Non au coup de force de Darcos !
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Le 29 octobre, le ministère a transmis aux rectorats une note dans laquelle il annonce sa volonté de généraliser rapidement les Bac Pro en 3 ans à la place de l’ancienne formule ( 2 ans de BEP + 2 ans de bac pro ) : « La généralisation du parcours en 3 ans doit être résolument engagée et, dès la rentrée 2008, 45.000 élèves devront être accueillis dans des formations préparant en trois ans au baccalauréat professionnel, ce qui équivaut à environ 25% des effectifs actuels entrant en formation en BEP (…) Par ailleurs, l’année 2008 sera mise à profit pour préparer la généralisation des baccalauréats professionnels en trois ans ».
Nous refusons la mort des BEP et la généralisation des bac pro 3 ans. Nous refusons les motivations strictement budgétaires du ministère.
Une décision bureaucratique
- Disparition de fait des BEP : que vont devenir ces élèves ? Le nombre de places pour les élèves en Bac pro crées sera inférieur au nombre de places en BEP supprimés. Iront-ils en CAP ? Vers des CAP nouveaux ? Vers l’apprentissage ou nulle part ? Rien n’est prévu ! Seules les suppressions de postes sont programmées.
- Il ne faut pas être dupes. La volonté du ministère aujourd’hui est de réduire le coût de l’enseignement public en France. Ministère et les rectorats réaffirment à chaque rentrée la nécessité de diminuer l’offre de formation dans les LP, en particuliers par la fermeture de sections BEP. Le bac pro 3 ans est un effet d’annonce bien utile pour atteindre cet objectif. « Nous fermons des BEP pour ouvrir de nouveaux Bac Pro », disent-ils. Oui, mais souvent, quand on ferme un BEP, il n’y a rien qui s’ouvre derrière. Ou, on en profite pour diminuer le nombre de places offertes.
- Cette formule de Bac Pro en 3 ans, est testée depuis plusieurs années. Or les premiers éléments d’évaluation mettent en garde contre sa généralisation. Ainsi, en 2005, après quatre années d’expérimentation, le rapport de l’inspecteur général Prat explique qu’ « il y a lieu de souligner qu’une grande majorité d’élèves ne peut pas suivre un parcours vers un baccalauréat professionnel en trois ans au terme du collège ». Alors quel avenir pour les élèves qui n’ont pas le niveau bac et qui jusque-là pouvaient espérer obtenir un BEP ?
- La généralisation des Bac Pro 3 ans risque de surcharger les classes en première année et de dévaloriser les diplômes, puisqu’elle supprime 1 année de formation sur les 4 nécessaires jusque là pour atteindre le niveau bac ! Alors, élévation du niveau des élèves ou bien baisse des exigences du niveau bac !
LES EXIGENCES DE LA CGT :
Nous refusons fermement les Bac Pro 3 ans version Darcos et la mort des BEP.
Nous exigeons le retrait de la note du ministère qui somme les rectorats d’engager cette réforme.
- une évaluation rigoureuse des Bac Pro 3 ans déjà mis en place avant toute extension de cette formule.
- une évaluation tout aussi sérieuse des BEP (et de la formule 2+2, enchaînement d’un BEP en deux ans et d’un bac pro en deux ans) , que l’on condamne sur la base d’une analyse souvent sommaire.
- le maintien de la voie classique « 2+2 » en parallèle avec les « Bac Pro 3 ans » existants (en attendant de trancher sur leur sort) et la mise en place de passerelles entre les deux formules.
Il faut stopper la diminution de l’offre de formation en LP, c’est pourquoi nous réaffirmons avec force notre position : aucune diminution de l’offre de formation dans les LP. Toute fermeture de section doit être compensée par l’ouverture d’une section offrant le même nombre de places. Et si des phénomènes de « baisse démographique » sont constatés, il faut d’abord en profiter pour alléger les effectifs, mettre en place une véritable politique de soutien et de remédiation (intégrée dans le service des enseignants) et développer les heures de concertation pour favoriser le travail en équipe.
Ne laissons pas brader l’enseignement professionnel !
Débattons de la nécessité de la grève le plus tôt possible et préparons-là !
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L’URSEN - CGT Educ’action a déposé un préavis de grève académique qui court depuis le 4/12/07