Déclaration CAPA Certifié⸱es du 1er juin 2021 : Avancement accéléré d’échelon
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Quel suspense, les CAPA, cette année ! Initialement prévue le 6 mai, repoussée au 12 mai, puis à aujourd’hui suite à des problèmes techniques au Rectorat, cette CAPA va enfin pouvoir se dérouler...mais dans la foulée de la fin de la précédente, ajournée après 5h de débats il y a un mois déjà. Les problèmes techniques rencontrés par le Rectorat nous ont certes fait perdre de précieuses heures de cours en cette fin d’année épidémique mais ont eu l’avantage de faire vivre notre vie d’enseignant⸱es en distanciel aux personnels se débattant avec. Ielles seraient cependant mal avisé⸱es de faire du déni d’efficacité auprès du Ministre.
Décidément, plus le calendrier des CAPA est réduit (plus que deux à trois par an désormais), plus il semble problématique à programmer (initialement deux CAPA à 4 jours d’intervalle ouvré, fin avril-début mai, au mépris des personnels obligés de préparer la seconde CAPA dans un temps extrêmement restreint, qui plus est autour du week-end du 1er mai - tout un symbole pour nous !) et difficile à tenir, sans pour autant que cela soit justifié par l’agenda très chargé - nous sommes bien placé⸱es pour le savoir - de Mme la Rectrice et de M. le DRRH, puisque ni l’une ni l’autre n’était parmi nous le 30 avril dernier, pas plus que le 12 mai.
Une ultime modification d’une demi-heure nous a été signalée il y a deux jours, pour nous réserver la surprise de voir M. le DRRH à l’écran aujourd’hui, il semblerait.
Le 30 avril, nous avions dressé le tableau de la politique sanitaire du Président depuis un an. Dès la semaine suivante, des contre-ordres étaient déjà donnés pour les cours d’EPS (de nouveau possibles en intérieur après deux jours de retour en extérieur, et tant pis pour la préparation des cours des collègues concerné⸱es) ainsi que pour le baccalauréat, suite aux protestations de très nombreuses et nombreux lycéennes et lycéens partout en France, mais pas pour opter pour la solution raisonnable et juste que nous avions appelée de nos vœux dans notre précédente déclaration. Le Ministre continue à jouer avec les nerfs des postulant⸱es au baccalauréat, mais peut-on affirmer aujourd’hui que rien ne viendra perturber les dernières semaines de révision, au rythme où les décisions sont prises et se contre-disent ? Le panachage accru des épreuves entre examen final et contrôle continu donne encore moins de sens aux conditions dans lesquelles le baccalauréat de la session 2021 se prépare et à sa valeur.
Cette gestion à vue n’est pas digne d’un ministre. Blanquer, démission !
Pas d’aménagement du DNB, en revanche. Il faut dire que les collégiens et collégiennes n’ont pas la marge de manœuvre de leurs aîné⸱es pour protester ! Au vu de l’impact de la crise sanitaire sur les deux dernières années scolaires, une attention toute particulière aurait dû être portée aux élèves de 3e car si le distanciel est préjudiciable aux élèves de Terminale, il l’est encore plus aux élèves plus jeunes. Au lieu de cela, l’oral du DNB a déjà eu lieu dans certains collèges, parfois avec une grille d’évaluation - largement utilisée sur le périmètre de Caen, paraît-il - dont le principe de notation est calqué sur la grille des épreuves orales de langues en Terminale et réduit à 4 degrés, sans nuances possibles. Non content de saborder le système éducatif dans ses contenus, le Ministre leurre les élèves sur leurs capacités et leur réussite, au prétexte de la bienveillance. Blanquer, démission !
Aujourd’hui, NOUS ALLONS de nouveau devoir choisir, à la marge, les HAPPY FEW MÉRITANT - d’après ce gouvernement - un coup de pouce dans l’avancement de leur carrière, parmi tous les collègues qui ne déméritent pourtant pas, jour après jour, trimestre après trimestre, année après année, auprès de leurs élèves.
