Covid : 14000 décès évitables

mardi 6 juillet 2021
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Déclaration CGT éduc’action 76 lue en séance du CHSCT du 24 juin 2021.

Commençons par un chiffre : 14 000. C’est l’estimation du nombre de morts liés au Covid-19 et qui auraient pu être évités si le président de la République n’avait pas refusé de suivre fin janvier les recommandations du conseil scientifique et avait pris dès février 2021 les mêmes mesures qu’il a été contraint de prendre deux mois plus tard, en avril. Dans un article en date du 19 juin et intitulé « Le lourd coût humain d’un confinement tardif », le quotidien Le Monde, sous le contrôle de l’équipe de l’épidémiologiste Pascal Crépey, estime ainsi que 14 600 morts, 112 000 hospitalisations dont 28000 en réanimation,160 000 cas de Covid longs et 1,62 million de cas symptomatiques auraient pu être évités. Chiffres terribles, conséquence d’une gestion sanitaire objectivement coupable et de plus en plus démagogique.
Cette séance du CHSCT a donc lieu dans un contexte ambivalent : d’un côté, l’espoir d’une nette amélioration de la situation épidémique, du moins dans les pays riches, grâce à la vaccination de masse et malgré la progression du variant Delta ; de l’autre, une profonde colère à l’égard d’un Exécutif discrédité par la multiplication des mensonges et la maltraitance infligée au monde du travail.

Concernant l’ordre du jour de cette séance du CHSCT, nous ne détaillerons pas une énième fois, du moins en déclaration préalable, une analyse et des revendications que nous avons pu développer à de multiples reprises dans cette instance en voie de disparition. Malgré les efforts réels entrepris par Madame la secrétaire générale, présidente du CHSCT par délégation en l’absence chronique de M. le DASEN, nous nous heurtons toujours à une institution tout à fait défaillante en matière de prévention des risques professionnels et de protection de la santé des personnels, à cause de l’absence d’évaluation des risques professionnels (DUERP inexistants ou ne servant à rien), de plans de prévention des risques (absence de rapport annuel et de programme annuel de prévention des risques professionnels conformes à l’article 61 du décret 82-453), de services de médecine de prévention réduits à l’impuissance faute de moyens, d’absence de formation aux risques professionnels à tous niveaux et d’absence de moyens humains dédiés à la prévention (aucune décharge pour les assistant.e.s de prévention des écoles, des établissements scolaires et des services).
Nous illustrerons néanmoins notre propos en partant d’un exemple tout à fait révélateur de l’absence de prévention des risques professionnels : le télétravail et le travail sur écrans. La question du travail sur écrans, devenue cruciale avec la pandémie, pose un problème de fond, celui de la méconnaissance du droit du travail et par conséquent de son application. Depuis le début de l’épidémie, le ministère, le rectorat et la DSDEN ont ainsi totalement ignoré le droit du travail et les articles R4542-1 à -19 du Code du travail portant sur « L’utilisation d’écrans de visualisation » et qui obligent l’employeur :
- à évaluer les risques et à prendre les mesures pour remédier aux risques constatés ;
- à organiser des pauses ou des changements d’activité réduisant la charge de travail sur écran ;
- à adapter les logiciels, les systèmes, l’ergonomie ;
- à encadrer les caractéristiques des claviers, des écrans, de l’espace de travail, du siège, ainsi que l’ambiance thermique ;
- à assurer l’information et la formation des travailleurs sur les modalités d’utilisation de l’écran et de l’équipement de travail dans lequel cet écran est intégré ;
- à surveiller l’état de santé des travailleurs par la médecine du travail.
Il va sans dire qu’aucune de ces obligations employeur n’a été appliquée. A la place, le ministère s’est contenté de protocoles qui n’ont pas respecté la législation du travail.
Par ailleurs, la question du travail sur écrans est révélatrice de l’absence de moyens budgétaires, et ce au détriment des personnels et des élèves. Ni ordinateur ni matériel n’ont été fournis par l’employeur afin d’assurer la continuité pédagogique ; les personnels continuent à se débrouiller seuls, sans plan de formation, avec leur matériel personnel, la plupart du temps sans aide ni service de maintenance informatique ; à la place, seule une indigente prime d’équipement informatique a été attribuée par le ministère. Ce qui semblerait tout à fait inacceptable et impossible à la plupart des salariés de ce pays est pourtant généralisé dans un ministère qui compte pas loin d’un million de salariés et qui a économisé 400 millions d’euros ces deux dernières années.

Les salarié.e.s de l’Education nationale n’ont donc quasiment rien à attendre de bon de ce gouvernement et de ce ministère et doivent compter avant tout sur eux/elles-mêmes. Nous terminerons donc en nous adressant directement à nos collègues, les travailleur.se.s de l’Education nationale. Ce sont avant tout nos combats collectifs, nos luttes démocratiques et nos résistances collectives qui permettront d’améliorer nos conditions de travail et de protéger notre santé physique, psychique et sociale. Pour paraphraser de célèbres vers composés il y a 150 ans mais qui n’ont guère vieilli, « Il n’est pas de sauveurs suprêmes,/ Ni Dieu, ni César, ni tribun,/ Travailleurs sauvons-nous nous-mêmes ! » Bien que le contexte social, politique et idéologique ne prête pas toujours à l’optimisme, partout des travailleurs et travailleuses, des citoyens et citoyennes luttent pour une société plus juste. Face à l’exploitation capitaliste qui creuse toujours plus les inégalités, qui précarise massivement, qui détruit la planète et qui dégrade la santé des travailleurs, nous voyons de nombreuses luttes de travailleurs et de travailleuses se construire pour exiger des conditions de vie dignes, comme celle des femmes de chambre de l’Ibis Batignolles. Face à la catastrophe climatique et environnementale en cours, nous voyons une partie de la jeunesse se mobiliser à travers le monde. Face à la domination patriarcale, nous voyons la parole des femmes se libérer et combattre les violences sexistes et sexuelles. Face au racisme et à l’extrême droite, nous voyons les citoyen.ne.s discriminé.e.s réclamer l’égalité réelle et lutter contre les violences raciales. Contre toutes les dominations à l’œuvre, qu’elles soient économiques, sociales, politiques, psychiques, sexuelles, culturelles, environnementales, l’émancipation des travailleur.se.s sera l’œuvre des travailleur.se.s eux/elles-mêmes.


