Ni 29, ni 30, mais 25 par classe !
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C’est autour de ce slogan, cette revendication que les profs du collège du collège Branly, Grand Quevilly se sont mobilisés depuis fin janvier. La DHG (dotation horaire globale, donc la somme des heures d’enseignements allouées) prévoyait au moins 29 élèves par classe en 3ème, les profs ont fait une première grève début février (90% de grévistes). Reçus en audience à l’Inspection académique fin février, ils n’ont obtenu aucune avancée. Donc, nouvelle journée de grève et d’action le 13 mars (90 % de grévistes). Cet élan a été stoppé par le confinement. Fin juin, un courrier a été adréssé à l’Inspection académique suivi d’un rassemblement devant leurs locaux début juillet avec l’annonce de reprendre la mobilisation à la rentrée en septembre.
Classes surchargées dans un collège ex-Education prioritaire
Entre deux, l’Inspection académique avait ouvert des classes ailleurs, dans les collèges avec des effectifs comprable à ceux du collège Branly et de plus, avait rempli davantage le niveau de 6ème avec 28 élèves. Et cela dans un collège avec quatre dispositifs pour élèves à besoin particulier (ULIS, SEGPA, TSL – troubles spécifiques de langage, et FLS). Un collège qui compte de nombreux élèves issus des familles défavorisés, voire très défavorisés et qui a été sorti de ZEP (zone d’éducation prioritaire) en 2014 – malgré la résistance des enseignants.
Grève totale à la rentrée
Comme promis avant les vacances, les enseignants, très remontés contre cette politique de classes surchargées, ont fait une grève totale (100 % des titulaires, certifiés et PE en SEGPA) le 7 septembre, suivie de nombreuses actions. Rassemblement le jour-même devant l’Inspection académique, action symbolique classe en plein air « Nos élèves ne sont pas des sardines » et rassemblement de soutien avec les parents devant le collège. Trois articles dans Paris Normandie, le soutien affiché des parents et de la mairie ont augmenté la pression sur l’Inspection académique.
Néanmoins, la délégation des enseignants n’a obtenu aucune avancée, une fois de plus, lors de l’audience à l’Inspection académique le 8 septembre. Même pas quelques heures d’enseignement en plus ont été proposées et encore moins l’ouverture d’une classe.
Avec cette fermeté affichée et assumée, l’Inspection académique a réussi à décourager bon nombre des profs de Branly qui voulaient juste, assez modestement, exiger une Education de qualité pour leurs élèves. Le fait que cette lutte est restée isolée a joué aussi.
Elèves laissés sur le carreau et devoirs faits
Plus de 800 heures supplémentaires pour devoirs faits au collège Branly, mais hors de question d’attribuer 26 heures d’enseignement pour ouvrir une classe. Voilà la politique du gouvernement traduite localement par l’Inspection académique. Or, 700 HSE (heures supplémentaires) correspondent aux heures postes nécessaire pour une classe. On coule les élèves dans les classes surchargées, les élèves les plus en difficultés sont laissés sur le carreau et après on leur propose quelques heures de devoirs faits ?
Les enseignants du collège Branly ont lutté longtemps, mais n’ont pas gagné cette bataille. Mais il y en aura d’autres car la bataille pour des moyens à la hauteur des besoins, une réduction drastique des effectifs, donc pour une Education de qualité est centrale et cruciale.