Déclaration de la CGT educ’action au CTA du 19 janvier

jeudi 21 janvier 2021
par  Luc De Chivré
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Madame la Rectrice,
nous venons dans cette instance remplis de la colère et de la détermination des personnels que nous représentons et avec qui nous travaillons. L’heure est donc bien plus à la mobilisation pour la journée de grève du 26 janvier, qu’aux longues déclarations et qu’aux longues discussions. M. Blanquer est totalement sourd aux revendications des salarié.e.s. Et à cette stratégie méprisante pour tous les personnels mais aussi pour les élèves et les parents d’élèves, s’ajoute l’envie d’utiliser les organisations syndicales avec un vaste « Grenelle de l’éducation » pour justifier des attaques inadmissibles : un recours accru aux contractuels, avec des AED remplaçants dans une hyper précarité et le recours aux contractuels dans le premier degré, des conditions de travail dégradées pour les AESH en plus de la précarité subie, le projet de loi Rilhac sur la direction d’école, le projet Elimas qui menace toute l’éducation prioritaire, les attaques sur le bac général et technologique que le Ministère justifie avec la crise sanitaire, les attaques régulières sur les statuts, les postes, le travail paritaire, le CHSCT etc....
M. Blanquer espérait sans doute faire avaler la pilule amère avec la prime d’équipement informatique dont un grand nombre de personnels ne verra pas la couleur. Il se trompe. Ce que les salarié.e.s veulent ce sont de vraies augmentations de salaire, par l’augmentation de la valeur du point d’indice, pour rattraper à minima la perte du pouvoir d’achat subie depuis 2000, pas une prime prétexte pour imposer le télétravail.
Les motifs de colères sont multiples, et touchent l’ensemble des personnels, des Assistants d’éducation aux administratifs, en passant par les AESH et les enseignants, mais aussi les agents territoriaux qui prennent de plein fouet la surcharge de travail imposée pour tenter de tenir des protocoles alors même qu’aucune création de postes n’a été faite. Et quelques points nous inquiètent plus fortement encore.
Tout d’abord l’auto satisfecit du Ministère en ce qui concerne la réforme du lycée Professionnel pourtant catastrophique du côté pédagogique (même si du point de vue gouvernemental c’est une réussite avec des suppressions de postes nombreuses liées à cette réforme). C’est d’ailleurs la même autosatisfaction pour des « solutions » alambiquées, compliquées et pathogène pour le bac quand il existe une solution simple, en repoussant les épreuves anticipées à la période de juin.
Nous sommes également inquiets de l’accélération du tout autoritaire avec la Loi de Sécurité Globale que le gouvernement veut à tout prix entériner malgré l’opposition forte. Elle traduit une stratégie de surveillance et de répression notamment anti-syndicale, que nous subissons également de plus en plus dans l’Education Nationale. Nous appelons à lutter dans la rue contre cette loi.
La politique de l’autruche qui consiste à ne pas voir le danger croissant d’une circulation plus importante chez les enfants du virus du Covid-19, avec un passage du taux de positivité des tests de 2,5 à 10,9% au 5 janvier pour les enfants de 0 à 9 ans selon Santé publique France (contre 6,4% pour la population générale), et sa répercussion inévitable dans les écoles et établissements scolaires, nous préoccupe fortement. Renforcer un protocole qui ne peut souvent pas être appliqué faute de moyens dans les cantines et interdire le sport en lieu fermé revient à mettre un pansement sur une plaie ouverte. Nous avons besoin de classes à 10 élèves, de tests massifs et réguliers, de produits de protection en stock, de consignes claires et appliquées en toute transparence en cas de suspicion de COVID, d’un recrutement de titulaires, très massif et en urgence, qui passe par la titularisation sans conditions de tous les précaires, AINSI QUE des stagiaires pour l’enseignement, l’entretien, la vie scolaire, l’administratif, les services sociaux et médico-scolaires. Le choix de minimiser l’épidémie en juin et de ne rien anticiper nous mène depuis septembre à une impasse et fait courir des risques aux personnels, aux élèves et à leur famille, alors même que l’enseignement en présentiel est indispensable. Se voiler la face maintenant nous mènera où ?
Notre dernier motif d’inquiétude, et non des moindres, est celui de la suppression de postes dans le second degré. Alors même que le nombre d’élèves sera plus important en 2021 qu’en 2020, au niveau national 1800 postes vont être supprimés, dont 6 ETP d’enseignement pour le périmètre de Rouen (malgré 849 élèves supplémentaires prévus). Sacrifier le second degré pour créer en nombre insuffisant des postes dans le premier degré n’est pas investir dans le système éducatif mais au contraire contribuer à sa casse pour répondre aux exigences de la politique d’austérité menée par le gouvernement et qui rend exsangue l’ensemble des services publics. La nouvelle saignée chez les personnels administratifs avec 10 suppressions d’ETP pour la Normandie nous effraie également. En bout de chaîne ce sont les personnels, les élèves et les jeunes qui font les frais de ces suppressions, notamment dans les quartiers populaires déjà très éprouvés par l’épidémie de Covid-19.
Parce que avons compris depuis longtemps que M. Blanquer ne tiendra pas compte de nos inquiétudes avec de vaines paroles, parce que nous savons que vous n’en tiendrez pas compte non plus, nous serons dans la rue le 26 janvier avec les enseignants, les personnels administratifs, les AED, les AESH, les AP, les agents territoriaux, non seulement pour rappeler nos revendications, mais aussi pour organiser et faire grossir la mobilisation des agents de l’éducation qui ne manqueront pas de lutter aux côté des salarié.e.s des autres services public et du privé dès le 4 février.


