CTSD 76 du 12 novembre : déclaration de la CGT éduc’action

mardi 17 novembre 2020
par  Luc De Chivré
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Monsieur le Directeur académique,
Le gouvernement et le ministère de l’Education nationale mettent la santé de 12 millions d’élèves et des personnels en danger. De nombreux scientifiques avaient alerté le gouvernement et les autorités de santé publique dès la sortie de la première vague de l’épidémie du risque fort d’une deuxième vague à l’automne. Or, à cette rentrée en septembre le ministre a fait le choix irresponsable d’ouvrir tous les établissements scolaires avec des classes entières, comme si de rien n’était - pour une rentrée normale. Pourtant, des études sérieuses récentes dans des pays différents, comme celle du professeur Antoine Flahault, directeur de l’Institut de santé globale à l’université de Genève, montrent que l’école serait une vecteur de propagation important du covid 19.
En Italie, des dizaines de milliers d’enseignants ont été embauchés pour dédoubler les classes. Et en France ? Toutes les suppressions de postes ont été maintenues et les classes restent très chargées, voire surchargées dans de nombreux établissements scolaires, de la maternelle au lycée, à cette rentrée.
Dans les collèges de Seine Maritime, la situation à cette rentrée est désastreuse, même sans parler de la crise sanitaire : des classes allant jusqu’à 30 élèves, un manque flagrant de personnel de vie scolaire, des agents techniques et ouvriers épuisés car en sous-effectif chronique, d’innombrables situations présentant de gros risques pour la santé de tous (pause médidienne sans distanciation suffisante, sans aération suffisante, sans plexi, cours d’EPS pathogènes, entassement dans les couloirs ou les cours de récréation, etc.).
Des milliers d’heures supplémentaires (HSE) sont distribuées dans les collèges pour financer devoirs-faits au lieu de transformer ces heures en heures postes permettant l’ouverture de nombreuses classes. Environ 700 HSE correspondent aux heures postes nécessaires pour ouvrir une classe. De même pour les HSA : leur nombre important contribue aux suppressions de postes ou empêche les créations de postes. Cette politique interroge, mais a une raison simple : le ministère préfère nettement des heures supplémentaires car elles sont moins coûteuses. Le ministère a donc créé une jolie façade avec devoirs-faits pour cacher des inégalités scolaires grandissantes dues en grande partie aux classes surchargées.
Et l’intérêt pédagogique dans tout cela ? Suite au premier confinement, la rentrée en septembre aurait dû être préparée dans un esprit de réduction massive des effectifs par classe avec une embauche massive d’enseignants pour permettre aux élèves en difficulté de se raccrocher à nouveau aux apprentissages, pour permettre aux enseignants de procéder à une remise à niveau de tous les élèves et d’enseigner dans des conditions correctes.
La CGT Enduction considère que la question des moyens, des effectifs par classe est un élément essentiel de la réussite des élèves et revendique toujours 15 élèves par classe en Éducation prioritaire et 20 élèves par classes hors-EP.
Dans cette période de crise sanitaire, la réduction massive des effectifs est le minimum pour protéger la santé des personnels, des élèves et de leurs familles. Le dédoublement doit être généralisé de la maternelle au Lycée.
Et dans le premier degré ? A chaque "reprise" de l’école, son drame. Et à chacune de ces reprises le ministère nous impose des conditions infernales. A chaque fois, les parents ont été prévenus par la presse, plusieurs jours avant que les directeurs d’école ne reçoivent leurs consignes. A chaque fois, les contraintes sanitaires ont été cachées au grand public mais imposées aux directeurs, avec des délais intenables pour s’organiser correctement. Nous espérons que le Ministère et le grand public sauront mesurer l’ampleur du désastre de la communication vers les écoles, l’étendue de la solitude des directeurs d’école et le total mépris pour les personnels et les élèves sur le terrain à qui l’on fait courir de gros risques.

