Journée internationale contre le racisme : DES PAPIERS POUR LES PREMIERS DE CORVÉE !
par
popularité : 7%

MANIFESTATION UNITAIRE SAMEDI 20 MARS à 10H Départ devant l’Eglise St Sever Rouen
Le 28 Janvier 2021, appuyée par un rassemblement de travailleurs sans-papiers, l’Union Départementale CGT a été reçue par la préfecture de Seine-Maritime pour discuter de la situation de ces femmes et ces hommes dans notre département. Cette réalité sociale est cachée. En tant que syndicalistes, nous ne sommes pas étonnés que la plupart des sans-papiers travaillent, c’est une question de survie. Mais nous sommes choqués que des travailleurs soient sans papiers, ce qui signifie qu’ils sont exclus de la plupart des droits conquis par le monde du travail.
Certains travaillent clandestinement et sont totalement soumis à l’arbitraire patronal. D’autres parviennent à être déclarés par leur employeur, mais bien qu’ils cotisent et paient des impôts, ne peuvent bénéficier ni de l’assurance maladie, ni de l’assurance chômage. Tous sont soumis à l’injonction paradoxale d’être interdits de travail mais de devoir fournir contrat et bulletins de salaire pour espérer être régularisés.
Ils ne télétravaillent pas. Ils appartiennent aux « premiers de corvée » les plus exposés à la maladie et rencontrent des difficultés à accéder aux tests, aux protections, aux vaccins et aux soins. Pendant que les uns travaillaient pendant les confinements, par exemple dans l’aide à domicile ou en EPHAD, certains perdaient leur emploi dans la restauration sans aucune compensation, tandis que d’autres continuaient à risquer leur vie sur les chantiers.
Dans cette situation de pandémie, il serait juste et réaliste de remettre les pendules à l’heure et de régulariser les travailleurs sans-papiers. C’est une décision générale que doit prendre le gouvernement comme ce fut fait en Italie et au Portugal, mais le Préfet de Seine-Maritime a aussi le pouvoir de régulariser exceptionnellement et il en a le mode d’emploi : la circulaire du 28 Novembre 2012 publiée après les grèves de travailleurs sans-papiers organisées par la CGT.
Depuis plusieurs années nous constatons que cette circulaire est très peu appliquée en Seine-Maritime. Si nous sommes satisfaits d’avoir renoué le contact avec la préfecture le 28 Janvier, nous nous alarmons que sur les 44 noms que nous avons déposés à la préfecture, deux seulement soient en cours de régularisation pendant que 3 autres recevaient une OQTF (obligation de quitter le territoire français). Nous appelons tous les travailleurs sans papiers à rejoindre le collectif organisé par la CGT pour continuer la lutte pour leur régularisation.