Education : rien n’a été fait pour une rentrée sereine !

déclaration de la CGT éduc’action 76-27 au CTA du 9 octobre
lundi 12 octobre 2020
par  Luc De Chivré
popularité : 14%

Madame la Rectrice,
Le confinement en mars et avril était une conséquence directe de la politique menée depuis très longtemps et qu’Emmanuel Macron a amplifiée en arrivant au pouvoir. Entre 2017 et 2018, 4172 lits d’hôpitaux ont disparu (17 500 en six ans). Malgré les mobilisations massives des personnels hospitaliers et de santé, le gouvernement Macron-Philippe a continué la politique de casse de la santé, ne laissant plus d’autre choix que le confinement aux conséquences sociales majeures. L’après confinement a un air de déjà vu, avec une montée de l’épidémie, certes à un rythme peut être plus lent qu’en février et mars, face à très peu de possibilité de lutter contre la circulation du virus : pas de personnels et de moyens pour les laboratoires, aucune distribution de masques à grande échelle.
Nous n’y voyons pas « l’incompétence » d’un gouvernement débordé, mais bien une politique assumée et que nous dénonçons, de défendre, en pleine crise sociale et sanitaire, les profits énormes des entreprises et des actionnaires, au détriment des services publics déjà insuffisamment pourvus pour combler les inégalités sociales et scolaires. Les aides du plan de relance de l’économie vont se monter à 100 milliards, et seront distribuées sans aucune contrainte à l’emploi et n laissant dans le même temps des entreprises comme Nokia ou Bridgestone profiter pourtant de la crise sanitaire et de son impact auprès des salarié.e.s pour imposer dès maintenant des plans sociaux.
Dans l’Education, le refus ministériel et gouvernemental de préparer la rentrée scolaire 2020-2021 en ayant tiré les leçons de la crise sanitaire, dont l’objectif ambitieux aurait dû être d’assurer à l’ensemble des élèves et des personnels de réelles garanties sanitaires ainsi que des conditions de travail à même de pallier les inégalités et retards dus à plusieurs mois d’interruption scolaire est évident. Le bilan de la rentrée 2020 est encore pire que le bilan de la rentrée 2019. Dans le premier degré, la promesse déjà insuffisante de 1248 créations de postes supplémentaires d’avril n’a pas été tenue avec seulement 625 postes créés aux concours internes et aux seconds concours internes et les effectifs de classe restent encore trop lourds pour favoriser la réussite de tous. La situation dans le second degré est catastrophique, avec de nombreuses suppressions de postes qui ont pour conséquences l’augmentation des effectifs de classe qui atteignent voire dépassent de plus en plus souvent les maxima déjà trop élevés décrétés par vos propres services. Nous tenons aussi à rappeler notre soutien à l’ensemble des établissements, comme le collège Branly au Grand Quevilly, qui sont en lutte pour des ouvertures de classes. Les conditions de travail des personnels administratifs se dégradent encore. La précarité est toujours bien présente pour bon nombre de personnels de l’Education Nationale, et les AESH subissent à la fois cette précarité mais aussi l’instauration des PIAL et la mutualisation idoine qui détériorent encore leur situation.
Et pourtant, les enjeux de cette rentrée sont nombreux : éviter une diffusion de l’épidémie dans les lieux scolaires et une propagation dans la population avec des mesures sanitaires efficaces ; garantir la scolarité de tous les élèves, toute l’année, dans des conditions permettant le rattrapage du retard scolaire et des inégalités qui se sont creusées ; garantir la sécurité des personnels vis à vis de la COVID 19 ; mettre fin à la précarité parmi les salarié-e-s de l’Education Nationale alors même que les difficultés sociales s’accroissent dans la population. Mais pour viser cet objectif il fallait y mettre les moyens, ce qui n’a jamais été fait alors même que d’autres pays, comme l’Italie, ont investi 7 milliards pour favoriser l’Education au moment du déconfinement. Nous revendiquons au plus vite des dépistages réguliers des personnels et des élèves avec du personnel pour analyser rapidement les prélèvements, des masques chirurgicaux – voire FFP2 – et des produits de protection en stock important, le renforcement des moyens et des prérogatives des CHSCT, une médecine de prévention réellement présente et efficace, la suppression du délai de carence et la protection des personnels fragiles face à la COVID et un recrutement de titulaires, très massif et en urgence, pour l’enseignement, l’entretien, la vie scolaire, les services sociaux et médico-scolaires, recrutement qui passe par la titularisation sans conditions de tous les précaires, AINSI QUE des stagiaires 2019. Nous revendiquons également des maxima de classe à 10 élèves de l’école au lycée, maxima qui pourront repasser à 15 élèves par classe, et moins en REP et REP+ si la situation s’améliore.
