Reprise le 11 mai : Un pari risqué que la CGT éduc’action 7627 ne veut pas prendre !
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La réouverture, même progressive, des écoles, collèges, lycées à partir du 11 mai a toujours paru illogique et semble de plus en plus impossible. Les mesures présentées ce mardi 28 avril par le Premier Ministre à l’Assemblée nationale et adoptées par les députés (368/100) le confirment.
La circulation du virus Covid-19 est, d’après l’aveu même de Jérôme Salomon, directeur général de la Santé, encore à un niveau élevé, même si le confinement a permis son ralentissement. Les réserves des scientifiques sont nombreuses tout comme celles du conseil scientifique qui a estimé préférable d’attendre septembre. L’organisation du déconfinement et la décision de réouverture des établissements scolaires ont été prises pour des raisons essentiellement économiques, au détriment de la protection sanitaire. Rouvrir les écoles ne sert qu’à permettre le retour rapide sur leur lieu de travail des salarié-e-s qui n’y ont pas encore été contraints ! La question des inégalités scolaires mise en avant par J.M. Blanquer et rappelée par le 1er Ministre est bien sûr importante, mais le Ministre ne s’en préoccupait pas mi-mars quand il s’agissait de mettre la pression sur les enseignant-e-s pour qu’elles/ils assurent une continuité pédagogique, là où il était déjà compliqué de maintenir un lien avec l’école. Et J.M. Blanquer, en refusant tout moratoire sur les suppressions de postes, sait qu’il va mécaniquement augmenter encore les difficultés scolaires, notamment dans les quartiers les plus populaires.
Rouvrir les écoles est un pari plus que dangereux, que la CGT éduc’action 7627 ne veut pas prendre. Le risque de relancer une épidémie, dont les chiffres démontrent qu’elle est toujours présente sur le territoire, est très fort. Le risque d’infection pour les personnels, les jeunes et les enfants, qui pourront à leur tour amener le virus dans leur famille, est réel.
Si le 15 avril, le Ministre de l’éducation a été incapable d’apporter des réponses aux questions simples des organisations syndicales, le Premier Ministre n’en apporte pas plus. Aurons-nous assez de matériel de protection ? Les locaux pourront-ils être désinfectés régulièrement ? Pourrons-nous faire des tests massifs auprès des personnels et des élèves ? Serons-nous en mesure d’assurer la distanciation physique dans les salles de classe, la cour, la cantine... ?
En permettant la reprise pour tous les élèves des écoles maternelles et élémentaires par groupe de 15 élèves maximum dès le 11 mai de façon très progressive pour les familles volontaires, puis à partir du 18 mai pour les collèges, il ne fait qu’accentuer les problèmes et l’angoisse de tous les personnels et des élèves. Qui peut croire à un accueil garantissant la santé des personnels et des enfants par groupe de 15 alors que les maxima pour accueillir les enfants de soignants étaient de 10, ce qui n’était déjà pas sans risque pour la santé ? Comment organiser cet accueil quand le nombre de salles sera nécessairement insuffisant ainsi que le nombre de personnels ? Est-ce aux directeurs, directrices, enseignant·e·s, chefs d’établissement de faire le tri des élèves qui pourront être accueillis face aux demandes des parents contraints de travailler ?
La CGT éduc’action 7627 estime que la réouverture des écoles, collèges, lycées ne pourra se faire que lorsque la santé des personnels et des élèves sera garantie. Il apparaît de plus en plus clairement que ça ne peut pas être le 11 mai, et la CGT éduc’action 7627 s’oppose à la décision conjointe d’E. Macron, E. Philippe et J.M. Blanquer.
La CGT éduc’action 7627 appelle à signer et à diffuser la pétition intersyndicale académique.
La CGT éduc’action appelle l’ensemble des salarié-e-s à prendre les devants
- en relançant sans attendre le travail militant pour porter à la fois notre opposition à une réouverture prématurée des écoles et nos revendications en termes de protection
- en multipliant dès maintenant les discussions entre collègues pour envisager les possibilités de lutte (opposition dans les CHSCT, conseils d’administration, CHS des collèges et lycées, conseils d’école indispensables avant toute réouverture, droit de retrait, grève...) et discuter de la reprise.
La CGT éduc’action a déposé des préavis de grève et le refera à partir du 11 mai. Elle soutiendra tous les collègues qui exerceront leur droit de retrait tout comme celles et ceux qui choisiront de garder leurs enfants chez eux. Elle appelle les personnels à ne ne prendre aucun risque pour leur santé et celle des élèves.
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