Un sujet de bac pro de PSE à méditer
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En cette période d’examen, il nous semble intéressant d’attirer l’attention du CHSCT sur un sujet de bac professionnel. En effet, l’épreuve du bac professionnel de PSE (Prévention Santé Environnement) datée du 15 juin 2022 comportait toute une partie sur... l’étude d’un DUER (Document unique d’évaluation des risques) ! La situation professionnelle concernait une entreprise de 200 salariés ayant décidé de mettre à disposition des salariés « une flotte de vélos électriques pour faciliter leur mobilité ». Nos élèves de lycée professionnel devaient donc « rappeler l’objectif du DUER et préciser la signification de ce sigle » ; « compléter l’extrait du DUER concernant l’évaluation du risque d’accident à vélo lors des déplacements » ; « proposer des mesures de prévention […] figurant dans l’extrait du DUER et le compléter ». Nous ne pouvons que nous féliciter de constater que nos collègues PLP de biotechnologies dispensent ce type d’enseignement aux élèves de LP et futurs travailleurs, qui plus est sur un sujet intégrant la préservation de l’environnement et l’action publique contre le réchauffement climatique. Mais alors, quel décalage énorme avec la réalité de l’évaluation des risques professionnels dans l’Education nationale où bon nombre d’établissements scolaires n’ont même pas élaboré de DUER ! Et où, sauf rares exceptions, ceux-ci ne sont jamais mis à jour, bien que l’article R4121-2 du Code du travail dispose que la mise à jour du DUER est réalisée : au moins chaque année ; lors de toute décision d’aménagement important (ce qui aurait dû être le cas partout lors la crise sanitaire Covid) ; lorsqu’une information supplémentaire sur l’évaluation d’un risque est recueillie. Ce même article dispose que le fait de ne pas transcrire ou de ne pas mettre à jour les résultats de l’évaluation des risques est puni de l’amende prévue pour les contraventions de cinquième classe, soit 1500 euros pour une personne physique et 7500 euros pour une personne morale. Autant dire qu’il existe presqu’autant de contrevenants que de chefs d’établissements ou de service et qu’il y a vraiment de quoi s’inquiéter pour la sécurité et la santé des personnels.
Concernant l’ordre du jour de ce dernier CHSCT ordinaire de l’année scolaire et l’un des derniers tout court de cette instance en voie de disparition, nous écouterons avec beaucoup d’intérêt les compte-rendus de Mme la correspondante handicap et de Mme la cheffe de la DIPAAC, invitées à cette séance, bien que les préconisations de l’inspection du travail ne soient toujours pas suivies sur la communication au CHSCT des déclarations d’AT/MP.
Nous attendons également de la part de la DSDEN, suite au GT spécial registre SST, des données précises sur l’augmentation des faits de violence subies par les personnels de Seine-Maritime et qui nous inquiètent fortement. La CGT demande au président du CHSCT d’évaluer les risques professionnels encourus par les personnels, dans les DUER et le programme annuel de prévention.
Enfin, nous examinerons la situation Covid, à notre demande. Nous sommes en effet confrontés à une septième vague épidémique, et pourtant la politique sanitaire de l’Etat et de notre Administration semble directement inspirée du fameux adage d’Henri Queuille, président du Conseil sous la IVème République : "il n’est pas de problème dont une absence de solution ne finisse par venir à bout."
A la CGT, nous préférons écouter les médecins qui veulent éviter des morts et des malades, comme Mahmoud Zureik, professeur d’épidémiologie et de santé publique à l’université de Versailles-Saint-Quentin, dont nous rapportons les propos : « cela fait plusieurs semaines que les pouvoirs publics auraient dû alerter de l’évolution probable de la situation, avertir la population notamment par des interventions télévisées, comme ils le faisaient auparavant. On va bientôt atteindre les 100 000 cas par jour et tout le monde préfère fermer les yeux. Comme si la crise du Covid-19 était passée en troisième division, tombée dans les oubliettes malgré les 20 000 morts depuis janvier. » Cette « septième vague » aura un « impact social important », des « conséquences économiques liées à l’absentéisme au travail », et certains malades qui, « même s’ils ne finissent pas en soins intensifs, pourront garder des séquelles durables », à l’image des manifestations de Covid long. « La levée des mesures avait été présentée par le gouvernement comme une telle libération que n’importe quel retour de restriction serait vécu comme une punition, poursuit-il. Sauf qu’une politique de santé publique, c’est une politique de prise de responsabilités et de prise de conscience. »
Responsabilité, prise de conscience, prévention ajoutons-nous à la CGT, bref, le contraire de calculs politiciens, du populisme et de la démagogie pratiquée sans discontinuer depuis plus de deux ans par l’Exécutif mais aussi par un certain nombre de forces politiques, et de tous bords, hélas !
Monsieur le président du CHSCT, tous ceux/celles qui oeuvreront sincèrement et efficacement pour une vraie politique de santé publique dans l’Education nationale trouveront la CGT à leurs côtés, soyez-en assuré. Pour ne pas perdre sa vie à la gagner.
Déclaration CGT Educ’action 76 lue au CHSCT départemental du 30 juin 2022.