Auto-évaluation et contractualisation des collèges – c’est toujours non !

vendredi 12 novembre 2021
par  Luc De Chivré
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Blanquer met en place l’auto-évaluation des établissements du second degré et on peut se dire, sans réfléchir longtemps, que cela ne se fait pas dans une perspective de donner plus de moyens aux collèges, lycées généraux et lycées professionnels, bien au contraire. La Cour des comptes réclame dans son dernier rapport des économies importantes dans le budget de l’Éducation et le ministère de l’Éducation nationale prévoit à la rentrée prochaine des centaines de suppression de postes dans le second degré, après en avoir supprimé plus de 1800 à cette rentrée. Pour cette auto-évaluation, Blanquer a mis en place un Conseil d’évaluation de l’École, composé des soi-disant experts.

Non à la contractualisation, non à la concurrence entre les établissements !

A la lecture du guide d’auto-évaluation pour les collèges publics, rédigé par ce Conseil, on a l’impression de lire un document de stratégie d’une entreprise du CAC 40 à destination des managers, PDG et/ou des actionnaires. L’auto-évaluation est d’ailleurs un concept assez ancien des entreprises capitalistes avec le seul but de renforcer l’exploitation des salariés. Selon ce guide, l’auto-évaluation permet « de s’interroger sur la qualité de l’éducation dispensée [.......] et de se proposer des orientations stratégiques. » (page 1, annexe 1a) Quel cynisme après tant d’années de casse de l’Éducation entraînant le manque criant des moyens, humains et matériels, actuellement.

Ces orientations stratégiques sont liées au projet d’établissement et au contrat d’objectif. Ceux-là doivent trouver une traduction « dans le fonctionnement de l’établissement, à travers l’articulation de l’allocation des moyens horaires et budgétaires avec les axes stratégiques que l’établissement souhaite développer ….... ». (page 9, annexe 1a).

Disons-le en langage non-managérial : les contrats d’objectifs vont permettre au gouvernement de mettre les collèges encore plus en concurrence selon la devise : si vous proposez des jolies projets et options, le ministère maintient vos moyens, sinon coupes budgétaires et un enseignement réduit au minimum. On peut facilement imaginer que cette Éducation à deux vitesses, déjà bien réelle, se renforcera considérablement. Ces contrats d’objectifs vont même mettre en cause à moyen terme l’allocation réglementée des moyens sous forme des DHG.

Actuellement, cette fameuse contractualisation est un des outils principaux pour casser l’Éducation prioritaire (voir article Education prioritaire) et pour ouvrir la porte à l’enseignement privé dans ce domaine.

Non au management privé – pour un service public de qualité

Tout cela montre que Macron et Blanquer poussent fortement vers la libéralisation du service public de l’Éducation. Qui dit libéralisation dit management. Dans le guide de l’auto-évaluation, on peut lire dans le point gestion des ressources humaines, management interne et le développement professionnel des personnels : « On s’intéresse ici aux travaux et aux pratiques menés par l’établissement en matière de GRH, de management et de formation, au suivi des personnels et de leurs carrières, …... ». (page 10, annexe 1a)

Nous n’avons pas besoin de l’auto-évaluation et de la contractualisation, et encore moins de la concurrence et du management privé, capitaliste. Mais nous avons besoins d’une augmentation massive des moyens, d’une embauche massive des personnels enseignants et non-enseignants pour permettre une Éducation de qualité, gratuite, accessible à toutes et tous, allant de paire avec des conditions de travail et des conditions d’études décentes.


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Brèves

Lubrizol : 1 an après on oublie pas ! Réunion publique le 25 septembre, manifestation le 26 septembre

mardi 8 septembre 2020

Réunion publique d’information sous chapiteau Vendredi 25 septembre 2020 de 18 à 20h A la Friche Lucien, place Carnot, ROUEN
Jeudi MANIFESTATION Samedi 26 septembre 13h30 Rendez-vous devant : LUBRIZOL (quai de France)

Télécharger et diffuser :

Ecoles Delaunay en action le 22 janvier 2020 pour revenir en REP+

jeudi 23 janvier 2020

Lors de l’animation pédagogique du mercredi 22 janvier 2020 sur « les élèves à besoins particuliers », les enseignants ont rappelé leur exigence de classer les écoles maternelle Delaunay-Laurencin et élémentaire Sonia Delaunay de Dieppe (Val Druel) en REP+. En effet, elles sont sorties de l’Éducation Prioritaire en 2014 et ont été exclues des dispositifs REP et REP+ alors qu’elles répondent à tous les critères pour être classées en REP+. Son rang (64ème) au niveau académique la situe au même niveau que les écoles de REP+ du Havre ou de Rouen Nord.

Tous les enseignant·e·s des deux écoles sont venu·e·s avec un tee-shirt rappelant leur exigence et ont pris la parole en début d’animation. À l’issue de l’animation, l’urne était disponible pour pouvoir faire voter au référendum d’initiative populaire.

La CGT Éduc’action 76 soutient les collègues dans leurs actions.

Motion de soutien aux salariés de la Chapelle d’Arblay

mercredi 18 septembre 2019

Les camarades de la CGT Educ’action Haute-Normandie réunis en Assemblée générale de rentrée le 16 septembre 2019 à Maromme expriment leur soutien aux salariés de la Chapelle Darblay, menacés de licenciement.
Dans le secteur privé, les fermetures de site et les plans de licenciement se multiplient. Dans les services publics, ce sont les suppressions de postes massives et la dégradation des conditions de travail.
De plus, la réforme des retraites est une attaque contre l’ensemble des salariés.

  • Zéro licenciement !
  • Non à la fermeture des sites !
  • Non à la casse des services publics !
  • Non à la réforme des retraites ! Luttons tous ensemble !

Motion adoptée à l’unanimité par l’AG des syndiqué-e-s CGT éduc’action Rouen

Fusion des académies : j’habite à Evreux, pourra-t-on me nommer à Cherbourg ?

vendredi 13 septembre 2019

La lettre de cadrage pour la fusion des académies de Caen et Rouen certifiait que la gestion des personnels enseignants ne serait pas impacté jusqu’en 2022 (Mais en 2018 on nous jurait que la fusion n’était pas encore décidée). A en croire M. le Ministre, jusqu’à cette ce cas de figure n’existera pas. Mais après 2022 ça devient tout à fait possible pour les personnels du second degré. Le Rectorat a tout intérêt à ce que la souplesse et la mobilité des personnels soient maximales. Et avec l’affaiblissement du rôle des CAPA il sera encore plus compliqué d’influer sur les choix des services académiques, sans oublier que pour les contractuels ce « contrôle » est inexistant.

Une fusion des académies pour fermer des sections !

vendredi 13 septembre 2019

Le Rectorat et la Région Normandie lancent la réflexion pour une nouvelle carte de formation à la rentrée de septembre 2020. Ca ne sent pas bon du tout ! L’académie et la région de Normandie auront, si nous ne faisons pas reculer le Ministère, le même périmètre au 1° janvier. Les filières de formation, frontalières pour le moment, ou seulement identiques, seront à la prochaine rentrée dans la même académie. Ce sera une très bonne excuse pour fusionner et fermer par ci par là et pour récupérer les postes.