La CGT Éduc’action exige des moyens immédiats pour que les conditions de travail des directeurs·trices s’améliorent, un temps de décharge suffisant pour les directeurs ·trices et les équipes pédagogiques, l’abandon de toutes les tâches administratives inutiles et inappropriées, des postes administratifs Fonction publique d’État dans toutes les écoles et une augmentation des rémunérations et des bonifications indiciaires.
De plus, le nombre de situations d’isolement des personnels vulnérables, cas contacts ou avérés au COVID, augmentent. Le nombre de remplaçants ne permettent plus de répondre à cette situation, malgré les reports de formations, le gel des journées de pondération ou encore les demandes insistantes faites aux membres du RASED d’effectuer des missions de remplacement.
Pour la CGT Educ Action, il est évidement impératif de maintenir le lien éducatif avec les élèves dans le 1er degré. Mais le système scolaire n’est pas hermétique au virus et le protocole dit renforcé n’est pas à la hauteur, à l’image du ministre. Le mettre en place « si possible » signifie ne pas l’appliquer dans bien des cas ! Il faut une adaptation immédiate du système scolaire à la circulation intense du virus avec une organisation en jauge réduite et des demi-groupes qui ne se brassent pas entre eux. Pour sortir de la cacophonie ambiante, un tel protocole sanitaire doit être applicable à tout le système scolaire.
Depuis mars, aucun investissement, que ce soit en termes d’emploi ou de matériel de protection, n’a été fait dans l’Éducation Nationale. Au contraire, des masques textiles peu protecteurs voire potentiellement toxiques comme ceux de la marque DIM ont été distribués à tous les personnels dans les établissements scolaires.Il en est de même pour des lingettes désinfectantes, du gel hydroalcoolique… Le ping-pong entre l’État et les collectivités locales tout comme le « autant que possible » n’est plus acceptable.

Cette politique risque fort d’aboutir à court terme au choix cruel de devoir fermer complètement des écoles, collèges et lycées pour endiguer l’épidémie, alors que l’absence d’école est très préjudiciable pour nos élèves et creuse davantage les inégalités scolaires et sociales.

La CGT Educ’action ne veut pas de cette fermeture des établissements scolaires et revendique qu’un minimum de mesures soit appliqué dès maintenant :

  • dédoublement des classes systématique partout, de la maternelle au lycée
  • création de postes pour permettre de dédoubler des classes, veiller à limiter le brassage d’élèves et faire respecter les gestes barrières
  • des masques protecteurs, gratuits et aux normes (FFP2 et chirurgicaux)
  • du personnel d’entretien supplémentaire pour aérer correctement et désinfecter les locaux, le matériel et le mobilier, et assurer de bonnes conditions sanitaires dans les restaurants scolaires
  • dépistage massif et régulier dans tous les établissements scolaires avec des tests fiables
  • suppression du jour de carence

Depuis le début de l’épidémie, la CGT Educ’action s’oppose à cette politique irresponsable et dangereuse. Les mobilisations et grèves nombreuses partout en France depuis le 2 novembre ont forcé le ministre à reculer et ont permis aux lycées de dédoubler les classes, mais toujours sans moyens supplémentaires. La grève nationale dans l’Éducation nationale le 10 novembre montre que la colère reste très forte. La CGT Educ’action continue la lutte pour le dédoublement systématique partout, aussi dans les écoles et collèges, et pour des conditions sanitaires correctes dans tous les établissements scolaires.

L’Education et la santé des élèves et des personnels valent plus que les profits du CAC 40.


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SYNDIQUEZ VOUS !

lundi 3 février 2025

Dans l’éducation, comme dans tous les secteurs professionnels, la combativité CGT est nécessaire pour s’opposer aux réformes qui cassent le service public de l’éducation et s’attaquent à nos conditions de travail. C’est pourquoi la CGT Éduc’action a un rôle important à jouer auprès de tous les personnels, dans les écoles, les collèges, les lycées professionnels et généraux. La CGT Éduc’action défend tous les personnels, dans les CAPA, CAPD ou au CHSCTD où elle a des élus, et au sein des établissements où Ils luttent au quotidien avec les collègues.

RÉUNIONS D’INFORMATION SYNDICALE AESH

dimanche 12 septembre 2021

La CGT Éduc’action 76 organise les différentes Réunions d’Information Syndicale en présentiel. Chaque collègue AESH (syndiqué·e·s ou non) a droit à 3 Réunions d’Information Syndicale de 3h par an. Elles sont de droits et sont prises sur le temps de travail. N’hésitez pas à y participer pour vous informer et agir.

Ces RIS sont ouvertes à toutes et tous les AESH quel que soit leur contrat (CDD, CDI) quel que soit le PIAL d’affectation.

