Carte scolaire 1er degré : Pourquoi tant de précipitation ?

dimanche 29 mars 2020
par  François-Xavier Durand
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Dans le contexte de crise du Coronavirus avec un confinement quasi-complet de la population, le DASEN a décidé de maintenir le calendrier des instances de la carte scolaire. Alors que les inscriptions sont suspendues, les déménagements prévus des familles reportés, les collègues sont débordés pour assurer le suivi des familles, faire du télé-enseignement, répondre aux injonctions de la hiérarchie, être volontaire pour accueillir les enfants des personnels de santé... tout en gérant tant bien que mal une vie familiale quotidienne de confinement, était-il urgent de tenir le calendrier de la carte scolaire et du mouvement dans ces délais ?

Pour la CGT Educ’action 76, il n’y avait pas aucune urgence, c’est la raison pour laquelle elle a demandé le report de toutes les instances à l’instar de ce qu’a décidé le Ministre au niveau national. Elle a toutefois, par respect vis-à-vis collègues qui nous ont fait confiance, défendu toutes les situations des collègues en relayant les demandes d’ouverture et d’annulation de fermeture. Par contre, elle a boycotté, avec d’autres organisations syndicales, le CTSD, et avec la FCPE le CDEN du jeudi 26 mars.

Une carte scolaire 2020 chaotique !
D’ores et déjà, on sait que la rentrée scolaire 2020 ne sera pas comme les autres. Elle sera nécessairement bouleversée, d’autant plus que le confinement ne semble pas se terminer bientôt. Cette carte scolaire ne permettra pas de préparer la rentrée scolaire correctement. Le DASEN semble l’avoir compris, puisqu’au regard des documents de travail, il apparaît 56 fermetures de plus que d’ouvertures de classes… Alors que notre département a une dotation positive de 6 postes, le différentiel entre les créations de postes et les suppressions est de - 29 ! En clair, le DASEN s’achemine à fermer largement des classes et à garder de nombreux postes (35 actuellement) pour des mesures d’ouvertures ou d’annulations de fermeture à la rentrée. Ce qui est inédit. C’est la confirmation que cette carte scolaire ne peut se faire de façon sereine et que toute prévision pour préparer la rentrée reste incertaine. Comment les équipes, les municipalités pourront-elles organiser la rentrée scolaire dans ces conditions ?
Face à certaines de nos demandes d’annulation de fermeture, le DASEN répond par la révision de la sectorisation des élèves. Comment les municipalités, en plein confinement, peuvent-elles réorganiser la sectorisation scolaire ? Dans certains RPI, il était prévu de se réorganiser, mais le confinement qui s’ajoute à des élections municipales tronquées, en bloque toute possibilité.

Des incidences sur le mouvement
Des collègues risquent ainsi de subir une mesure de carte scolaire et être dans l’obligation de participer au mouvement pour finalement apprendre en juin ou en septembre une annulation de fermeture. Des ouvertures qui pourraient être décidées tout de suite, ne le seront qu’en juin voire en septembre. Un mouvement qui risque de voir augmenter le nombre de TRS. N’oublions pas que depuis l’an dernier, tous les collègues sont majoritairement affectés à titre définitif et par conséquent pour quelques années.

Le travail et le rôle des représentants des organisations syndicales pénalisés
En maintenant un Groupe de Travail le mardi 24 mars par téléphone (chaque organisation syndicale disposant de 30 minutes pour exposer toutes les situations des écoles), il est difficile de pouvoir développer les arguments pour défendre correctement toutes les situations ! Organiser des CTSD en visio-conférence risque de poser des problèmes techniques mais aussi déontologiques. Est-on réellement sûr que chaque représentant des organisations syndicales pourra se connecter ? Confinés chez nous, avec nos familles, pourra-t-on rester concentrés et disponibles pour défendre toutes les situations ? Organiser le CDEN de la même façon, avec les représentants des personnels, les représentants des parents d’élèves, des élus va sans nul doute poser des problèmes similaires.