En refusant cette politique ambitieuse, le gouvernement et M. Blanquer portent une responsabilité dans la reprise évidente de l’épidémie que nous vivons actuellement. Il est toujours difficile d’avoir des chiffres précis concernant la COVID-19 dans les lieux scolaires, et l’absence d’un point COVID pour ce CTA le démontre. Nous ne pouvons que nous raccrocher au chiffre inquiétant de 36% des clusters, dont l’origine se situe en milieux scolaire et étudiant. M. Blanquer minimisait toujours le 7 octobre, le poids de ce chiffre qui mêlerait trop de catégories d’âge, et qui lui donne la possibilité de sous-entendre que tout est la faute des fêtes estudiantines. Pourtant des données « santé publique » du 29 septembre signalaient que parmi les clusters des milieux scolaires et étudiants, 45,7 % relevaient du second degré et 21% du primaire contre 33,3 % dans le supérieur. Ces chiffres ne viennent que confirmer les risques que nous pressentions faute de moyens, pour réduire les effectifs de classe, assurer une désinfection plusieurs fois par jour des bâtiments et distribuer en stock important du matériel de protection efficace (masques chirurgicaux voire FFP2, produit virucide, plexiglas...). Rappelons aussi que 33% des clusters proviennent d’un lieu de travail, et que ce chiffre concerne également les personnels de l’Education Nationale. Et malgré tout, sur nos lieux de travail, le protocole rend souvent impossible la distanciation sociale, les masques fournis ne répondent à aucune norme et nous mettons en doute leur efficacité, les personnels fragiles face à la COVID ne sont plus protégé.e.s.
Les décisions ministérielles montrent plutôt une volonté de s’en prendre au salaire et de précariser un peu plus encore certain.e.s salarié.e.s. La suppression de l’indemnité ZEP dans les lycées professionnels et généraux et technologiques, les collèges et les écoles qui relevaient de l’Education Prioritaire il y a encore peu de temps, alors même qu’il accueillent toujours le même public, est d’une mesquinerie inadmissible. Nous dénonçons également la volonté de profiter du recul du concours de recrutement en fin de Master 2 (M2) pour s’assurer un « bataillon » de contractuel.le.s que seraient les futur.e.s enseignant.e.s rémunéré.e.s à 665 E net par mois au lieu de 1450 E.
Enfin, concernant le discours sur la défense de la laïcité d’Emmanuel Macron, nous nous étonnons de l’annonce rendant l’instruction obligatoire dès 3 ans à l’école dans ce cadre, et sans annonce d’aucun moyens supplémentaires. N’oublions pas que si tous les enfants ne vont pas à l’école dès 3 ans, c’est certes le choix de certaines familles (de n’importe quelle religion ou par simples choix idéologiques non religieux), mais c’est aussi lié à des problèmes de scolarisation générés par l’Institution elle-même (manque de places, problèmes d’organisation, manque récurrent d’enseignant·es, d’AESH, harcèlement, phobie scolaire…). Nous constatons aussi que pour le président de la République, les « séparatismes » visés et la question de la laïcité ne concernent que la seule religion musulmane. Une nouvelle fois, nous dénonçons cette stigmatisation de la part du pouvoir en place qui ne remet en cause à aucun moment et d’aucune façon les autres religions. En effet, nous aurions aimé entendre le président Macron s’exprimer également sur le respect de la laïcité dans toutes les écoles privées (et de toute obédience) ou sur leur financement. On ne peut prétendre non plus défendre la laïcité alors que l’on développe parallèlement le financement des écoles privées via la loi Blanquer. À ce titre, nous rappelons notre revendication de nationalisation de l’enseignement privé.