DIEPPE
Jeudi 13 janvier 2022
de 9h00 à 12h
Union Locale CGT
(Place Louis Vitet)

RÉUNIONS D’INFORMATION SYNDICALE 1ER DEGRE

dimanche 12 septembre 2021

La CGT Éduc’action 76 organise les différentes Réunions d’Information Syndicale en présentiel et/ou en visio. Chaque collègue du 1er degré (syndiqué·e·s ou non) a droit à 3 Réunions d’Information Syndicale de 3h par an. Elles peuvent être déduites des heures de concertations, d’animations pédagogiques (obligatoires ou non), de M@gistère et des formation « constellations ». N’hésitez pas à y participer pour vous informer et agir.

Ces RIS sont ouvertes à toutes et tous les collègues quel que soit le secteur ou la circonscription.

ROUEN
Lundi 20 janvier 2022
à partir de 17h
Union Locale CGT
(187 rue Albert Dupuis)

DIEPPE
Samedi 22 janvier 20212
de 9h00 à 12h
École élémentaire Sonia Delaunay
(Val Druel)

LE HAVRE
Mardi 25 janvier 2022
à partir de 17h00
Union Locale CGT
(119 Cours de la République)

NEUFCHATEL
Jeudi 27 janvier 2022
à partir de 17h
École élémentaire Claude Monet

LILLEBONNE
Jeudi 3 février 20212
à partir de 17h00
Union Locale CGT
(1 bis, rue Fauquet-Lemaître)

VISIO
Lundi 31 janvier 2022
à partir de 17h
(inscription obligatoire)

STAGES DE FORMATION SYNDICALE

jeudi 3 décembre 2020

La CGT Educ’action 76 organise différents stages de formation syndicale tout au long de l’année.

Entrée dans le métier
Jeudi 18 novembre 2021
de 9h00 à 16h30
ROUEN
S’inscrire
Ce stage est à destination de tous les personnels du 1er et 2nd degré (enseignant·e·s, titulaires, stagiaires exerçants dans les écoles, établissements du 1er et 2nd degré, établissements spécialisés...).

Laïcité
Vendredi 19 novembre 2021
de 9h00 à 16h30
ROUEN
S’inscrire
Ce stage est réservé aux adhérent·e·s et sympathisant·e·s (Enseignant·e·s, AESH, AEd, administratifs...) de la CGT Éduc’action des départements de l’Eure et de Seine-Maritime du 1er et 2nd degré.

Elections Professionnelles 2018

vendredi 10 janvier 2020

Les élections professionnelles 2018 se dérouleront par vote électronique du 29 novembre 2018 au 6 décembre 2018. Cela permet de définir la représentativité des organisations syndicales et d’élire vos élu·e·s dans les différentes commissions.
Retrouver nos différentes professions de foi et listes dans les scrutins de l’Académie de Rouen (76/27) où nous avons déposé des listes :

FICHES PRATIQUES PPCR

mardi 17 octobre 2017

Gérald Darmanin, entre autres mauvaises surprises, vient d’annoncer le report de la revalorisation salariale qui entrait dans le cadre du PPCR. Le reclassement reste pourtant d’actualité. Téléchargez les fiches pratiques :

Le panneau syndical de décembre de la CGT Enseignement privé

lundi 14 décembre 2015

Ce panneau revient sur la signature du premier accord d’entreprise corrigeant les
régressions honteuses de la convention collective nationale des personnels OGEC.
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LA CGT : SECOND SYNDICAT DE L’ENCADREMENT !

jeudi 6 juin 2013

Afin de compléter notre article précédent sur la représentativité syndicale et suite à leur publication par le Ministère du Travail, retrouvez ici les chiffres relatifs aux 2 collèges de l’encadrement. Avec son UGICT, la CGT arrive seconde, un peu moins de six points derrière la CFDT.
CFDT : 26,84 %
UGICT-CGT : 20,98 %
CFE-CGC : 18,14 %
FO : 13,83 %
CFTC : 9,42 %
En arrivant en seconde position, à la surprise de nombreux observateurs, l’UGICT-CGT confirme sa croissance dans l’encadrement, comme en témoigne le seuil des 80 000 adhérents qu’elle vient de franchir en 2013.