Une AESH témoigne :

vendredi 19 novembre 2021
par  Luc De Chivré
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C’est quoi un⸱e AESH ? La loi de 2005 vise à intégrer les élèves en situation de handicap dans le système scolaire dit ordinaire. Pour aider cette intégration, un nouvel emploi a donc été créé, l’AVS, Auxiliaire de Vie Scolaire, qui deviendra AESH, Accompagnant⸱e d’Elève en Situation de Handicap.
Quel est son rôle ? Accompagner l’élève pour lui permettre de suivre du mieux possible sa classe que ce soit en maternelle ou au lycée, d’où une très grande polyvalence demandée, surtout depuis l’implantation en PIAL, Pôle Inclusif d’Accompagnement Localisé. C’est la MDPH, Maison Départementale des Personnes en situation de Handicapées, qui attribue les heures de soutien en fonction d’un dossier établi conjointement par les parents de l’élève et l’école d’origine. L’AESH peut être amené⸱e à s’occuper de plusieurs enfants élèves selon le temps alloué à chacun d’entre eux. C’est le PIAL qui gère ce temps de travail et qui le répartit selon les demandes et les moyens.

Les AESH-Co interviennent dans les dispositifs ULIS avec une quotité de 52% qui équivaut à 650€. Elles accompagnent de 12 élèves voire 13 aujourd’hui et bientôt 14 !! Cela suppose de nombreuses ESS, concertations et adaptations avec à différents profils et handicaps.
Les AESH sont recruté⸱es en CCD en principe avec un niveau bac et peuvent prétendre à un CDI au bout de 6 ans d’exercice donnant droit à un salaire moyen de 760€ pour 24H de présence avec les élèves.

Et c’est là bien sûr le premier problème rencontré. Il est difficile, en effet, pour beaucoup d’entre elles de vivre avec ce maigre salaire notamment pour des femmes seules avec enfants à charge comme la plupart d’entre elles. La solution trouvée par quelques-unes ? Cumuler deux emplois, AESH en semaine et un autre emploi le week-end ou en soirée, voire sur le temps du déjeûner.
« Je travaille 24 H à l’école en semaine et 28 H le week-end et les vacances scolaires en structure hospitalière. » ou « Je travaille 24 H en semaine en journée à l’école et 14 H en soirée et les week-ends dans la restauration pour gagner à la fin du mois moins que le SMIC. » Et le repos dans tout ça ? « Je n’ai pas le choix, j’ai deux enfants à charge ».
Cela entraîne d’autres soucis de vie quotidienne : la difficulté pour se loger ou pour financer un véhicule pourtant indispensable à la fonction vu que les élèves ne sont plus forcément dans le même établissement.

Le second problème est la formation. Même si le portail du site du ministère affiche une formation initiale de 60 heures et une possibilité de formation continue, la plupart d’entre eux elles n’en ont reçu aucune avant leur prise de poste et par la suite, une formation très superficielle sur les attendus de leur fonction. « Je travaille depuis 9 ans et je n’ai reçu aucune formation sur les différents type de handicap dont je m’occupe. », « Je me suis formée moi-même avec l’expérience accumulée lors de mes précédents emplois et parce que je suis maman donc je sais gérer un enfant. ». « Lors de la prise de poste, on nous donne le nom de l’école et de l’élève dont on doit s’occuper. Ensuite, nous devons nous débrouiller. », « Faites au mieux, c’est ce qu’on vous demande. » « J’ai eu à m’occuper d’un élève violent, j’étais complètement démunie, je rentrais le soir en pleurs. J’aurais bien aimé qu’on m’explique comment agir et réagir face à lui mais rien. »

Enfin, le fonctionnement en PIAL entraîne une fatigue morale et physique avec les déplacements entre deux voire trois établissements. L’état psychologique des AESH n’est pas pris en compte.

« QUI S’OCCUPE DE NOUS ? »


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Brèves

Mouvement 2019 des personnels ATSS :

samedi 22 décembre 2018

Mouvement inter-académique des AAE et des SAENES :
La saisie des voeux doit se faire du 11 décembre 2018 au 8 janvier 2019. La CAPN des SAENES aura lieu le 19 mars 2019, et celle des AAE le 21 mars 2019.

Mouvement à gestion déconcentrés ADJAENES
la pré-inscription se fera du 10 janvier 2019 au 7 février 2019. Le reste du calendrier sera en fonction des académies demandées.

Mouvement à gestion déconcentrés des ATRF
la pré-inscription se fera du 10 janvier 2019 au 7 février 2019. Le reste du calendrier sera en fonction des académies demandées.