Contrairement à l’an dernier, les collègues non évalué⸱es pour cause d’arrêt maladie et/ou de congé maternité/parental - le petit sigle ASA sautant particulièrement aux yeux dans le tableau, depuis la pandémie de CoViD - se sont vu attribuer sur dossier, un des 3 avis positifs - et donc pas uniquement l’avis ‘Satisfaisant’ - ce qui est certes un progrès, mais toujours pas « satisfaisant » car ne laissant pas le bénéfice du doute quant à une évolution positive par rapport à la dernière évaluation (ou inspection pour les collègues au 6e échelon).
Bien qu’aucun quota ne doive guider l’appréciation finale de la Rectrice au terme des rendez-vous de carrière, la logique concurrentielle propre aux concours continue à poursuivre les lauréat⸱es dans les étapes d’avancement de leur carrière, alors QUE CELA NE FAIT PAS PARTIE DES VALEURS QU’ON leur demande d’enseigner EN CLASSE.
En effet, cette année, moins de 30% des collègues promouvables à l’avancement accéléré au 7e échelon ayant obtenu l’avis ‘Excellent’, 10 collègues ayant obtenu un avis ‘Très satisfaisant’ pourront également être promu⸱es, laissant aux 67 autres au même avis un goût très amer. Pour l’avancement accéléré au 9e échelon, en revanche, ce sont 7 collègues ayant obtenu l’avis ‘Excellent’ et 92 autres avec un avis ‘Très satisfaisant’ sur le nez desquel⸱les la grande porte du mérite va se refermer. « École de la confiance », qu’ils disaient !
C’est pourquoi, indépendamment du fait qu’elle s’interroge sur un système où l’évaluation des enseignant⸱es est menée par des inspectrices et inspecteurs qui ne sont parfois plus enseignant⸱es depuis longtemps, dont la légitimité à évaluer des personnels au quotidien face à leurs élèves pose donc question et dont les conseils - pas toujours bienveillants ni impartiaux - paraissent parfois tellement faciles à dire à celles et ceux qui doivent les mettre en pratique, la CGT Educ’action 76-27 affirme encore et toujours son opposition à l’évaluation au mérite et donc au PPCR, source de démotivation, de rancœur et de méfiance envers l’institution, tout le contraire de ce qu’il faudrait insuffler dans le corps enseignant pour des professeur⸱es et, par ricochet (ruissellement ?) des élèves, épanoui⸱es.
La CGT Educ’action 76-27 revendique : l’abandon du PPCR ;
une vraie loi de programmation pluriannuelle de revalorisation plutôt que l’enveloppe de 400 millions annoncée par le ministre à l’issue du Grenelle de l’Education ;
une revalorisation immédiate de 400€ pour l’ensemble des personnels titulaires et non-titulaires, quel que soit leur statut ;
une hausse de la valeur du point d’indice permettant le rattrapage des années de gel ;
de nouvelles grilles indiciaires avec des déroulés de carrière uniques sur un seul grade ;
la titularisation de l’ensemble des non-titulaires ;
l’abandon des réformes managériales inspirées du New Public Management (comme la mise en place des RH de proximité, des clubs de managers ou autres hiérarchies intermédiaires), facteur de division des travailleuses et travailleurs, d’aggravation des risques psycho-sociaux et en définitive, de dégradation de la qualité du service public rendu à la jeunesse et aux familles, sans par ailleurs résoudre la pénurie d’enseignant⸱es et la baisse du niveau des élèves, comme les pays-modèles que sont l’Angleterre, la Suède et les Pays-Bas ont pu le constater ;
enfin, en lieu et place de corps d’inspection transformés en managers trop souvent coupés du terrain et des besoins des personnels, une vraie formation initiale et continue bienveillante, compétente, pluraliste et respectueuse de la liberté pédagogique.
Enfin, la CGT Educ’action appelle tous les personnels à soutenir l’appel national à la grève des AESH jeudi 3 juin, pour des conditions décentes d’accompagnement des élèves et de rémunération des accompagnant⸱es.