Application du protocole sanitaire Fermeture des écoles un jour de grève : deux poids, deux mesures !
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La CGT Éduc’action 76 tient tout d’abord à rappeler son attachement au droit de grève des salariés inscrit dans la Constitution.
Un certain nombre de maires ont pris la décision concertée de fermer certaines écoles, notamment en maternelle, le jour de la grève interprofessionnelle du 4 février. En effet, dans de nombreuses écoles les agents territoriaux ont décidé d’être en grève ce jour-là pour défendre légitimement leurs revendications.
Or la crise sanitaire que nous subissons depuis près d’un an a entraîné un protocole sanitaire imposé par le gouvernement pour lutter contre la propagation du virus. Ce protocole, renforcé depuis l’apparition de nouveaux variants, impose une désinfection des locaux et une limitation stricte du brassage des élèves (entre les classes ou groupes d’élèves) qui ne pourraient dès lors plus être respectés lorsque le personnel est non remplacé.
Il renforce encore plus cette limitation du brassage et un respect strict de la distanciation physique entre deux classes ou groupes lors de la restauration scolaire. Cette distanciation a été portée à 2 mètres depuis le 1er février.
Ainsi, si nous ne pouvons contester cette sage décision de fermer certaines écoles où le respect du protocole ne pourrait être garanti, la CGT Éduc’action 76 tient à rappeler que cette décision ne peut pas se prendre qu’en cas de grève, mais aussi dès l’apparition du 1er cas COVID dans une école où les personnels se retrouvent dans l’impossibilité de faire respecter le protocole sanitaire.
La CGT Éduc’action 76 tient à souligner l’incohérence qu’il y a à prendre une telle mesure un jour de grève alors que dans le même temps, certaines classes voire écoles ne sont pas fermées lorsque des personnels sont absents ou ont été testés positifs à la COVID 19. La CGT Éduc’action 76 continue de dénoncer le principe de maintenir les écoles ou les classes ouvertes coûte que coûte au détriment de la prévention sanitaire. En effet, cette logique, qui n’est pas accompagnée de créations d’emplois, induit parfois des déplacements d’agents territoriaux pour compenser les absences, ou pire une dégradation des conditions de travail des agents au détriment de la sécurité sanitaire des personnels et des élèves. Il en est de même des personnels de l’Éducation Nationale, notamment des remplaçants, mais aussi lorsque les absences non remplacées entraînent de fait une répartition des élèves dans les autres classes remettant ainsi en cause l’application du protocole sanitaire sur la limitation du brassage.
Enfin, la CGT Éduc’action 76 restera vigilante pour que les collègues non grévistes ne se voient pas imposer d’autres missions pour compenser la fermeture de leur école.
La CGT Éduc’action 76 rappelle la nécessité d’être massivement en grève pour exiger de meilleures conditions de travail, des moyens à la hauteur des besoins et une revalorisation des salaires pour toutes et tous.
Rouen, le 3 février 2021