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Brèves

Justice - La taxe de 35 euros enfin supprimée

dimanche 4 août 2013

L’instauration d’un timbre fiscal de 35 €, décidée par le Gouvernement en 2011 et applicable depuis octobre 2011, pour toutes instances introduites devant les juridictions civiles, sociales, administratives et prud’homales, remet en cause l’accès au juge pour des milliers de salariés.

Comme nous l’avions prévu, cette taxe a entraîné une baisse conséquente des contentieux judiciaires, nombreux justiciables ayant renoncé à leur droit.

12 organisations, à l’initiative de la CGT se sont prononcées contre cette taxe. Après des mois de lutte nous avons enfin été entendus.

Christiane Taubira, Garde des sceaux, Ministre de la Justice, a annoncé, le 23 juillet 2013, la suppression, dans le projet de loi de finances pour 2014, de cette taxe.

Nous nous félicitons de cette décision obtenue grâce aux multiples manifestations dont une pétition nationale.

Montreuil, le 29 juillet 2013

Motion de la CGT Renault Cléon à propos de la défense des retraites

mardi 25 juin 2013

Texte de la motion votée à l’unanimité par la Commission exécutive du Syndicat CGT Renault Cléon à propos de la mobilisation contre la prochaine réforme des retraites.
Dès la fin septembre – début octobre, le gouvernement soumettra au parlement un projet de loi modifiant les conditions de départ à la retraite et abaissant le niveau des pensions des retraités, aggravant les effets de la réforme imposée par le gouvernement Sarkozy en 2010.
Ce qui laisse très peu de temps pour construire un rapport de force suffisant pour imposer l’abandon de ce projet de réforme.
Réuni en Commission exécutive, ce vendredi 21 juin, le syndicat CGT Renault Cléon appelle le bureau confédéral de la CGT :
- à proposer dès le début juillet une première date de mobilisation nationale pour les premiers jours de septembre
- à inscrire très clairement cette première date de mobilisation dans la perspective d’un blocage de l’économie, à la différence de la stratégie qui a conduit à l’échec de la mobilisation pour les retraites de 2010.

Voté à l’unanimité des 28 membres présents de la Commission exécutive

Projet de loi sur l’égalité femmes/hommes Pour la CGT le compte n’y est pas

mercredi 12 juin 2013

La Ministre des droits des femmes a présenté ce lundi en conseil supérieur pour l’égalité professionnelle le projet de loi pour l’égalité entre les femmes et les hommes. La CGT considère que ce projet de loi doit être un levier historique pour enfin atteindre l’égalité réelle entre les femmes et les hommes et sera particulièrement exigeante quant à son contenu.
Lire la suite du communiqué de la Confédératio}

Garantie Individuelle de Pouvoir d’Achat (GIPA) 2013

mercredi 8 mai 2013

Consultez, ci-contre, la fiche de calcul de la GIPA versée en 2013 réalisée par la CGT Fonction Publique. Cette fiche permet à tou
un chacun de savoir s’il a droit à la GIPA et, si oui, quel en sera le montant. La fiche permet aussi decalculer la perte réelle hors GVT ("glissement vieillesse-technicité") subie par tout agent de la Fonction Publique.

Les inégalités se creusent entre retraités

mercredi 24 avril 2013

Le niveau de vie des seniors est proche de celui des actifs. Les pensions des jeunes retraités progressent plus vite. Les revenus du patrimoine accentuent les écarts.
Lire la suite sur le site des Echos

Notre fiche de paie finance la Protection Sociale

jeudi 12 juillet 2012

Sur mon salaire brut on me prélève différents pourcentages, à mon employeur aussi : C’est le financement de « Notre protection sociale ». Toutes ces cotisations assises sur mon salaire vont dans le « pot commun » et quand j’ai un problème, je bénéficie de droits. C’est le salaire Socialisé. Les cotisations permettent d’assurer la protection sociale de TOUS car nous sommes tous des assurés sociaux ! C’est la solidarité
Lire le tract de la CGT Organismes sociaux

L’enseignement agricole veut "crever l’abcès" de la précarité

mardi 3 juillet 2012

A la veille d’une rencontre avec le nouveau ministre de l’agriculture, six syndicats de l’enseignement agricole font démarche commune pour obtenir un plan de titularisation des contractuels correspondant aux besoins et sortir des agents de la grande pauvreté liée à des statuts parfois illégaux.
Lire la suite sur le Café pédagogique

NouveVidéo : M. et Mme Pognon ne payent pas beaucoup de taxe d’habitation.lle brève

jeudi 29 décembre 2011

Retrouver M. et Mme Pognon avec le paiement de leur taxe d’habitation. Comme toujours, ils trouvent cela bien trop cher, et pourtant...
Voir la vidéo sur le site de la CGT Finances