Continuité pédagogique et enseignement à distance : que veut nous dire le directeur du CNED ?

jeudi 26 mars 2020
par  Luc De Chivré
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Depuis la fermeture des écoles et établissements scolaires la semaine passée, nous assistons à la mise en place généralisée de ce qu’appelle le ministère « continuité pédagogique » et enseignement à distance. Cela soulève un certain nombre de questions sur les pratiques pédagogiques, les conditions de travail et d’étude, mais aussi sur les outils mis à disposition des personnels et des élèves par l’administration. Au-delà des aspects pratiques et techniques qui ont très vite montré leurs limites, cette mise en œuvre suscite de nombreuses questions sur le métier d’enseignant·e.

Après plus de dix jours d’expérimentation, il est clair pour la CGT Éduc’action que, plus que jamais, enseigner est bien un métier qui s’apprend, qui n’a de pertinence et d’efficacité que lorsque cela se fait en présentiel, avec un lien direct entre personnels et élèves, une interrelation permettant des échanges constructifs. Dans les faits, et malgré les efforts des personnels, il n’est pas question de continuité pédagogique et d’enseignement depuis la semaine dernière, mais plus modestement du maintien d’un lien avec les apprentissages pour une grande partie des élèves.

Dans ce contexte, nous nous interrogeons sur les propos tenus ces derniers jours par le directeur du CNED à l’AEF. En insistant à plusieurs reprises sur l’évolution de l’enseignement à distance et l’accompagnement des enseignant·es, sur la nécessité de repenser « les formes scolaires ou l’autoformation », ou sur l’utilisation de ce procédé pour les élèves isolés géographiquement, la CGT Éduc’action s’interroge pour savoir si cette position est un simple avis personnel ou bien un ballon d’essai lancé par le ministère…

Pour notre organisation, cette situation extrême vécue par les personnels de l’Éducation nationale, par les élèves et les usager·ères, ne doit pas être l’occasion pour le ministre d’ouvrir des pistes impensables d’évolution de nos métiers qui introduiraient massivement des dispositions de travail qui éloigneraient enseignant·es et élèves. Vouloir généraliser de telles pratiques, qui ne sont actuellement qu’un palliatif, serait pénalisant pour l’ensemble des élèves et leurs apprentissages. Surtout, comme nous l’exprimons depuis longtemps, l’exploitation d’un enseignement numérique est extrêmement néfaste pour de très nombreux enfants et familles qui sont éloignées du numérique. En agissant de la sorte, on minimise la fracture numérique qui existe bel et bien en France et qui accroit les inégalités. Quant à l’enjeu « écologique » évoqué au regard des « déplacements en car d’élèves dans les milieux isolés », on frise le ridicule : outre la pollution induite par le recours accru aux serveurs informatiques, oser parler d’écologie pour justifier l’abandon des écoles rurales est pitoyable. Pour la CGT Éduc’action, tout cela est inacceptable !

Enfin, la CGT Éduc’action s’oppose à une éventuelle modification des missions des personnels enseignants où un enseignement à distance serait développé. Cela poserait immanquablement des questions de fondement de notre travail, des questions sur les outils officiels utilisés, sur la propriété du matériel utilisé, mais aussi sur le temps de travail et le droit à la déconnexion des personnels. Nous resterons vigilant·es à ce que cette expérience inédite ne se transforme pas en dangereuse expérience d’apprentis sorciers.

Montreuil, le 25 mars 2020


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Brèves

Lubrizol : 1 an après on oublie pas ! Réunion publique le 25 septembre, manifestation le 26 septembre

mardi 8 septembre 2020

Réunion publique d’information sous chapiteau Vendredi 25 septembre 2020 de 18 à 20h A la Friche Lucien, place Carnot, ROUEN
Jeudi MANIFESTATION Samedi 26 septembre 13h30 Rendez-vous devant : LUBRIZOL (quai de France)

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Ecoles Delaunay en action le 22 janvier 2020 pour revenir en REP+

jeudi 23 janvier 2020

Lors de l’animation pédagogique du mercredi 22 janvier 2020 sur « les élèves à besoins particuliers », les enseignants ont rappelé leur exigence de classer les écoles maternelle Delaunay-Laurencin et élémentaire Sonia Delaunay de Dieppe (Val Druel) en REP+. En effet, elles sont sorties de l’Éducation Prioritaire en 2014 et ont été exclues des dispositifs REP et REP+ alors qu’elles répondent à tous les critères pour être classées en REP+. Son rang (64ème) au niveau académique la situe au même niveau que les écoles de REP+ du Havre ou de Rouen Nord.

Tous les enseignant·e·s des deux écoles sont venu·e·s avec un tee-shirt rappelant leur exigence et ont pris la parole en début d’animation. À l’issue de l’animation, l’urne était disponible pour pouvoir faire voter au référendum d’initiative populaire.

La CGT Éduc’action 76 soutient les collègues dans leurs actions.

Motion de soutien aux salariés de la Chapelle d’Arblay

mercredi 18 septembre 2019

Les camarades de la CGT Educ’action Haute-Normandie réunis en Assemblée générale de rentrée le 16 septembre 2019 à Maromme expriment leur soutien aux salariés de la Chapelle Darblay, menacés de licenciement.
Dans le secteur privé, les fermetures de site et les plans de licenciement se multiplient. Dans les services publics, ce sont les suppressions de postes massives et la dégradation des conditions de travail.
De plus, la réforme des retraites est une attaque contre l’ensemble des salariés.

  • Zéro licenciement !
  • Non à la fermeture des sites !
  • Non à la casse des services publics !
  • Non à la réforme des retraites ! Luttons tous ensemble !

Motion adoptée à l’unanimité par l’AG des syndiqué-e-s CGT éduc’action Rouen

Fusion des académies : j’habite à Evreux, pourra-t-on me nommer à Cherbourg ?

vendredi 13 septembre 2019

La lettre de cadrage pour la fusion des académies de Caen et Rouen certifiait que la gestion des personnels enseignants ne serait pas impacté jusqu’en 2022 (Mais en 2018 on nous jurait que la fusion n’était pas encore décidée). A en croire M. le Ministre, jusqu’à cette ce cas de figure n’existera pas. Mais après 2022 ça devient tout à fait possible pour les personnels du second degré. Le Rectorat a tout intérêt à ce que la souplesse et la mobilité des personnels soient maximales. Et avec l’affaiblissement du rôle des CAPA il sera encore plus compliqué d’influer sur les choix des services académiques, sans oublier que pour les contractuels ce « contrôle » est inexistant.

Une fusion des académies pour fermer des sections !

vendredi 13 septembre 2019

Le Rectorat et la Région Normandie lancent la réflexion pour une nouvelle carte de formation à la rentrée de septembre 2020. Ca ne sent pas bon du tout ! L’académie et la région de Normandie auront, si nous ne faisons pas reculer le Ministère, le même périmètre au 1° janvier. Les filières de formation, frontalières pour le moment, ou seulement identiques, seront à la prochaine rentrée dans la même académie. Ce sera une très bonne excuse pour fusionner et fermer par ci par là et pour récupérer les postes.