L’école pour piéger les sans-papiers

COMMUNIQUÉ DE PRESSE DU RÉSEAU ÉDUCATION SANS FRONTIÈRES
lundi 21 février 2005
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Mercredi 2 février 2005, des gendarmes se sont rendus dans le collège Charles De Gaulle de Fameck (Moselle) pour interpeller deux élèves irakiens, des frères âgés respectivement de quinze et dix-sept ans.

Ces gendarmes avaient, selon eux, tenté sans succès d’interpeller dans la matinée le père de ces deux jeunes pour mettre à exécution la mesure d’éloignement dont il fait l’objet.

N’ayant pu l’interpeller, ils se sont présentés dans l’établissement où étaient scolarisés ses deux enfants. Sur place, ils ont fait appeler les deux élèves par le proviseur. Lorsqu’ils ont compris que les gendarmes étaient là pour les emmener, les deux élèves ont été pris de panique. Un enseignant est alors intervenu pour éviter tout recours à la force et a obtenu des jeunes qu’ils suivent les gendarmes.

Les deux jeunes ont été conduits dans les locaux de la gendarmerie où ils ont passé une partie de l’aprèsmidi. En fin de journée, les gendarmes les ont ensuite emmenés dans la chambre d’hôtel où ils vivent avec leur père, dans l’espoir de pouvoir y interpeller celui-ci. En début de soirée, le père ne s’étant pas présenté, les gendarmes sont repartis en laissant les deux jeunes livrés à eux-mêmes. C’est donc un véritable piège qui a été tendu à ce père de famille, utilisant ses enfants comme appâts.

Paniqués par les conditions de leur interpellation, très angoissés à l’idée que leur père puisse être arrêté, ces deux jeunes ont été profondément choqués par cet épisode. Les personnels du collège et les camarades de classes sont aussi bouleversés par cette intervention des gendarmes qui a généré un sentiment de peur et d’insécurité dans tout l’établissement. Il y a eu de nombreuses protestations de membres du personnel de l’établissement mais aucune réaction officielle de la direction.

Depuis, le père aurait disparu pour éviter l’arrestation. Suite à un signalement du collège, les enfants ont été placés dans un foyer de Fameck en raison de leur situation d’isolement.

Le Réseau éducation sans frontières constate que ce type de pratique tend à se multiplier sur l’ensemble du territoire. Depuis quelque temps, les forces de l’ordre ont pris pour habitude de venir chercher dans les établissements scolaires des enfants de tous âges pour les enfermer dans des centres de rétentions avec leurs parents, dans l’attente de leur expulsion. Ils se servent maintenant de l’école pour piéger les parents et les interpeller.

Le Réseau éducation sans frontières proteste contre ces pratiques indignes. Il entend s’opposer à ces interventions de plus en plus fréquentes des forces de l’ordre dans les établissements scolaires. Il demande aux enseignants et aux personnels de l’éducation nationale de refuser de prêter leur concours à ce type de pratiques. Enfin, il exige la suspension immédiate de la mesure d’éloignement prise à l’encontre de ce père de famille, ainsi que le réexamen de sa situation administrative au regard du droit à l’éducation de ses enfants et de leurs attaches en France.

Paris, le 10 février 2005

Contact presse : Jean-François Martini ( 01 43 14 84 86)

www.educationsansfrontieres.org


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Lubrizol : 1 an après on oublie pas ! Réunion publique le 25 septembre, manifestation le 26 septembre

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Jeudi MANIFESTATION Samedi 26 septembre 13h30 Rendez-vous devant : LUBRIZOL (quai de France)

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Tous les enseignant·e·s des deux écoles sont venu·e·s avec un tee-shirt rappelant leur exigence et ont pris la parole en début d’animation. À l’issue de l’animation, l’urne était disponible pour pouvoir faire voter au référendum d’initiative populaire.

La CGT Éduc’action 76 soutient les collègues dans leurs actions.

Motion de soutien aux salariés de la Chapelle d’Arblay

mercredi 18 septembre 2019

Les camarades de la CGT Educ’action Haute-Normandie réunis en Assemblée générale de rentrée le 16 septembre 2019 à Maromme expriment leur soutien aux salariés de la Chapelle Darblay, menacés de licenciement.
Dans le secteur privé, les fermetures de site et les plans de licenciement se multiplient. Dans les services publics, ce sont les suppressions de postes massives et la dégradation des conditions de travail.
De plus, la réforme des retraites est une attaque contre l’ensemble des salariés.

  • Zéro licenciement !
  • Non à la fermeture des sites !
  • Non à la casse des services publics !
  • Non à la réforme des retraites ! Luttons tous ensemble !

Motion adoptée à l’unanimité par l’AG des syndiqué-e-s CGT éduc’action Rouen

Fusion des académies : j’habite à Evreux, pourra-t-on me nommer à Cherbourg ?

vendredi 13 septembre 2019

La lettre de cadrage pour la fusion des académies de Caen et Rouen certifiait que la gestion des personnels enseignants ne serait pas impacté jusqu’en 2022 (Mais en 2018 on nous jurait que la fusion n’était pas encore décidée). A en croire M. le Ministre, jusqu’à cette ce cas de figure n’existera pas. Mais après 2022 ça devient tout à fait possible pour les personnels du second degré. Le Rectorat a tout intérêt à ce que la souplesse et la mobilité des personnels soient maximales. Et avec l’affaiblissement du rôle des CAPA il sera encore plus compliqué d’influer sur les choix des services académiques, sans oublier que pour les contractuels ce « contrôle » est inexistant.

Une fusion des académies pour fermer des sections !

vendredi 13 septembre 2019

Le Rectorat et la Région Normandie lancent la réflexion pour une nouvelle carte de formation à la rentrée de septembre 2020. Ca ne sent pas bon du tout ! L’académie et la région de Normandie auront, si nous ne faisons pas reculer le Ministère, le même périmètre au 1° janvier. Les filières de formation, frontalières pour le moment, ou seulement identiques, seront à la prochaine rentrée dans la même académie. Ce sera une très bonne excuse pour fusionner et fermer par ci par là et pour récupérer les postes.