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Lubrizol : 1 an après on oublie pas ! Réunion publique le 25 septembre, manifestation le 26 septembre

mardi 8 septembre 2020

Réunion publique d’information sous chapiteau Vendredi 25 septembre 2020 de 18 à 20h A la Friche Lucien, place Carnot, ROUEN
Jeudi MANIFESTATION Samedi 26 septembre 13h30 Rendez-vous devant : LUBRIZOL (quai de France)

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Ecoles Delaunay en action le 22 janvier 2020 pour revenir en REP+

jeudi 23 janvier 2020

Lors de l’animation pédagogique du mercredi 22 janvier 2020 sur « les élèves à besoins particuliers », les enseignants ont rappelé leur exigence de classer les écoles maternelle Delaunay-Laurencin et élémentaire Sonia Delaunay de Dieppe (Val Druel) en REP+. En effet, elles sont sorties de l’Éducation Prioritaire en 2014 et ont été exclues des dispositifs REP et REP+ alors qu’elles répondent à tous les critères pour être classées en REP+. Son rang (64ème) au niveau académique la situe au même niveau que les écoles de REP+ du Havre ou de Rouen Nord.

Tous les enseignant·e·s des deux écoles sont venu·e·s avec un tee-shirt rappelant leur exigence et ont pris la parole en début d’animation. À l’issue de l’animation, l’urne était disponible pour pouvoir faire voter au référendum d’initiative populaire.

La CGT Éduc’action 76 soutient les collègues dans leurs actions.

Motion de soutien aux salariés de la Chapelle d’Arblay

mercredi 18 septembre 2019

Les camarades de la CGT Educ’action Haute-Normandie réunis en Assemblée générale de rentrée le 16 septembre 2019 à Maromme expriment leur soutien aux salariés de la Chapelle Darblay, menacés de licenciement.
Dans le secteur privé, les fermetures de site et les plans de licenciement se multiplient. Dans les services publics, ce sont les suppressions de postes massives et la dégradation des conditions de travail.
De plus, la réforme des retraites est une attaque contre l’ensemble des salariés.

  • Zéro licenciement !
  • Non à la fermeture des sites !
  • Non à la casse des services publics !
  • Non à la réforme des retraites ! Luttons tous ensemble !

Motion adoptée à l’unanimité par l’AG des syndiqué-e-s CGT éduc’action Rouen

Fusion des académies : j’habite à Evreux, pourra-t-on me nommer à Cherbourg ?

vendredi 13 septembre 2019

La lettre de cadrage pour la fusion des académies de Caen et Rouen certifiait que la gestion des personnels enseignants ne serait pas impacté jusqu’en 2022 (Mais en 2018 on nous jurait que la fusion n’était pas encore décidée). A en croire M. le Ministre, jusqu’à cette ce cas de figure n’existera pas. Mais après 2022 ça devient tout à fait possible pour les personnels du second degré. Le Rectorat a tout intérêt à ce que la souplesse et la mobilité des personnels soient maximales. Et avec l’affaiblissement du rôle des CAPA il sera encore plus compliqué d’influer sur les choix des services académiques, sans oublier que pour les contractuels ce « contrôle » est inexistant.

Une fusion des académies pour fermer des sections !

vendredi 13 septembre 2019

Le Rectorat et la Région Normandie lancent la réflexion pour une nouvelle carte de formation à la rentrée de septembre 2020. Ca ne sent pas bon du tout ! L’académie et la région de Normandie auront, si nous ne faisons pas reculer le Ministère, le même périmètre au 1° janvier. Les filières de formation, frontalières pour le moment, ou seulement identiques, seront à la prochaine rentrée dans la même académie. Ce sera une très bonne excuse pour fusionner et fermer par ci par là et pour récupérer les postes.