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Brèves

SYNDIQUEZ VOUS !

lundi 3 février 2025

Dans l’éducation, comme dans tous les secteurs professionnels, la combativité CGT est nécessaire pour s’opposer aux réformes qui cassent le service public de l’éducation et s’attaquent à nos conditions de travail. C’est pourquoi la CGT Éduc’action a un rôle important à jouer auprès de tous les personnels, dans les écoles, les collèges, les lycées professionnels et généraux. La CGT Éduc’action défend tous les personnels, dans les CAPA, CAPD ou au CHSCTD où elle a des élus, et au sein des établissements où Ils luttent au quotidien avec les collègues.

RÉUNIONS D’INFORMATION SYNDICALE AESH

dimanche 12 septembre 2021

La CGT Éduc’action 76 organise les différentes Réunions d’Information Syndicale en présentiel. Chaque collègue AESH (syndiqué·e·s ou non) a droit à 3 Réunions d’Information Syndicale de 3h par an. Elles sont de droits et sont prises sur le temps de travail. N’hésitez pas à y participer pour vous informer et agir.

Ces RIS sont ouvertes à toutes et tous les AESH quel que soit leur contrat (CDD, CDI) quel que soit le PIAL d’affectation.

DIEPPE
Jeudi 13 janvier 2022
de 9h00 à 12h
Union Locale CGT
(Place Louis Vitet)

RÉUNIONS D’INFORMATION SYNDICALE 1ER DEGRE

dimanche 12 septembre 2021

La CGT Éduc’action 76 organise les différentes Réunions d’Information Syndicale en présentiel et/ou en visio. Chaque collègue du 1er degré (syndiqué·e·s ou non) a droit à 3 Réunions d’Information Syndicale de 3h par an. Elles peuvent être déduites des heures de concertations, d’animations pédagogiques (obligatoires ou non), de M@gistère et des formation « constellations ». N’hésitez pas à y participer pour vous informer et agir.

Ces RIS sont ouvertes à toutes et tous les collègues quel que soit le secteur ou la circonscription.

ROUEN
Lundi 20 janvier 2022
à partir de 17h
Union Locale CGT
(187 rue Albert Dupuis)

DIEPPE
Samedi 22 janvier 20212
de 9h00 à 12h
École élémentaire Sonia Delaunay
(Val Druel)

LE HAVRE
Mardi 25 janvier 2022
à partir de 17h00
Union Locale CGT
(119 Cours de la République)

NEUFCHATEL
Jeudi 27 janvier 2022
à partir de 17h
École élémentaire Claude Monet

LILLEBONNE
Jeudi 3 février 20212
à partir de 17h00
Union Locale CGT
(1 bis, rue Fauquet-Lemaître)

VISIO
Lundi 31 janvier 2022
à partir de 17h
(inscription obligatoire)

STAGES DE FORMATION SYNDICALE

jeudi 3 décembre 2020

La CGT Educ’action 76 organise différents stages de formation syndicale tout au long de l’année.

Entrée dans le métier
Jeudi 18 novembre 2021
de 9h00 à 16h30
ROUEN
S’inscrire
Ce stage est à destination de tous les personnels du 1er et 2nd degré (enseignant·e·s, titulaires, stagiaires exerçants dans les écoles, établissements du 1er et 2nd degré, établissements spécialisés...).

Laïcité
Vendredi 19 novembre 2021
de 9h00 à 16h30
ROUEN
S’inscrire
Ce stage est réservé aux adhérent·e·s et sympathisant·e·s (Enseignant·e·s, AESH, AEd, administratifs...) de la CGT Éduc’action des départements de l’Eure et de Seine-Maritime du 1er et 2nd degré.

Elections Professionnelles 2018

vendredi 10 janvier 2020

Les élections professionnelles 2018 se dérouleront par vote électronique du 29 novembre 2018 au 6 décembre 2018. Cela permet de définir la représentativité des organisations syndicales et d’élire vos élu·e·s dans les différentes commissions.
Retrouver nos différentes professions de foi et listes dans les scrutins de l’Académie de Rouen (76/27) où nous avons déposé des listes :

FICHES PRATIQUES PPCR

mardi 17 octobre 2017

Gérald Darmanin, entre autres mauvaises surprises, vient d’annoncer le report de la revalorisation salariale qui entrait dans le cadre du PPCR. Le reclassement reste pourtant d’actualité. Téléchargez les fiches pratiques :

Le panneau syndical de décembre de la CGT Enseignement privé

lundi 14 décembre 2015

Ce panneau revient sur la signature du premier accord d’entreprise corrigeant les
régressions honteuses de la convention collective nationale des personnels OGEC.
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LA CGT : SECOND SYNDICAT DE L’ENCADREMENT !

jeudi 6 juin 2013

Afin de compléter notre article précédent sur la représentativité syndicale et suite à leur publication par le Ministère du Travail, retrouvez ici les chiffres relatifs aux 2 collèges de l’encadrement. Avec son UGICT, la CGT arrive seconde, un peu moins de six points derrière la CFDT.
CFDT : 26,84 %
UGICT-CGT : 20,98 %
CFE-CGC : 18,14 %
FO : 13,83 %
CFTC : 9,42 %
En arrivant en seconde position, à la surprise de nombreux observateurs, l’UGICT-CGT confirme sa croissance dans l’encadrement, comme en témoigne le seuil des 80 000 adhérents qu’elle vient de franchir en 2013.