La CGT éduc’action 7627 réaffirme sa solidarité envers les salarié-e-s qui assurent des missions de soin et essentielles, et demande la protection pour les personnels de l’Education !
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Madame la Rectrice,
Tout d’abord, dans ce contexte de crise épidémique mondiale et inédite, la CGT Educ’action de l’Académie de Rouen tient à réaffirmer toute sa solidarité envers tous les salariés qui, de part leur fonction ou leur métier, sont contraints d’assurer la continuité du service public ou des missions essentielles pour soigner les personnes atteintes du Covid-19 ou pour assurer le ravitaillement de la population. Elle rappelle aussi ses valeurs de solidarité essentielles qui doivent permettre aux enfants des personnels soignants d’être accueillis par des personnels de l’Éducation nationale volontaires.
De plus, nous sommes tous témoins des efforts faits par les enfants et les jeunes pour suivre des cours à distance ; et de l’implication des collègues qui se démènent actuellement, certains sur leur lieu de travail, pour accueillir les enfants de soignants, assurer la continuité pédagogique, garder le contact avec les élèves, rassurer les familles et parer à de nombreuses urgences. Nous sommes aussi convaincus des efforts faits par les enfants et les jeunes pour suivre des cours à distance, dans des conditions difficiles voire même impossible par manque d’outils mais aussi de disponibilités des familles. Nous tenons à rappeler que l’enseignement à distance ne remplacera jamais un enseignement de qualité en présentiel que nous revendiquons, avec des moyens à la hauteur des besoins dans le cadre d’un service public de l’Éducation nationale de qualité. Dans ce contexte, nous tenons à nous indigner des propos de M. Blanquer qui n’écarte pas la possibilité d’allonger l’année scolaire en raison de l’épidémie du COVID-19, laissant indirectement entendre que les personnels et les élèves seraient en vacances. L’urgence n’est pas à créer des polémiques alors que rien ne permet, à ce jour, de savoir comment va évoluer la situation, mais d’assurer la protection de tous les salariés, des jeunes, des privés d’emplois, des retraités… bref de toute la population.
Ainsi, nous avons pu constater que les personnels qui sont sur leur lieu de travail font comme ils peuvent pour se protéger. Il est donc impératif que seul·e·s les salarié·e·s indispensables, volontaires et ne pouvant pas travailler à distance aient à se rendre sur son lieu de travail. Nous avons aussi remarqué qu’à part un rappel d’obligation de fournir du savon et des essuie-main en quantité suffisante par les collectivités locales, rien d’autre n’a été mis en place pour garantir la sécurité sanitaire de ces personnels malgré l’obligation de l’employeur à garantir sa santé.
Avec beaucoup de professionnalisme, chacun applique les gestes barrière autant que possible mais ceux-ci sont insuffisants pour assurer une réelle protection alors même que des interactions entre collègues ou avec les enfants accueillis sont inévitables.
Nous sommes malheureusement conscients de la pénurie actuelle, notamment en terme de masques. Nous dénonçons l’impréparation du gouvernement pour faire face à cette épidémie et la volonté politique de réduire drastiquement le budget pour la santé qui conduisent à cette situation. Les personnels soignants sont en première ligne et leur demande d’être tou.te.s équipé.e.s d’un masque pour soigner les malades doit être immédiatement satisfaite. Tout comme la demande de nombreux autres salarié-e-s au contact également de la population.
Les personnels de l’éducation ne doivent pas être oublié·e·s. Plusieurs d’entre elles·eux se rendent chaque jour dans leur école ou leur établissement, ou dans les services académiques. Elles·Ils doivent pouvoir venir travailler le plus sereinement possible, avec une protection maximale. Le nombre de volontaires n’est pas extensible. S’ils tombent malades en l’absence de protection suffisante, que se passera-t-il ? Nous vous demandons donc de fournir à l’ensemble des salarié·e·s non confiné·e,s à leur domicile des masques aux normes NF EN 14683 en nombre suffisant, ainsi que du gel hydroalcoolique anti virucide, et de faire remonter au plus vite cette demande auprès du M. le Ministre de l’éducation.
Veuillez agréer, Madame la Rectrice, l’expression de notre respect.
Rouen, le 23 mars 2020