REPOUSSER LA « FRANCHISE SUR LES SOINS » : UNE URGENCE SOCIALE
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Parmi les nombreuses mesures antisociales planifiées par Sarkozy pour les premiers mois de son quinquennat, il en est une particulièrement scandaleuse : l’instauration d’une « franchise », une somme forfaitaire qui sera acquittée par le malade avant tout remboursement de ses soins par la sécurité sociale ou par sa mutuelle. Comme le forfait hospitalier, cette somme est susceptible « d’évoluer » au fil du temps. C’est-à-dire d’augmenter au fur et à mesure que l’Etat continuera de pomper les ressources de la sécu avec les exonérations patronales…
Très clairement on veut dissuader les plus pauvres (ou ceux qui seront juste au dessus des « minima sociaux », si les bénéficiaires en sont finalement exonérés) d’accéder aux soins.
Sous prétexte de « responsabiliser » les malades, on aggrave la tendance à la médecine à deux vitesses : les soins de qualité pour ceux qui peuvent les payer, qui ont une bonne mutuelle, prennent des assurances complémentaires, consultent les spécialistes et les médecins à dépassements d’honoraires, le minimum pour tous les autres. Cela veut dire qu’encore plus de gens hésiteront à se soigner ou retarderont le moment de le faire. Ce qui peut avoir à une grande échelle de très graves conséquences.
Pour les libéraux la santé est une marchandise comme les autres, et comme pour toutes les marchandises, la qualité… se paye. Rien ne hérisse plus un libéral que les principes de base de la Sécurité Sociale : la solidarité et l’égalité.
Cette mesure devait être adoptée par le Parlement, en même temps que le budget de la Sécu, à l’automne prochain. Elle suscite déjà un fort rejet populaire. Comme d’autres projets de Sarkozy elle peut et doit rencontrer dans la société et dans la rue une toute autre réponse que celle des urnes…
Les organisations syndicales, de Médecins, de la Santé mais plus généralement tous les syndicats de salariés doivent prendre la tête d’un vaste mouvement de protestation et de lutte pour contraindre le gouvernement à remballer ce projet injuste et dangereux pour la santé publique.
La CGT Education, devra être partie prenante de ce mouvement, et participer à toutes les initiatives qui seront prises dans les semaines et mois à venir.
Didier Germain-Thomas