Pour une inclusion de qualité il faut des moyens !

vendredi 12 novembre 2021
par  Luc De Chivré
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La question de « l’inclusion » prend une place de plus en plus importante dans notre travail quotidien. Et pourtant le Ministère l’envisage toujours façon « low-cost ». L’insuffisance des moyens est chronique et l’inclusion s’avère trop souvent cause de souffrance malgré l’investissement des personnels sur le terrain.
Les moyens attribués à l’inclusion sont bien en dessous des besoins réels. Celle-ci s’inscrit tout d’abord dans un cadre où les effectifs de classe sont surchargés. Il n’y a que les « ronds de cuir » du Ministère,du Rectorat et de l’IA pour croire à leurs discours et laisser entendre que les enseignants ont le temps d’individualiser, d’accompagner, d’aider les enfants et les jeunes dans des classes de 28, 29, 30 élèves (ou même 25 comme en éducation prioritaire). Les enseignant.e.s, les personnels AESH, sont-ils/elles les seul.e.s à se poser la question de la souffrance des enfants et des adolescent.e.s à qui on ne donne pas les moyens d’être épaulé.e.s ?
Bien entendu, M. Blanquer répondra que c’est bien aux AESH d’être au plus proche des élèves en situation de handicap inclus dans les classes. Mais les moyens accordés pour ces missions dont tout le monde connaît l’importance sont très insuffisants. Considérer qu’un.e adolescent.e ou qu’un enfant en situation de handicap n’a pas besoin d’être aidé.e sur un temps complet au lieu de la moitié du temps, d’un tiers, voire moins, n’est-ce pas finalement faire montre du même mépris que le Ministère affiche pour les AESH qu’il maintient en situation de précarité la plus complète ? Bien sûr tout a été fait pour que « l’honneur » de l’Education Nationale soit sauf, ou plutôt pour être inattaquable, et le plus souvent aucun temps d’accompagnement obligatoire ne figure maintenant sur les préconisations MDPH si bien que les Inspections académiques doivent seulement justifier « d’un temps » (même très court) d’accompagnement. Aux PIALs de le déterminer en fonction des moyens dont ils disposent, et curieusement le nombre d’élèves pris en charge par un.e collègue AESH a considérablement augmenté, notamment dans le second degré. Des AESH peuvent maintenant assurer le suivi de 4, voire 5 élèves. Et cela peut monter jusqu’à 7 dans l’académie ! Merci la mutualisation des moyens !
La réalité est aux antipodes des discours de Blanquer et Macron pour « favoriser » l’inclusion. Après le sabrage des RASED, la disparition programmée des classes de SEGPA de niveau sixième, des fermetures de sections TSL et d’autres sections spécialisées, les classes ULIS vont elles aussi voir leur sort s’aggraver. Après avoir décidé, en Seine-Maritime, d’interdire aux professeur.e.s des écoles spécialisé.e.s de postuler dans les ULIS collège pour combler les postes vacants en premier degré, et donc nommé plusieurs contractuel.le.s sans formation en remplacement des coordinateur/trice.s d’ULIS, le DASEN va maintenant à contre courant des textes en décrétant que les ULIS pourront accueillir dès décembre 13 élèves, puis 14. Adieu le Maxima déjà trop haut et parfois dépassé de 12 élèves par ULIS ! Ces dispositifs seraient-ils victimes de leur succès avec une hausse croissante de demande de places ? Pas vraiment, mais les structures spécialisées étant débordées faute de moyens, des enfants ou adolescents relevant d’IME, d’ITEP, d’IMPRO sont finalement accueillis dans les ULIS qu’il semble plus simple de surcharger. Mais c’est bien au détriment des élèves qui ne peuvent pas être accompagné.e.s comme il le faut, mais aussi des personnels enseignants et AESH qui font face à des situations ingérables, voire dangereuses.
Et la situation n’étant guère meilleure dans l’Eure, cette augmentation du maxima d’élèves en classe ULIS devrait lui aussi très vite être augmenté dans ce département. A moins que la mobilisation qui se met en place permette de faire reculer le DASEN de Seine-Maritime, et au delà le Rectorat lui aussi à la manœuvre !


