Remplacement des AED : hyperprécarité et désorganisation

jeudi 7 janvier 2021
par  Luc De Chivré
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Grâce aux importantes mobilisations des assistant.e.s d’éducation le 10 novembre, auprès des autres personnels de l’éducation, et suite à des mouvements de grève spécifique dans certaines académies, le Ministère a annoncé des créations d’emploi d’AED pour les remplacements. Ces annonces n’ont convaincu personne, et pas du tout les assistant.e.s d’éducation qui ont répliqué par une première grève nationale des vies scolaires le 1° décembre.
Il faut dire que les proposition sont au ras des pâquerettes. L’académie Normandie s’est vu attribué 331 équivalents temps plein supplémentaires (182 pour le périmètre de Rouen). Sur le papier, pourquoi pas ? Mais ces moyens sont très temporaires puisque le terme est au plus tard le 19 février. De plus, il s’agit de moyens extrêmement précaires, encore plus précaires que les contrats classiques d’assistants d’éducation. Les personnels recruté.e.s le sont uniquement à la mission. Il est donc tout à fait possible de faire quelques jours dans un endroit, puis quelques jours autre part à l’autre bout de l’académie. Et il est aussi tout à fait possible de ne pas être réemployé.e ! Non seulement, la période jusqu’au 19 février ne garantit rien de stable sur l’année pour les Assistant.e.s d’éducation, mais la période d’embauche n’est même pas garantie, ni non plus la quotité horaire. Après quelques questions des différentes organisations syndicales, dont la CGT, la Rectrice a fini par admettre lors du Comité Technique Académique du 26 novembre, qu’il ne s’agissait pas de créations de postes mais simplement d’un nombre d’heures disponibles. Elle a aussi reconnu, en s’en plaignant à demi, que pour le moment le recrutement était compliqué. Et il le sera forcément avec des emplois lance pierres qui n’assureront sans doute pas le statut d’étudiant.e.s salarié.e.s pour les jeunes qui pourraient être malgré tout intéressé.e.s.
Rien n’est prêt sur le terrain
Ce mouvement d’annonce n’a pas passé non plus l’épreuve du terrain lorsque le 7 décembre, au collège Alain à Maromme, toute la vie scolaire a été placée en isolement pour au moins une semaine suite à une confirmation de cas de COVID. Alors même que personnels et parents d’élèves supposaient qu’un vivier de remplaçant existait et qu’en quelques heures des assistant.e .s d’éducation à minima formé.e.s seraient nommé.e.s en remplacement, l’Inspection académique à très « généreusement » autorisé le chef d’établissement à recruter 3 personnes. C’est non seulement bien peu au regard des 7 AED en poste quotidiennement, mais de plus, alors même que l’établissement était en pleine crise c’était au Principal de gérer l’urgence du recrutement, et aussi leur formation expresse.
L’Inspection académique a une nouvelle fois fait le pari que tous les autres personnels assureraient bon an mal an le travail de surveillance. C’était sans compter sur la détermination des enseignant.e.s, des AESH, des assistant.e.s pédagogiques qui ont dès le lendemain adopté, à l’unanimité de l’Assemblée générale, une motion pour refuser de faire le remplacement des AED et pour pointer du doigt la responsabilité du chef d’établissement et de l’Inspection Académique qui refusaient toute fermeture temporaire de l’établissement alors que la sécurité était loin d’être garantie. Cette position unanime a mis sous pression l’Inspection Académique qui dans la journée a proposé à des AED des établissements voisins de faire des heures supplémentaires pour permettre au collège Alain d’avoir 5 à 6 AED chaque jour, jusqu’au 18 décembre.
Pour la CGT éduc’action, il ne fait aucun doute que ce n’est pas aux autres personnels que les Assistant.e.s d’éducation ou les CPE de faire le travail indispensable de vie scolaire. Depuis la rentrée de septembre, les AED, en se mettant en grève, ont alerté le gouvernement sur la dégradation de leurs conditions de travail et sur l’absence de capacités de remplacement. Il serait plus que temps d’entendre leurs revendications.


