Le chef-d’œuvre : Symbole d’une TVP en échec !

mercredi 25 mai 2022
par  Luc De Chivré
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Dispositif vitrine de la TVP, le chef-d’œuvre porte une vision passéiste et utilitariste de l’enseignement professionnel. Mis en place au détriment des heures disciplinaires, le chef-d’œuvre s’apparente à une perte de temps pour les élèves et les enseignant·es. D’autant que les équipes doivent mettre en place un projet pluridisciplinaire sans moyens : en effet les 6 heures profs en CAP ne sont jamais respectées dans les DHG et pour les Bac pro l’enseignement général ne bénéficie pas d’heures fléchées.
Le chef-d’oeuvre fait l’objet d’une évaluation certificative comptant pour la délivrance du diplôme. Cette évaluation est composée pour 50% de la moyenne des notes obtenues pour le projet sur la durée de la formation et pour 50% de la note obtenue à l’oral de présentation du chef-d’œuvre en fin de cursus. Le jury de l’oral est composé de 2 enseignant·es (enseignement général + enseignement professionnel) dont l’un·e a suivi le projet. Pour sa présentation le·la candidat·e peut s’appuyer sur un support (non noté) de 5 pages maximum. Ce mode d’évaluation s’applique à tou·tes les candidat·es de la voie scolaire et à ceux·celles en apprentissage qui sont soumis·es au contrôle en cours de formation. Pour les autres types de candidat·es, l’oral de présentation du chef -d’œuvre aura la valeur d’ une épreuve ponctuelle.
Mise en œuvre : le parcours du·de la combattant·e !
Trouver les idées, former les équipes, disposer du matériel nécessaire et des financements pour mener à bien les différents chefs-d’œuvre relèvent d’une gageure et d’un épuisement certain de l’enseignant·e. Le chef-d’œuvre revêt un caractère pluridisciplinaire qui doit aboutir à la réalisation concrète d’un projet. Par conséquent, la dotation devrait se répartir entre l’enseignement professionnel et général, or elle n’est pas ciblée disciplinairement et n’ouvre pas droit à du temps de concertation. Les collègues d’enseignement général interviennent, à la marge, essentiellement en HSE, d’autres ont vu leurs heures annualisées. Certain·es enseignant·es, comme ceux et celles d’arts appliqués, peuvent avoir plus de la moitié de leur emploi du temps en heures de chef-d’œuvre ! Ce dispositif rétrograde est donc synonyme d’une surcharge de travail invisible mais bien réelle. Force est de reconnaître que pour beaucoup de collègues le chef-d’œuvre participe à la perte du sens du métier.
Évaluation orale : une usine à gaz !
Le chef-d’oeuvre fait l’objet d’une évaluation certificative comptant pour la délivrance du diplôme. Cette évaluation est composée pour 50% de la moyenne des notes obtenues pour le projet sur la durée de la formation et pour 50% de la note obtenue à l’oral de présentation du chef-d’œuvre en fin de cursus. Le jury de l’oral est composé de 2 enseignant·es (enseignement général + enseignement professionnel) dont l’un·e a suivi le projet. Pour sa présentation le·la candidat·e peut s’appuyer sur un support (non noté) de 5 pages maximum. Ce mode d’évaluation s’applique à tou·tes les candidat·es de la voie scolaire et à ceux·celles en apprentissage qui sont soumis·es au contrôle en cours de formation. Pour les autres types de candidat·es, l’oral de présentation du chef -d’œuvre aura la valeur d’ une épreuve ponctuelle.
En Bac pro, le chaos des oraux !
En l’absence de consignes claires dans les textes et de la part des inspecteur·trices et des chef·fes d’établissement, l’organisation des oraux se fait dans la plus grande improvisation et sans véritable harmonisation. Certain·es chef·fes d’établissement n’hésitent pas à faire supporter la charge de cette organisation aux professeur·es principaux·ales ou aux collègues d’enseignement professionnel. Faute de solutions, les collègues dont les élèves sont placé·es en PFMP sont souvent sollicité·es. Les oraux se passent donc à géométrie variable d’une section à l’autre, d’un établissement à l’autre, provoquant une désorganisation notoire et surtout une inégalité de traitement entre collègues et entre élèves. Le fait que les heures de chef d’œuvre soient fléchées uniquement sur l’enseignement professionnel place les enseignant·es de matières générales en marge du dispositif. Non seulement convoqué·es tous azimuts dans leur établissement, ils/elles sont obligé·es d’assurer également au pied levé les oraux en CFA privés.
Des critères d’évaluation inadaptés et hors-sol !
Les candidat·es sont évalué·es pour 50% sur leur capacité à analyser leur démarche et à la situer dans le métier et la filière professionnelle qui est la leur, exercice complexe pour des élèves de LP. Ils·Elles doivent, en plus et cela en 5 minutes, identifier des enjeux de transition écologique et/ou numérique, dans le champ de leur spécialité. Étant au moins pour un membre du jury, juge et partie, et ne voulant pas légitimement pénaliser les élèves, les collègues sont enclin·es à une certaine indulgence dans la notation.
La CGT Éduc’action revendique !

