Généralisation du Bac pro 3 ans : Quel avenir pour les collègiens ?

mardi 18 décembre 2007
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Le 29 octobre, le ministère a transmis aux rectorats une note dans laquelle il annonce sa volonté de généraliser rapidement les Bac Pro en 3 ans à la place de l’ancienne formule (2 ans de BEP + 2 ans de bac pro) : « La généralisation du parcours en 3 ans doit être résolument engagée et, dès la rentrée 2008, 45 000 élèves devront être accueillis dans des formations préparant en trois ans au baccalauréat professionnel (…) Par ailleurs, l’année 2008 sera mise à profit pour préparer la généralisation des baccalauréats professionnels en trois ans ».

AUJOURD’HUI

Jusqu’à présent, un élève de troisième avait un large choix d’orientation entre une filière générale et technologique et une filière professionnelle.
A la différence d’autres pays, l’enseignement professionnel public français ne s’est pas construit autour de l’apprentissage, mais autour de l’idée qu’on pouvait apprendre un métier à l’école, et que cet enseignement, différent alliait culture générale et professionnalisation.

La filière professionnelle proposait donc un grand nombre de CAP, de BEP, formations diplômantes de niveau V généralement reconnues par les conventions collectives. Les élèves titulaires d’un BEP ou d’un CAP pouvait choisir de continuer en Bac professionnel (niveau IV) pendant deux ans, ce qui permettait même à certains d’intégrer un BTS et donc d’obtenir un niveau III.
Ce parcours progressif permettait à nombre d’élèves en difficulté de reprendre confiance en eux, de trouver une nouvelle motivation, et d’atteindre par ce biais un baccalauréat ayant dans bien des filières une véritable reconnaissance dans le monde du travail (73% des titulaires d’un bac pro trouvent un travail, contre 66% pour les autres baccalauréats...).

DEMAIN

La réforme de Darcos supprime l’étape BEP, met en place des bac pro en 3 ans qui recruteraient les élèves dès la sortie du collège. Ceux qui ne pourront suivre ce rythme accéléré devront se contenter d’un CAP (s’il y a assez de places ouvertes, ce qui n’est pas garanti !)

L’offre d’orientation va se réduire comme une peau de chagrin pour les élèves de troisième. Le seul choix possible sera : Lycée général, CAP, Bac Pro 3ans.
En effet, l’existence de la voie technologique est plus que compromise avec la concurrence d’un bac pro 3 ans. Cela est d’autant plus vrai que le ministère envisage de réduire le nombre de bac pro. Ainsi, des 69 existants actuellement, il ne devrait en rester qu’une vingtaine... issus de regroupements de divers spécialisations dans un tronc commun généraliste.

Les conséquences seront :
- Une offre limitée de formations et donc de places disponibles pour les élèves
- Une orientation contrainte et forcée en CAP pour des élèves qui auraient pu auparavant aller en BEP et poursuivre en bac pro.
- Ejection hors du système scolaire de ceux qui n’ont pas le niveau ou qui n’ont pas trouvé de place. Ils n’auront plus qu’à tenter de trouver un employeur pour un apprentissage. Sinon, ils rejoindront les 150 000 jeunes qui sortent chaque année de l’école sans diplôme.

UNE DECISION BUREAUCRATIQUE

- Il ne faut pas être dupes. La volonté du ministère aujourd’hui est de réduire le coût de l’enseignement public en France.

- Cette formule de Bac Pro en 3 ans est testée depuis plusieurs années. Les premiers éléments d’évaluation mettent en garde contre sa généralisation. Ainsi, en 2005, après quatre années d’expérimentation, le rapport de l’inspecteur général Prat explique qu’ « il y a lieu de souligner qu’une grande majorité d’élèves ne peut pas suivre un parcours vers un baccalauréat professionnel en trois ans au terme du collège ».

Non à la réforme Darcos

Maintien de la voie "BEP en 2 ans+ Bac Pro en 2 ans" en parallèle avec les « Bac Pro 3 ans » existants

Maintien du nombre de places offertes dans les LP

Non aux classes surchargées


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Brèves

Mouvement 2019 des personnels ATSS :

samedi 22 décembre 2018

Mouvement inter-académique des AAE et des SAENES :
La saisie des voeux doit se faire du 11 décembre 2018 au 8 janvier 2019. La CAPN des SAENES aura lieu le 19 mars 2019, et celle des AAE le 21 mars 2019.