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Brèves

Lubrizol : 1 an après on oublie pas ! Réunion publique le 25 septembre, manifestation le 26 septembre

mardi 8 septembre 2020

Réunion publique d’information sous chapiteau Vendredi 25 septembre 2020 de 18 à 20h A la Friche Lucien, place Carnot, ROUEN
Jeudi MANIFESTATION Samedi 26 septembre 13h30 Rendez-vous devant : LUBRIZOL (quai de France)

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Ecoles Delaunay en action le 22 janvier 2020 pour revenir en REP+

jeudi 23 janvier 2020

Lors de l’animation pédagogique du mercredi 22 janvier 2020 sur « les élèves à besoins particuliers », les enseignants ont rappelé leur exigence de classer les écoles maternelle Delaunay-Laurencin et élémentaire Sonia Delaunay de Dieppe (Val Druel) en REP+. En effet, elles sont sorties de l’Éducation Prioritaire en 2014 et ont été exclues des dispositifs REP et REP+ alors qu’elles répondent à tous les critères pour être classées en REP+. Son rang (64ème) au niveau académique la situe au même niveau que les écoles de REP+ du Havre ou de Rouen Nord.

Tous les enseignant·e·s des deux écoles sont venu·e·s avec un tee-shirt rappelant leur exigence et ont pris la parole en début d’animation. À l’issue de l’animation, l’urne était disponible pour pouvoir faire voter au référendum d’initiative populaire.

La CGT Éduc’action 76 soutient les collègues dans leurs actions.

Motion de soutien aux salariés de la Chapelle d’Arblay

mercredi 18 septembre 2019

Les camarades de la CGT Educ’action Haute-Normandie réunis en Assemblée générale de rentrée le 16 septembre 2019 à Maromme expriment leur soutien aux salariés de la Chapelle Darblay, menacés de licenciement.
Dans le secteur privé, les fermetures de site et les plans de licenciement se multiplient. Dans les services publics, ce sont les suppressions de postes massives et la dégradation des conditions de travail.
De plus, la réforme des retraites est une attaque contre l’ensemble des salariés.

  • Zéro licenciement !
  • Non à la fermeture des sites !
  • Non à la casse des services publics !
  • Non à la réforme des retraites ! Luttons tous ensemble !

Motion adoptée à l’unanimité par l’AG des syndiqué-e-s CGT éduc’action Rouen

Fusion des académies : j’habite à Evreux, pourra-t-on me nommer à Cherbourg ?

vendredi 13 septembre 2019

La lettre de cadrage pour la fusion des académies de Caen et Rouen certifiait que la gestion des personnels enseignants ne serait pas impacté jusqu’en 2022 (Mais en 2018 on nous jurait que la fusion n’était pas encore décidée). A en croire M. le Ministre, jusqu’à cette ce cas de figure n’existera pas. Mais après 2022 ça devient tout à fait possible pour les personnels du second degré. Le Rectorat a tout intérêt à ce que la souplesse et la mobilité des personnels soient maximales. Et avec l’affaiblissement du rôle des CAPA il sera encore plus compliqué d’influer sur les choix des services académiques, sans oublier que pour les contractuels ce « contrôle » est inexistant.

Une fusion des académies pour fermer des sections !

vendredi 13 septembre 2019

Le Rectorat et la Région Normandie lancent la réflexion pour une nouvelle carte de formation à la rentrée de septembre 2020. Ca ne sent pas bon du tout ! L’académie et la région de Normandie auront, si nous ne faisons pas reculer le Ministère, le même périmètre au 1° janvier. Les filières de formation, frontalières pour le moment, ou seulement identiques, seront à la prochaine rentrée dans la même académie. Ce sera une très bonne excuse pour fusionner et fermer par ci par là et pour récupérer les postes.