Expulsions de sans-papiers : les nouveaux résistants

Face aux objectifs chiffrés d’expulsions de sans-papiers, des volontaires ouvrent leur maison à des clandestins. Enquête exclusive sur ces nouveaux "justes".
vendredi 9 novembre 2007
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C’est une maison située quelque part dans le Maine-et-Loire. Mais vous ne saurez pas précisément où. Car cette famille prend des risques importants pour cacher des sans-papiers sous le coup d’un arrêté de reconduite à la frontière.

L’enquête de Nathalie Bourrus

Appelons-les Pierre et Stéphanie. Ils ont la petite cinquantaine et trois enfants, le dernier a moins d’une dizaine d’années. Ils se sont portés volontaires auprès du Réseau éducation sans frontières (RESF) pour cacher des sans-papiers expulsables. Un délit passible de cinq ans d’emprisonnement et 30.000 euros d’amende. "Engagés" plus que militants, ils qualifient leur démarche de "naturelle".

Le témoignage de Stéphanie

D’habitude, RESF choisit des familles sans enfants pour cacher des clandestins. Parce qu’un enfant, ça parle facilement, aux copains, aux enseignants. Et le succès de cette opération réside dans sa clandestinité la plus totale. Les volontaires ne se connaissent d’ailleurs pas entre eux. Une véritable organisation comparable à celle des réseaux de résistance pendant la seconde guerre mondiale. Les voisins, les amis de Pierre et Stéphanie ne savent évidemment rien de la démarche de ces nouveaux "justes". Leurs hôtes clandestins vivent totalement reclus, ne sortent jamais, pas même dans le jardin. A l’heure où nous publions ces lignes, quelques jours seulement après être allés à leur rencontre, ils ont sans doute déjà changé de "planque".

Le témoignage de Pierre

Deux enfants nés en France, deux promesses d’embauche
Les hôtes de Pierre et Stéphanie sont des Kazakhes arrivés en France il y a cinq ans. Ils ont quitté le Kazakhstan après que leur maison eut été brûlée, comme le sont les habitations de nombreux membres de la minorité russe. La demande d’asile politique de Yekaterina et Vladimir Popov, 25 ans tous les deux, a été rejetée par l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA). Ils ont ensuite épuisé tous les recours administratifs et se sont retrouvés à deux reprises dans l’avion pour Astana. Ils n’ont dû leur salut qu’aux cris de Yekaterina. C’est à l’issue de leur dernier séjour en centre de rétention qu’ils sont véritablement entrés en clandestinité. C’était il y a deux mois.

Les époux Popov parlent français. Leurs deux enfants, Véronique (3 ans et demi) et Geoffrey (7 mois) sont tous les deux nés en France. Yekaterina et Vladimir ont même deux promesses d’embauche signées. Mais ces arguments n’ont pas pesé lourd dans l’examen de leur dossier par la préfecture des Ardennes puis celle du Maine-et-Loire. Cette dernière se borne d’ailleurs à préciser que les Popov sont expulsables. Rien à ajouter, un point c’est tout. Face aux objectifs chiffrés de Brice Hortefeux (25.000 expulsions en 2007), il ne reste à tous les Popov de France que la mobilisation des nouveaux résistants qui se joignent à la cause du Réseau éducation sans frontières.

Si cela vous donne des idées, vous pouvez téléchargez le manifeste des innombrables.



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Brèves

Lubrizol : 1 an après on oublie pas ! Réunion publique le 25 septembre, manifestation le 26 septembre

mardi 8 septembre 2020

Réunion publique d’information sous chapiteau Vendredi 25 septembre 2020 de 18 à 20h A la Friche Lucien, place Carnot, ROUEN
Jeudi MANIFESTATION Samedi 26 septembre 13h30 Rendez-vous devant : LUBRIZOL (quai de France)

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Ecoles Delaunay en action le 22 janvier 2020 pour revenir en REP+

jeudi 23 janvier 2020

Lors de l’animation pédagogique du mercredi 22 janvier 2020 sur « les élèves à besoins particuliers », les enseignants ont rappelé leur exigence de classer les écoles maternelle Delaunay-Laurencin et élémentaire Sonia Delaunay de Dieppe (Val Druel) en REP+. En effet, elles sont sorties de l’Éducation Prioritaire en 2014 et ont été exclues des dispositifs REP et REP+ alors qu’elles répondent à tous les critères pour être classées en REP+. Son rang (64ème) au niveau académique la situe au même niveau que les écoles de REP+ du Havre ou de Rouen Nord.

Tous les enseignant·e·s des deux écoles sont venu·e·s avec un tee-shirt rappelant leur exigence et ont pris la parole en début d’animation. À l’issue de l’animation, l’urne était disponible pour pouvoir faire voter au référendum d’initiative populaire.

La CGT Éduc’action 76 soutient les collègues dans leurs actions.

Motion de soutien aux salariés de la Chapelle d’Arblay

mercredi 18 septembre 2019

Les camarades de la CGT Educ’action Haute-Normandie réunis en Assemblée générale de rentrée le 16 septembre 2019 à Maromme expriment leur soutien aux salariés de la Chapelle Darblay, menacés de licenciement.
Dans le secteur privé, les fermetures de site et les plans de licenciement se multiplient. Dans les services publics, ce sont les suppressions de postes massives et la dégradation des conditions de travail.
De plus, la réforme des retraites est une attaque contre l’ensemble des salariés.

  • Zéro licenciement !
  • Non à la fermeture des sites !
  • Non à la casse des services publics !
  • Non à la réforme des retraites ! Luttons tous ensemble !

Motion adoptée à l’unanimité par l’AG des syndiqué-e-s CGT éduc’action Rouen

Fusion des académies : j’habite à Evreux, pourra-t-on me nommer à Cherbourg ?

vendredi 13 septembre 2019

La lettre de cadrage pour la fusion des académies de Caen et Rouen certifiait que la gestion des personnels enseignants ne serait pas impacté jusqu’en 2022 (Mais en 2018 on nous jurait que la fusion n’était pas encore décidée). A en croire M. le Ministre, jusqu’à cette ce cas de figure n’existera pas. Mais après 2022 ça devient tout à fait possible pour les personnels du second degré. Le Rectorat a tout intérêt à ce que la souplesse et la mobilité des personnels soient maximales. Et avec l’affaiblissement du rôle des CAPA il sera encore plus compliqué d’influer sur les choix des services académiques, sans oublier que pour les contractuels ce « contrôle » est inexistant.

Une fusion des académies pour fermer des sections !

vendredi 13 septembre 2019

Le Rectorat et la Région Normandie lancent la réflexion pour une nouvelle carte de formation à la rentrée de septembre 2020. Ca ne sent pas bon du tout ! L’académie et la région de Normandie auront, si nous ne faisons pas reculer le Ministère, le même périmètre au 1° janvier. Les filières de formation, frontalières pour le moment, ou seulement identiques, seront à la prochaine rentrée dans la même académie. Ce sera une très bonne excuse pour fusionner et fermer par ci par là et pour récupérer les postes.