Pour toutes ces raisons, en toute responsabilité, la CGT Educ’action 76 contactera les autres organisations syndicales pour demander, ensemble, le report des instances et ne pas siéger au CTSD de repli prévu le 3 avril. Rappelons qu’il n’appartient pas aux organisations syndicales d’arbitrer les fermetures. Nous avons rempli notre rôle de représentants des personnels de façon responsable en défendant toutes les situations à notre connaissance. Le quorum n’étant pas nécessaire au CTSD de repli, le DASEN choisira-t-il le dialogue social en écoutant les revendications des organisations syndicales ou le mépris en prenant des décisions seul ?

L’urgence à ce jour n’est pas de faire paniquer inutilement les collègues en prenant des mesures injustes, mais de rassurer les familles, d’être au plus près des élèves notamment les plus fragiles dans ce moment difficile et d’être solidaire avec les personnels de santé quand on le peut, pour lutter contre cette épidémie qui risque de toucher un grand nombre de personnes, qui pourront être des proches, des collègues, des membres des familles de nos parents d’élèves…

Pour la CGT Educ’action 76, face à cette situation exceptionnelle, il faut une réponse à la hauteur de la situation. La CGT Educ’action 76 demande un moratoire sur toutes les opérations de carte scolaire et exige du Gouvernement de prendre des mesures urgentes en débloquant des postes pour répondre aux besoins des équipes, car la rentrée qui s’annonce, quoi qu’on en dise, sera chaotique.


Informations non définitives issues des documents pour le groupe de travail :

  • Postes maternelles : 13 créations de postes pour 33 suppressions de postes = - 20 postes
  • Postes élémentaires : 46 créations de postes pour 64 suppressions de postes = - 18 postes
  • RPI : 2 créatios de postes pour 20 suppressions de postes = - 18 postes
  • Total classes : - 56 postes

  • Autres mesures : + 27 postes
  • Total : - 29 postes
  • Dotation départementale : + 6 postes
  • Total documents de travail : 35 postes disponibles à redistribuer

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Parler de ces frais là, c’est évoquer l’arbre pour cacher la forêt. Les cartables et les compas durent facilement plusieurs années et les vêtements ne me semblent pas être une dépense scolaire : mes filles iraient-elles nues si l’école n’existait pas ? Idem pour la cantine : il faut manger même en dehors de l’obligation scolaire. Admettons pour la garderie des petits. Ce qui m’interpelle, ce sont les frais dont on parle moins et qui pourtant jalonnent bien le parcours scolaire des jeunes.
Lire la suite sur le site de l’Ecole démocratique

Ecole élémentaire : en France, le nombre d’élèves par enseignant supérieur à la moyenne OCDE (Depp)

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Selon la revue "L’Éducation natio­nale en chiffres" de la Depp, le taux d’encadrement dans les écoles élémen­taires fran­çaises se situe en des­sous de la moyenne des pays de l’OCDE.
Le taux d’encadrement dans les écoles élémen­taires fran­çaises est en des­sous de la moyenne des pays de l’OCDE, selon la revue "L’Éducation natio­nale en chiffres" éditée par la Depp et parue en juillet 2013.
Dans les pays de l’OCDE, le nombre moyen d’élèves par ensei­gnant était à ce niveau de 15,4, en 2011 contre 18,4 en moyenne en France.

Loire-Atlantique / Rythmes : lettre ouverte des UD CGT, FO, FSU et Solidaires au DASEN et aux 26 maires de Loire-Atlantique appliquant la réforme en 2013

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Depuis plusieurs mois, nos organisations syndicales ne cessent de dénoncer la précipitation et les dangers contenus dans la réforme des rythmes scolaires. Si les appréciations de nos syndicats respectifs peuvent diverger sur l’analyse de la loi Peillon et de son volet sur les rythmes scolaires, cela ne nous empêche en rien de partager nombre de points de vue sur les effets néfastes de cette réforme. Les propos volontaristes des municipalités ayant décidé de s’engager dès septembre 2013 dans la mise en œuvre du pan de réforme sur les rythmes ne résistent pas à un l’examen pragmatique. Pour notre part cette réforme relève plus d’un projet politique portant sur la territorialisation de l’École que sur les effets bénéfiques pour les enfants et les familles.
L’intention gouvernementale affiche une volonté de servir la réussite scolaire des élèves. Nous pensons qu’il y a loin du discours à une réalité qui malmène aussi les personnels concourant aux rythmes éducatifs des enfants. Les campagnes de communication politiciennes ne peuvent dissimuler les malaises grandissant autour de la rentrée 2013 précipitée.
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