Fortes odeurs d’hydrocarbures dans la Métropole Rouen Normandie les 1er et 2 janvier 2021 : LUBRIZOL – MULTISOL Coupables, ETAT Complice
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Les médias locaux ont relayé les nombreux signalements d’odeurs relatés par les habitants depuis vendredi 1er janvier 2021.
Alors que de nombreux plaignants faisant pourtant référence à des odeurs qui ressemblaient fortement à LUBRIZOL, les services du Préfet Pierre André DURAND diffusaient un communiqué indiquant que ces nuisances : « proviennent essentiellement des sources locales notamment le chauffage au bois et des chaudières qui sont fortement sollicitées en ce moment au regard des températures basses ».
Une nouvelle fois les services de la préfecture diffusent des informations erronées sans même faire rechercher les possibles sources de cette nouvelle pollution.
Il n’était pourtant pas difficile de mener l’enquête lorsqu’on sait qu’une partie des produits fabriqués par la célèbre usine LUBRIZOL de Rouen est désormais conditionnée sur le site de l’entreprise MULTISOL INTERNATIONAL SERVICE située à Saint Etienne du Rouvray.
Selon les éléments recueillis par l’Union Départementale CGT de Seine Maritime, les odeurs perçues depuis le 1er janvier 2021 proviennent d’un dysfonctionnement extrêmement grave sur le site. Ainsi, dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier 2021, un mélangeur équipé d’un système de chauffage contenant des produits LUBRIZOL est monté anormalement en température dégageant de fortes fumées. Il apparait que nous sommes passés très près d’un incendie extrêmement important, d’une nouvelle catastrophe industrielle.
C’est la démonstration, soit de l’absence de tout système de sécurité empêchant une telle défaillance ou alors de son dysfonctionnement qui aurait dû être repéré et corrigé. Comment est-possible que les services de l’Etat n’aient pas vérifié ces éléments avant d’autoriser LUBRIZOL à sous-traiter cette activité à MULTISOL dans le cadre de la reprise d’activité ?
Il apparait que la société MULTISOL cherche à cacher cet incident grave qui nous interroge une nouvelle fois sur la capacité des industriels à produire tout en protégeant la santé des salariés et des riverains.
Lors des deux décisions de reprise d’activité de LUBRIZOL prises par le préfet DURAND, nous avions insisté, sans succès, pour connaitre les conditions exactes dans lesquels les activités d’enfutage et stockage.
Plus de quinze mois après l’incendie LUBRIZOL, comment est-il possible qu’un tel incident se réalise alors que l’entreprise est connue pour être l’un des sous-traitants de LUBRIZOL pour la mise en fûts des produits fabriqués par le géant américain ? Après l’incendie du 26 septembre 2019, au plus haut niveau de l’Etat, les ministres se sont engagés au « plus jamais ça ».
Depuis plus de quinze mois, la CGT alerte sur les incidents à répétition dans les sites SEVESO du département sans être entendue par la préfecture, la DREAL ou la DIRECCTE. Faudra-t-il un nouveau LUBRIZOL ou un nouveau AZF pour que le gouvernement impose clairement aux industriels la mise en œuvre de mesures de protection des salariés et des populations ?
Nous exigeons :
- La mise en place d’une enquête immédiate associant les organisations syndicales et de défense de l’environnement
- Le retour des CHSCT y compris dans les entreprises de moins de 50 salariés
- L’interdiction de la sous-traitance dans les industries à risques
- La transparence par la diffusion sur internet des courriers, rapports, décisions, des services de l’État adressés aux industriels
- L’obligation de pompiers professionnels d’entreprise dans tous les établissements classés
- L’abrogation des mesures de déréglementation concernant le code de l’environnement et le code du travail
- Le renforcement des moyens humains et juridiques des services de l’inspection du travail, des DREAL et du service prévention de la CARSAT, la poursuite systématique des procès-verbaux,
- L’impunité zéro contre la délinquance en col blanc, la création de l’infraction de crime industriel dans le code pénal