Bienvenue à l’IUFM de Rouen ! Bienvenue dans l’Education nationale !
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Vous constaterez que l’Education Nationale et la formation initiale des enseignants sont en danger, victimes des mauvais coups portés par les gouvernements successifs.
Les milliers de postes supprimés, en plus de dégrader les conditions de travail des enseignants et des élèves, sont autant de postes en moins proposés aux concours et de possibilités d’obtenir la mutation souhaitée par les stagiaires.
De plus, Nicolas Sarkozy a annoncé que d’ici 2010 la formation initiale des enseignants dans les IUFM sera supprimée au profit d’un master professionnel dispensé en université. A la suite de l’obtention de ce master, le jeune collègue serait « accompagné » par un enseignant plus expérimenté sous la forme d’un « compagnonnage ».
Cette décision ne répond en rien aux besoins des enseignants qui démarrent dans un métier de plus en plus difficile.
La raison de cette réforme est budgétaire ; supprimer l’année de stage à l’IUFM pour envoyer le collègue directement devant les élèves revient à économiser 20 000 postes. L’IUFM serait cantonnée à la formation continue.
Les enseignants ont besoin d’être formés et de prendre du recul sur leur métier. La légende selon laquelle on apprendrait mieux « sur le tas » est complètement fausse. De nombreuses souffrances sont liées à la difficulté d’enseigner aujourd’hui et l’inexpérience est une difficulté supplémentaire.
Quel collègue ne s’est jamais trouvé démuni face à une classe chahuteuse ? Quel collègue ne s’est jamais trouvé démuni face à des élèves qui ne comprennent pas sa démarche ou ses explications ?
Envoyer le collègue débutant devant une classe à temps plein lui permettra-t-il de mieux faire face à ces problèmes ? Sûrement pas. Supprimer l’année de stage et la formation spécifique résoudrait-il le problème de la formation des profs ? Sûrement pas.
Il est vrai que la formation dispensée en IUFM pourrait être améliorée (vous le constaterez rapidement !). L’année d’IUFM doit aussi permettre de préparer de nombreux cours afin de faciliter la première année d’enseignement. Le fait de ne pas se retrouver à plein temps devant les élèves, c’est aussi une façon de prendre le temps de s’intégrer dans le métier, sans vivre le rythme effréné de la préparation des cours de la veille pour le lendemain, et de prendre du recul face aux multiples difficultés qui attendent les nouveaux collègues.
L’autre facette perverse de cette réforme, c’est la masterisation. En premier lieu, ce master serait dispensé par les universités. Or, celles-ci sont soumises à la loi sur l’autonomie, c’est-à-dire que les moyens accordés et la qualité des enseignements diffèreraient d’une fac à l’autre.
En second lieu, l’embauche des profs à bac +5, c’est le risque de créer des différences de statut avec ceux qui ont été embauchés à bac +3, c’est à nouveau diviser pour mieux régner. De plus, et malgré les dénégations d’un gouvernement qui a maintes fois prouvé qu’il ne tenait pas sa parole, la disparition des concours est préfigurée dans cette masterisation. Le rapport Pochard exprime la volonté de recruter les profs sous contrat de droit privé.
Supprimer les concours, c’est supprimer le statut actuel du prof comme fonctionnaire d’Etat.
Le troisième volet, c’est le « compagnonnage ». Quel enseignant en activité a le temps d’assurer à la fois ses cours et la formation complète du prof débutant ?
Cette réforme de la formation des enseignants peut donc être vue comme une atteinte grave, aussi bien à la qualité de la formation qu’au statut futur du professeur. Il est dès lors indispensable de dénoncer cette réforme et de revendiquer un IUFM répondant aux besoins du professeur en formation au début de sa carrière comme tout au long de celle-ci.
Nous vous proposons de nous retrouver pour en discuter lors de nos permanences. Nous pourrons échanger sur les revendications que nous pouvons porter ensemble.
Et parce que la CGT c’est aussi cela : nous serons là pour vous aider tout au long de l’année pour vous conseiller dans vos démarches de reclassement, de titularisation et de mutation, ...
Notre brochure “ spécial IUFM ” vous en dira plus et vous aidera à vous retrouver dans la complexité des textes et des situations. Vous y trouverez des extraits et les références des textes officiels, des adresses pratiques, les grilles de traitement, les démarches à effectuer pour obtenir vos indemnités, les affectations, les orientations de la CGT Educ’action, etc. Vous pouvez vous la procurer et poser vos questions pour toutes les difficultés rencontrées lors de votre formation, soit lors des permanences que nous tiendrons dans vos locaux, ou en contactant nos responsables IUFM.
Aujourd’hui, lutter, se syndiquer, c’est contribuer à faire barrage à cette démolition sociale dont nous voyons au quotidien les conséquences dramatiques. Loin d’être un signe d’archaïsme, c’est au contraire l’affirmation du refus de politiques qui nous renvoient 150 ans en arrière, laminant les conquêtes sociales, qui ont, quoi qu’on en dise, été obtenues par la lutte et dépendent de notre capacité à les défendre. La solidarité et l’entraide, l’ouverture interprofessionnelle, un syndicalisme de lutte et de conquêtes sociales sont pour nous les éléments d’une riposte et d’un projet de société égalitaire, de progrès et non de régression sociale.
C’est le sens d’une adhésion à la CGT Educ’action, qui oeuvre à la transformation du système éducatif et au rassemblement de tous les salariés.
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Professeurs stagiaires... vos droits !
▸ Vous avez droit à un remboursement de vos frais de déplacement si votre stage vous oblige à vous déplacer (stage professionnel par exemple) à la fois hors de votre commune administrative (établissement d’affectation) et de votre lieu de résidence.
▸ Vous avez droit à des indemnités de stage : Pour les stagiaires qui n’étaient pas agent de l’État : si la formation IUFM, le stage en entreprise, le stage de pratique accompagnée ont lieu en dehors de la commune (classification INSEE) de votre établissement d’affectation cette année ou celle de votre domicile. Pour les stagiaires qui étaient agent de l’État : si votre résidence administrative de l’an passé (la commune de l’établissement où vous exerciez) et votre résidence familiale de l’an passé (la commune de votre domicile) sont distinctes de votre résidence administrative de cette année (l’établissement du stage en responsabilité) ; - Vous avez droit à des indemnités de sujétions spéciales ZEP au prorata de votre horaire de stage (taux plein pour les stagiaires en situation) ;
▸ Dans le secondaire vous avez droit à l’indemnité de suivi et d’orientation des élèves, au prorata de votre temps de stage (1/3).
▸ Tous les stagiaires ont le droit de grève et des droits syndicaux (assister à des réunions sur leur temps de travail) au même titre que les titulaires.