26 septembre : Lubrizol, 2 ans après
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Le 26 septembre, manifestons pour exiger la mise en œuvre de mesures contraignantes
La CGT appelle à venir nombreux à la manifestation devant la Préfecture de Rouen, Le Dimanche 26 septembre 2021 à partir de 11h.
Le Jeudi 26 septembre 2019, les habitants de Rouen et de son agglomération se réveillent sous un immense panache de fumée issu de l’incendie de l’usine LUBRIZOL. Plus de 9 000 tonnes de produits dangereux et deux toitures en amiante-ciment brûlent dans l’incendie des entreprises Lubrizol et Normandie logistique, créant une pollution sans précédent : les sols, les berges et la Seine sont touchés, les fumées toxiques et cancérigènes, dont des fibres d’amiante, ont survolé l’agglomération de Rouen et des centaines de communes jusqu’au Nord de la Belgique. Sans compter que les conséquences auraient été plus dramatiques si les 60 tonnes de pentasulfure de phosphore stocké sur le site avaient pris feu !
Dès le début de cette catastrophe, le Préfet de Seine-Maritime et le Ministre de l’intérieur ont minimisé son ampleur et le danger pesant sur la population et les travailleurs exposés. Ils ont pris des mesures qui banalisent l’événement en laissant la « vie normale » se poursuivre. Il aura fallu plusieurs mobilisations, dans lesquelles la CGT s’est inscrite pleinement, pour commencer à obtenir un minimum de transparence dont la liste imparfaite des produits partis en fumés. La palme de la non transparence revient bien évidemment à la direction de Lubrizol qui a tenté de cacher l’existence du rapport de visite de son assureur, la société FM Global, qui avait décrit le scénario catastrophe depuis 2008 et préconisé des modifications importantes du dispositif antiincendie. Ce terrible accident industriel trouve sa cause, comme souvent, dans la volonté des actionnaires de ne dépenser qu’a minima pour la sécurité des sites industriels.
Lors de sa venue à Rouen, le président MACRON a affirmé qu’il n’y avait pas eu de défaillance de l’Etat, malgré le fait que l’usine Lubrizol, classée SEVESO seuil Haut, avait bénéficié d’une extension de stockage sans que le préfet n’exige une nouvelle évaluation environnementale, profitant d’un assouplissement inadmissible de la législation sur l’exploitation et le stockage des produits hautement toxiques. Comment expliquer que l’Etat n’avait pas anticipé correctement le risque d’incendie malgré les 38 contrôles de la DREAL sur le site en quelques années ? Comment expliquer que la préfecture ait inscrit dans le PPRT Lubrizol (Plan de Prévention des Risques Technologiques) que le risque d’un incendie était « au maximum une fois tous les 10 000 ans » ?
Nous ne sommes pas dupes. La politique de déréglementation, de destructions des services publics, d’une justice trop clémente envers les industriels pollueurs, qui a été menée par les gouvernements successifs, ont réuni les conditions d’un tel désastre industriel.
L’Etat a failli dans sa mission de protection des travailleurs, des riverains et de la population.
2 ans après l’incendie, rien n’a vraiment changé au sein des sites industriels. A défaut d’un renforcement massif des contrôles, d’un durcissement de la réglementation, de l’annonce de la fin de la complaisance avec les industriels, ceux-ci ont continué après le 26 septembre 2019 à mener les mêmes politiques basées sur la recherche maximum du profit et évidemment sur la limitation des investissements notamment en termes de sécurité. Fin 2019 et en 2020, incendies et incidents se sont multipliés dans de nombreux sites (TOTAL, LUBRIZOL, FRAMATOME, SAIPOL, YARA, SMEDAR, BOREALIS…). Début 2021, Rouen se réveillait sur les odeurs nauséabondes provenant de l’entreprise MULTISOL, le préfet essayant de faire croire que l’odeur provenait des riverains brulant du papier cadeau dans leurs cheminées ! Ces dernières semaines, nous avons connu une explosion sur une canalisation à Exxon avec un blessé grave, deux incendies à TOTAL Gonfreville, démontrant l’insuffisance du nettoyage et de la maintenance, et un incendie majeur sur le site de Saipol à Grand Couronne ! N’oublions pas non plus les explosions sur les sites de LUBRIZOL à Rockton (USA), de Leamington Spa en Angleterre et de celle qui a couté la vie à cinq personnes à Leverkusen en Allemagne. Les risques majeurs sont toujours présents mais le gouvernement ne fait rien ! Dès le lendemain de l’incendie, un large collectif unitaire voyait le jour à l’appel de la CGT, regroupant notamment des organisations syndicales de salariés, d’avocats, de paysans, de défense de l’environnement, de victimes de l’incendie, ainsi que des partis politiques de gauche pour obtenir Vérité et Justice. Ce collectif a mis en échec la volonté de LUBRIZOL de faire annuler sa mise en examen. Cependant, d’autres combats sont en cours pour la mise en œuvre d’un suivi sanitaire des populations exposés, ou pour le renforcement de la sécurité sur les sites. 20 ans après l’explosion d’AZF à Toulouse, 2 ans après l’incendie de LUBRIZOL, nous devons restés massivement mobilisés.
- La mobilisation collective a permis de faire avancer la transparence et la vérité. Ne lâchons rien ! Amplifions la mobilisation pour gagner l’ensemble de nos exigences : Le retour des CHSCT avec des pouvoirs renforcés.
- Le renforcement de la protection juridique des lanceurs d’alerte et des salariés usant du droit de retrait.
- La mise en place d’un suivi sanitaire dont un registre des cancers et des malformations
- L’interdiction de la sous-traitance dans les industries à risques.
- La transparence par la diffusion sur internet des courriers, rapports, décisions, des services de l’État adressés aux industriels.
- Un débat public filmé et visible par tous, avec ANSES, INERIS, Experts du gouvernement / Experts citoyens, syndicaux…
- L’obligation de pompiers professionnels d’entreprise dans tous les établissements classés.
- Le maintien de tous les emplois et le recrutement massif de personnel qualifié en maintenance, surveillance des installations, services de secours dans les sites industriels.
- Le renforcement des moyens humains et juridiques des services de l’inspection du travail et du service prévention de la CARSAT, la poursuite systématique des procès-verbaux.
- L’impunité zéro contre la délinquance « en col blanc », la création de l’infraction de crime industriel dans le Code pénal.
La CGT appelle à venir nombreux à la manifestation devant la Préfecture de Rouen, Le Dimanche 26 septembre 2021 à partir de 11h.