Mouvement à gestion déconcentrés ADJAENES
la pré-inscription se fera du 10 janvier 2019 au 7 février 2019. Le reste du calendrier sera en fonction des académies demandées.

Mouvement à gestion déconcentrés des ATRF
la pré-inscription se fera du 10 janvier 2019 au 7 février 2019. Le reste du calendrier sera en fonction des académies demandées.

La pédagogie Nutella ou le collège 2016... vu à la TV !

lundi 20 avril 2015

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Alors savourons cet avant-goût du collège nouveau...

Lire la suite sur le site La Vie Moderne

Chatel : "Certaines mesures vont dans le bon sens"

lundi 20 avril 2015

C’est le spécialiste des réformes destructrices Chatel qui ont mis à mal le lycée général et liquidé la voie STI qui nous le dit.
On constate facilement où Vallaud-Belkacem trouve son inspiration !

"Que les conservateurs tombent les masques !"

lundi 20 avril 2015

Voici le titre de l’interview de Vallaud-Belkacem au très réactionnaire journal Le Point.
Notre seule réponse à NVB : "Que les néo-libéraux tombent également le masque !"

4 pages spécial Retraités de la FERC

samedi 31 août 2013

Au sommaire : Conférence de l’UFR... les retraités à l’offensive ! - Quelle UFR, quelle structure ? - Place des retraités dans la CGT - Continuité syndicale et renforcement - Impressions croisées
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Au sujet des dépenses scolaires…

jeudi 22 août 2013

Chaque année, à l’approche de la rentrée, on retrouve dans les médias des articles plus ou moins bien renseignés sur les "dépenses de la rentrée des classes". Je les parcours toujours avec un peu d’agacement quand ils mettent en avant les nouveaux cartables, les vêtements, les classeurs, les crayons et les compas, les garderies et les cantines.
Parler de ces frais là, c’est évoquer l’arbre pour cacher la forêt. Les cartables et les compas durent facilement plusieurs années et les vêtements ne me semblent pas être une dépense scolaire : mes filles iraient-elles nues si l’école n’existait pas ? Idem pour la cantine : il faut manger même en dehors de l’obligation scolaire. Admettons pour la garderie des petits. Ce qui m’interpelle, ce sont les frais dont on parle moins et qui pourtant jalonnent bien le parcours scolaire des jeunes.
Lire la suite sur le site de l’Ecole démocratique

Ecole élémentaire : en France, le nombre d’élèves par enseignant supérieur à la moyenne OCDE (Depp)

vendredi 16 août 2013

Selon la revue "L’Éducation natio­nale en chiffres" de la Depp, le taux d’encadrement dans les écoles élémen­taires fran­çaises se situe en des­sous de la moyenne des pays de l’OCDE.
Le taux d’encadrement dans les écoles élémen­taires fran­çaises est en des­sous de la moyenne des pays de l’OCDE, selon la revue "L’Éducation natio­nale en chiffres" éditée par la Depp et parue en juillet 2013.
Dans les pays de l’OCDE, le nombre moyen d’élèves par ensei­gnant était à ce niveau de 15,4, en 2011 contre 18,4 en moyenne en France.

Loire-Atlantique / Rythmes : lettre ouverte des UD CGT, FO, FSU et Solidaires au DASEN et aux 26 maires de Loire-Atlantique appliquant la réforme en 2013

samedi 29 juin 2013

Depuis plusieurs mois, nos organisations syndicales ne cessent de dénoncer la précipitation et les dangers contenus dans la réforme des rythmes scolaires. Si les appréciations de nos syndicats respectifs peuvent diverger sur l’analyse de la loi Peillon et de son volet sur les rythmes scolaires, cela ne nous empêche en rien de partager nombre de points de vue sur les effets néfastes de cette réforme. Les propos volontaristes des municipalités ayant décidé de s’engager dès septembre 2013 dans la mise en œuvre du pan de réforme sur les rythmes ne résistent pas à un l’examen pragmatique. Pour notre part cette réforme relève plus d’un projet politique portant sur la territorialisation de l’École que sur les effets bénéfiques pour les enfants et les familles.
L’intention gouvernementale affiche une volonté de servir la réussite scolaire des élèves. Nous pensons qu’il y a loin du discours à une réalité qui malmène aussi les personnels concourant aux rythmes éducatifs des enfants. Les campagnes de communication politiciennes ne peuvent dissimuler les malaises grandissant autour de la rentrée 2013 précipitée.
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