La phobie de l’échec scolaire, par Nathalie Bulle
Libération du 26/02/09 :
Les réformateurs envisagent une solution dont les conséquences pourraient bien précipiter le système d’enseignement secondaire dans la voie d’un échec plus général. Pour surmonter le problème du niveau de plus en plus faible des élèves en difficulté, ils proposent d’étendre à tout le système d’enseignement secondaire la logique réformatrice qui a conduit le collège à sa perte. Toutes les réformes du collège depuis quarante ans ont en effet été conçues pour les 15 % à 20 % d’élèves qui, comme le relevait un inspecteur général de l’Education nationale en 1980, Jean Binon « se trouvent dès la fin du CM2 en situation d’échec scolaire à peu près définitif… On ruine le dispositif d’enseignement pour eux, sans parvenir à ce qu’ils en tirent profit ». Pour ces élèves, les problèmes qu’ils rencontrent doivent être résorbés bien en amont des cursus scolaires, avant que l’accumulation des difficultés n’entraîne des retards irrémédiables.
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