  • Des convocations rectorales : que les oraux aient lieu dans les établissements, les CFA académiques ou les CFA privés , des convocations rectorales avec ordre de mission doivent être délivrées, dans un délai qui leur permet de s’organiser.
  • La banalisation d’une journée : il s’agit d’une épreuve d’examen qui se caractérise par la mise en place d’un jury par conséquent les décharges de cours doivent être automatiques.
  • Une rémunération systématique : quand les collègues sont convoqué·es dans leur établissement aucune indemnité n’est prévue. Cela n’est pas acceptable, c’est pourquoi nous avons interpellé le ministère à ce sujet. En


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Brèves

Mouvement 2019 des personnels ATSS :

samedi 22 décembre 2018

Mouvement inter-académique des AAE et des SAENES :
La saisie des voeux doit se faire du 11 décembre 2018 au 8 janvier 2019. La CAPN des SAENES aura lieu le 19 mars 2019, et celle des AAE le 21 mars 2019.

Mouvement à gestion déconcentrés ADJAENES
la pré-inscription se fera du 10 janvier 2019 au 7 février 2019. Le reste du calendrier sera en fonction des académies demandées.

Mouvement à gestion déconcentrés des ATRF
la pré-inscription se fera du 10 janvier 2019 au 7 février 2019. Le reste du calendrier sera en fonction des académies demandées.

La pédagogie Nutella ou le collège 2016... vu à la TV !

lundi 20 avril 2015

La réforme du collège 2016 agite le Landerneau enseignant depuis quelques semaines. Elle inquiète aussi à juste titre les parents qui se demandent bien ce que ledit collège réformé fera avec leur progéniture.

Pour rassurer tout le monde, la télévision publique nous montre à quoi ressemblera le collège 2016, dans deux reportages successifs. En effet, le collège réformé s’inspire de dispositifs innovants qui existent déjà dans quelques établissements expérimentaux.

Alors savourons cet avant-goût du collège nouveau...

Lire la suite sur le site La Vie Moderne

Chatel : "Certaines mesures vont dans le bon sens"

lundi 20 avril 2015

C’est le spécialiste des réformes destructrices Chatel qui ont mis à mal le lycée général et liquidé la voie STI qui nous le dit.
On constate facilement où Vallaud-Belkacem trouve son inspiration !

"Que les conservateurs tombent les masques !"

lundi 20 avril 2015

Voici le titre de l’interview de Vallaud-Belkacem au très réactionnaire journal Le Point.
Notre seule réponse à NVB : "Que les néo-libéraux tombent également le masque !"

4 pages spécial Retraités de la FERC

samedi 31 août 2013

Au sommaire : Conférence de l’UFR... les retraités à l’offensive ! - Quelle UFR, quelle structure ? - Place des retraités dans la CGT - Continuité syndicale et renforcement - Impressions croisées
Télécharger le 4 pages

Au sujet des dépenses scolaires…

jeudi 22 août 2013

Chaque année, à l’approche de la rentrée, on retrouve dans les médias des articles plus ou moins bien renseignés sur les "dépenses de la rentrée des classes". Je les parcours toujours avec un peu d’agacement quand ils mettent en avant les nouveaux cartables, les vêtements, les classeurs, les crayons et les compas, les garderies et les cantines.
Parler de ces frais là, c’est évoquer l’arbre pour cacher la forêt. Les cartables et les compas durent facilement plusieurs années et les vêtements ne me semblent pas être une dépense scolaire : mes filles iraient-elles nues si l’école n’existait pas ? Idem pour la cantine : il faut manger même en dehors de l’obligation scolaire. Admettons pour la garderie des petits. Ce qui m’interpelle, ce sont les frais dont on parle moins et qui pourtant jalonnent bien le parcours scolaire des jeunes.
Lire la suite sur le site de l’Ecole démocratique

Ecole élémentaire : en France, le nombre d’élèves par enseignant supérieur à la moyenne OCDE (Depp)

vendredi 16 août 2013

Selon la revue "L’Éducation natio­nale en chiffres" de la Depp, le taux d’encadrement dans les écoles élémen­taires fran­çaises se situe en des­sous de la moyenne des pays de l’OCDE.
Le taux d’encadrement dans les écoles élémen­taires fran­çaises est en des­sous de la moyenne des pays de l’OCDE, selon la revue "L’Éducation natio­nale en chiffres" éditée par la Depp et parue en juillet 2013.
Dans les pays de l’OCDE, le nombre moyen d’élèves par ensei­gnant était à ce niveau de 15,4, en 2011 contre 18,4 en moyenne en France.

Loire-Atlantique / Rythmes : lettre ouverte des UD CGT, FO, FSU et Solidaires au DASEN et aux 26 maires de Loire-Atlantique appliquant la réforme en 2013

samedi 29 juin 2013

Depuis plusieurs mois, nos organisations syndicales ne cessent de dénoncer la précipitation et les dangers contenus dans la réforme des rythmes scolaires. Si les appréciations de nos syndicats respectifs peuvent diverger sur l’analyse de la loi Peillon et de son volet sur les rythmes scolaires, cela ne nous empêche en rien de partager nombre de points de vue sur les effets néfastes de cette réforme. Les propos volontaristes des municipalités ayant décidé de s’engager dès septembre 2013 dans la mise en œuvre du pan de réforme sur les rythmes ne résistent pas à un l’examen pragmatique. Pour notre part cette réforme relève plus d’un projet politique portant sur la territorialisation de l’École que sur les effets bénéfiques pour les enfants et les familles.
L’intention gouvernementale affiche une volonté de servir la réussite scolaire des élèves. Nous pensons qu’il y a loin du discours à une réalité qui malmène aussi les personnels concourant aux rythmes éducatifs des enfants. Les campagnes de communication politiciennes ne peuvent dissimuler les malaises grandissant autour de la rentrée 2013 précipitée.
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