La pédagogie Nutella ou le collège 2016... vu à la TV !

lundi 20 avril 2015

La réforme du collège 2016 agite le Landerneau enseignant depuis quelques semaines. Elle inquiète aussi à juste titre les parents qui se demandent bien ce que ledit collège réformé fera avec leur progéniture.

Pour rassurer tout le monde, la télévision publique nous montre à quoi ressemblera le collège 2016, dans deux reportages successifs. En effet, le collège réformé s’inspire de dispositifs innovants qui existent déjà dans quelques établissements expérimentaux.

Alors savourons cet avant-goût du collège nouveau...

Lire la suite sur le site La Vie Moderne

Chatel : "Certaines mesures vont dans le bon sens"

lundi 20 avril 2015

C’est le spécialiste des réformes destructrices Chatel qui ont mis à mal le lycée général et liquidé la voie STI qui nous le dit.
On constate facilement où Vallaud-Belkacem trouve son inspiration !

"Que les conservateurs tombent les masques !"

lundi 20 avril 2015

Voici le titre de l’interview de Vallaud-Belkacem au très réactionnaire journal Le Point.
Notre seule réponse à NVB : "Que les néo-libéraux tombent également le masque !"

4 pages spécial Retraités de la FERC

samedi 31 août 2013

Au sommaire : Conférence de l’UFR... les retraités à l’offensive ! - Quelle UFR, quelle structure ? - Place des retraités dans la CGT - Continuité syndicale et renforcement - Impressions croisées
Télécharger le 4 pages

Au sujet des dépenses scolaires…

jeudi 22 août 2013

Chaque année, à l’approche de la rentrée, on retrouve dans les médias des articles plus ou moins bien renseignés sur les "dépenses de la rentrée des classes". Je les parcours toujours avec un peu d’agacement quand ils mettent en avant les nouveaux cartables, les vêtements, les classeurs, les crayons et les compas, les garderies et les cantines.
Parler de ces frais là, c’est évoquer l’arbre pour cacher la forêt. Les cartables et les compas durent facilement plusieurs années et les vêtements ne me semblent pas être une dépense scolaire : mes filles iraient-elles nues si l’école n’existait pas ? Idem pour la cantine : il faut manger même en dehors de l’obligation scolaire. Admettons pour la garderie des petits. Ce qui m’interpelle, ce sont les frais dont on parle moins et qui pourtant jalonnent bien le parcours scolaire des jeunes.
Lire la suite sur le site de l’Ecole démocratique

Ecole élémentaire : en France, le nombre d’élèves par enseignant supérieur à la moyenne OCDE (Depp)

vendredi 16 août 2013

Selon la revue "L’Éducation natio­nale en chiffres" de la Depp, le taux d’encadrement dans les écoles élémen­taires fran­çaises se situe en des­sous de la moyenne des pays de l’OCDE.
Le taux d’encadrement dans les écoles élémen­taires fran­çaises est en des­sous de la moyenne des pays de l’OCDE, selon la revue "L’Éducation natio­nale en chiffres" éditée par la Depp et parue en juillet 2013.
Dans les pays de l’OCDE, le nombre moyen d’élèves par ensei­gnant était à ce niveau de 15,4, en 2011 contre 18,4 en moyenne en France.

Loire-Atlantique / Rythmes : lettre ouverte des UD CGT, FO, FSU et Solidaires au DASEN et aux 26 maires de Loire-Atlantique appliquant la réforme en 2013

samedi 29 juin 2013

Depuis plusieurs mois, nos organisations syndicales ne cessent de dénoncer la précipitation et les dangers contenus dans la réforme des rythmes scolaires. Si les appréciations de nos syndicats respectifs peuvent diverger sur l’analyse de la loi Peillon et de son volet sur les rythmes scolaires, cela ne nous empêche en rien de partager nombre de points de vue sur les effets néfastes de cette réforme. Les propos volontaristes des municipalités ayant décidé de s’engager dès septembre 2013 dans la mise en œuvre du pan de réforme sur les rythmes ne résistent pas à un l’examen pragmatique. Pour notre part cette réforme relève plus d’un projet politique portant sur la territorialisation de l’École que sur les effets bénéfiques pour les enfants et les familles.
L’intention gouvernementale affiche une volonté de servir la réussite scolaire des élèves. Nous pensons qu’il y a loin du discours à une réalité qui malmène aussi les personnels concourant aux rythmes éducatifs des enfants. Les campagnes de communication politiciennes ne peuvent dissimuler les malaises grandissant autour de la rentrée 2013 précipitée.
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