce n’est pas ce qu’attendent aujourd’hui les professionnels.
En somme, ce sont 6h chaque semaine qui sont prises sur les seules 17,5h (18h avant la réforme) avec un contenu des référentiels toujours plus exigeant.
Les enseignants ne sont pas des magiciens à qui on peut demander toujours plus avec de moins en moins et vider leur enseignement du savoir qu’ils savent mieux que personne enseigner n’est pas la solution pour nos élèves et l’image des lycées professionnels.
Mais la réforme de la voie professionnelle n’est pas la seule attaque que subissent aujourd’hui les enseignants. La réforme des retraites qui envisage aujourd’hui une retraite par points (capitalisés), ne garantissant aucune stabilité sur une pension permettant de vivre décemment lorsqu’un enseignant arrivera en fin de carrière si jamais il y arrive, est un nouveau signe de mépris qui ne tient pas compte de nos conditions de travail. Un âge pivot à 64 ans voire même 65 ans n’est qu’une sinistre plaisanterie pour l’insertion des jeunes dans l’emploi alors que les élèves, eux, ne vieilliront pas ! Le seul objectif de cette réforme est de pouvoir diminuer la valeur du point et donc le niveau de pension même si le gouvernement garantit le contraire aujourd’hui ! Une cotisation par point basé sur le salaire des enseignants alors que le point de rémunération est gelé depuis 2010 ne laisse aucune chance aux enseignants d’espérer une retraite permettant de vivre dignement ! Et ce ne sont pas les quelques augmentations que le gouvernement promet aujourd’hui, mises en cause par le Conseil Institutionnel, qui permettront de rattraper le manque depuis toutes ces années où les enseignants ont été sous payés ! Il est curieux de constater que le gouvernement ne sait s’inspirer des pays voisins que pour mettre en place certaines réforme sans en mettre d’autres…
En France, le salaire moyen annuel brut en début de carrière est aux alentours de 24000€ et de 42000€ en fin de carrière.
En Allemagne, il est de 50000€ annuel brut en début de carrière pour finir à 72000€.
En Belgique, le salaire est de 36000€ annuel brut en début de carrière pour finir à 62000€.
Et les exemples sont encore nombreux…
Des enseignants à qui on en demande toujours plus avec de moins en moins. Des enseignants qui ont un indice de rémunération gelé depuis 2010 et donc un pouvoir d’achat qui a énormément diminué. Des enseignants qui n’ont aucune certitude d’une retraite décente acquise à un âge raisonné. Des enseignants qui ne sont plus considérés et que l’institution traite de fainéant à commencer par le Président de la République lors d’une prise de parole en septembre 2017 ne manquant pas de montrer toute sa reconnaissance à son peuple comme il aime l’appeler.
Des enseignants abattus, méprisés et fatigués de tout ce matraquage incessant qui ne reconnaît plus en eux les valeurs et l’investissement fourni.
Des enseignants écœurés et découragés qui alertent l’institution depuis longtemps notamment par le biais des registres Santé et Sécurité au Travail et des CHSCT Départementales et Académiques. Malheureusement, force est de constater que même lors de ces alertes, la réponse donnée est détachée de toute compassion et de réel intérêt au mal être de plus en plus grandissant. Nous renvoyant dans bien des cas vers le médecin de prévention du Rectorat. Médecin lui-même recruté par le Recteur ce qui n’est pas sans faire réfléchir sur la réelle indépendance de l’avis médical.
La CGT exige le retrait de la réforme de la voie professionnelle ainsi que l’abandon du projet de loi sur la réforme des retraites.