Grève AESH du 19 octobre : retour sur une belle journée de lutte !
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Pour la quatrième fois cette année, les AESH ont fait leur retour sur le terrain de la lutte. Notre terrain :la rue ! Mais cette fois-ci avec un décor bien différent des manifestations précédentes : Paris.
Mardi 19 octobre 2021, une nouvelle journée de grève nationale appelée par une intersyndicale FSU, FO, CGT, SUD a mobilisé 3000 personnes.
Les AESH de l’académie de Normandie ont battu le pavé parisien en direction du ministère avec toute la détermination qui les caractérise. Tel un défilé de force combattante qui entre en action dans les rues parisiennes, les AESH ont démontré une fois de plus que la colère est toujours vive. Les drapeaux se sont hissés et les voix se sont élevées pour clamer haut et fort les conditions dégradantes de l’inclusion scolaire du ministre Blanquer.
Pour les militant.es que nous sommes, Paris était une évidence, le lieu où il fallait être ! Après avoir sollicité notre syndicat et exposé nos arguments, la décision a été prise en intersyndicale de faire « une montée des AESH à Paris ». Plus d’une centaine de rassemblements étaient prévus dans chaque académie de France. Dans certains départements, des bus ont permis aux grévistes AESH et enseignants de se rendre à la manifestation parisienne. L’intersyndicale du 76/27 a été brillante pour organiser le déplacement des AESH vers la capitale. Nous avons vécu un mois de folie à suivre les mails, à contacter les collègues, à communiquer depuis les réseaux sociaux, les mails et les sms, à jouer notre rôle de militant.es pour réussir cette journée qui s’annonçait inoubliable.
Nous partîmes soixante ; mais par un prompt renfort nous nous vîmes trois mille en arrivant au ministère !
7h50 : message de Sébastien Jumel, député et rapporteur de la commission d’enquête sur l’inclusion des élèves en situation de handicap en mars 2019. Il est dans le train en direction de Paris pour l’Assemblée nationale. Il assure de son soutien et me demande l’itinéraire de la manifestation pour venir nous saluer à Paris.
8h15 : le 1ER départ est à la gare de Dieppe, une poignée d’AESH est au rendez-vous. L’UL CGT de Dieppe et des représentants de la municipalité sont présents pour souhaiter une bonne manifestation parisienne. Top départ ! les pancartes et les drapeaux CGT sont dans le coffre du bus, c’est parti ! Paris, nous voilà !
9h15 : un deuxième point de rendez-vous : Rouen. On accueille les camarades du secteur rouennais. Des militants tous syndicats confondus prennent place dans le bus. Le sourire aux lèvres, l’air déterminé et l’envie de partager un moment solidaire se font ressentir dans le bus.
9h45 : troisième arrêt : Criquebœuf. Nous retrouvons les collègues de Fécamp qui ont fait le déplacement. Nous sommes ravi⸱es de nous retrouver. Le bus reprend sa route dans la bonne humeur.
10h30 : un dernier arrêt à Douains pour faire monter les collègues de l’Eure. Le bus est plein, les 60 places sont prises. Les portes du bus se ferment, on attache les ceintures et nous voici plongé⸱es vers nos pensées parisiennes. Paris approche, l’adrénaline se fait sentir.
12h30 : nous arrivons à Paris, rue Edmond Rostand. Nous retrouvons notre camarade Jérôme du 94. Nous nous échappons pour manger un bout pour prendre des forces avant le combat. Nous sommes à Paris, voici venue la mobilisation rêvée.
13h : le cortège prend place, les camarades se positionnent derrière la grande banderole revendicative. Une fourmilière d’AESH grouille à ce moment-là. Telle une marée humaine, les AESH entonnent les différents slogans, ils/elles avancent d’un pas décidé vers le ministère. La vue d’ensemble est impressionnante, une vision qui restera dans nos têtes de militant.es, les AESH ensemble pour porter les revendications, l’ampleur de la mobilisation est féroce et on sent la détermination et la volonté de ne rien lâcher.
Les revendications restent identiques : création d’un vrai statut, l’augmentation des salaires, l’abandon des Pial, l’arrêt de cette mutualisation à foison qui détériore l’accompagnement et use moralement et physiquement les AESH, ? l’accès aux primes REP et REP+.
15h : Sébastien Jumel, accompagné de François Ruffin nous attendent au détour d’une rue. Ils prennent place dans le cortège et la présence des deux hommes nous animent. Les AESH sont debout ! On reste déterminées !
15h30 : le cortège s’arrête au carrefour à 200 m de la rue de Grenelle. Nous sommes entouré⸱es de CRS, les AESH seraient-ils/elles une menace ? Nous continuons à lancer nos slogans de plus en plus fort , histoire que le ministre les entende ! 3000 personnes en arrêt forcé continuent la mobilisation en mode statique. Les syndicats prennent la parole, au tour de Stéphanie pour la CGT Educ’ de dénoncer les conditions de travail des AESH. Une délégation sera reçue par la suite.
16h : le bus est stationné tout près de la rue de Grenelle, nous nous forçons à quitter Paris pour nos terres normandes. L’envie de rester est tellement forte. On s’est pris une claque par une telle mobilisation, 3000 personnes ensemble et solidaire, 3000 mécontent⸱es, 3000 à vouloir changer les choses.
Au retour, c’est une ambiance très joyeuse dans le bus entre le chauffeur et les passager.es. A chaque arrêt du retour, nous avons applaudi toutes et tous les AESH à leur descente.
Nous réalisons petit à petit que nous l’avons fait. Ce n’est qu’un déplacement à Paris mais la proximité avec le ministre a été très forte. Les AESH se prononcent fortement pour une poursuite du mouvement. La lutte pour une vraie reconnaissance continue, on ne lâche rien !