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Brèves

Lubrizol : 1 an après on oublie pas ! Réunion publique le 25 septembre, manifestation le 26 septembre

mardi 8 septembre 2020

Réunion publique d’information sous chapiteau Vendredi 25 septembre 2020 de 18 à 20h A la Friche Lucien, place Carnot, ROUEN
Jeudi MANIFESTATION Samedi 26 septembre 13h30 Rendez-vous devant : LUBRIZOL (quai de France)

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Ecoles Delaunay en action le 22 janvier 2020 pour revenir en REP+

jeudi 23 janvier 2020

Lors de l’animation pédagogique du mercredi 22 janvier 2020 sur « les élèves à besoins particuliers », les enseignants ont rappelé leur exigence de classer les écoles maternelle Delaunay-Laurencin et élémentaire Sonia Delaunay de Dieppe (Val Druel) en REP+. En effet, elles sont sorties de l’Éducation Prioritaire en 2014 et ont été exclues des dispositifs REP et REP+ alors qu’elles répondent à tous les critères pour être classées en REP+. Son rang (64ème) au niveau académique la situe au même niveau que les écoles de REP+ du Havre ou de Rouen Nord.

Tous les enseignant·e·s des deux écoles sont venu·e·s avec un tee-shirt rappelant leur exigence et ont pris la parole en début d’animation. À l’issue de l’animation, l’urne était disponible pour pouvoir faire voter au référendum d’initiative populaire.

La CGT Éduc’action 76 soutient les collègues dans leurs actions.

Motion de soutien aux salariés de la Chapelle d’Arblay

mercredi 18 septembre 2019

Les camarades de la CGT Educ’action Haute-Normandie réunis en Assemblée générale de rentrée le 16 septembre 2019 à Maromme expriment leur soutien aux salariés de la Chapelle Darblay, menacés de licenciement.
Dans le secteur privé, les fermetures de site et les plans de licenciement se multiplient. Dans les services publics, ce sont les suppressions de postes massives et la dégradation des conditions de travail.
De plus, la réforme des retraites est une attaque contre l’ensemble des salariés.

  • Zéro licenciement !
  • Non à la fermeture des sites !
  • Non à la casse des services publics !
  • Non à la réforme des retraites ! Luttons tous ensemble !

Motion adoptée à l’unanimité par l’AG des syndiqué-e-s CGT éduc’action Rouen

Fusion des académies : j’habite à Evreux, pourra-t-on me nommer à Cherbourg ?

vendredi 13 septembre 2019

La lettre de cadrage pour la fusion des académies de Caen et Rouen certifiait que la gestion des personnels enseignants ne serait pas impacté jusqu’en 2022 (Mais en 2018 on nous jurait que la fusion n’était pas encore décidée). A en croire M. le Ministre, jusqu’à cette ce cas de figure n’existera pas. Mais après 2022 ça devient tout à fait possible pour les personnels du second degré. Le Rectorat a tout intérêt à ce que la souplesse et la mobilité des personnels soient maximales. Et avec l’affaiblissement du rôle des CAPA il sera encore plus compliqué d’influer sur les choix des services académiques, sans oublier que pour les contractuels ce « contrôle » est inexistant.

Une fusion des académies pour fermer des sections !

vendredi 13 septembre 2019

Le Rectorat et la Région Normandie lancent la réflexion pour une nouvelle carte de formation à la rentrée de septembre 2020. Ca ne sent pas bon du tout ! L’académie et la région de Normandie auront, si nous ne faisons pas reculer le Ministère, le même périmètre au 1° janvier. Les filières de formation, frontalières pour le moment, ou seulement identiques, seront à la prochaine rentrée dans la même académie. Ce sera une très bonne excuse pour fusionner et fermer par ci par là et pour récupérer les postes.