Toulouse : 500 personnes soutiennent un enseignant en conseil de discipline
Quelque 500 professeurs et parents d’élèves, ainsi que le député-maire PS de Toulouse Pierre Cohen, ont soutenu jeudi Alain Refalo lors de la convocation de l’enseignant de Colomiers (Haute-Garonne) en conseil de discipline pour sa désobéissance aux réformes gouvernementales.
Aux cris de "solidarité", les manifestants ont accompagné l’initiateur du mouvement de résistance pédagogique chez les enseignants du primaire, lors de son entrée au siège de l’inspection académique de Haute-Garonne.
L’inspection académique n’a pas été en mesure d’indiquer quand la décision du conseil de discipline serait communiquée à l’enseignant.
Alain Refalo a déjà été sanctionné de 19 jours de retrait de salaire et d’un refus de promotion pour avoir mis en place un atelier théâtre sur le temps de l’aide personnalisée, et avec l’accord des parents d’élèves.
De nombreux syndicats d’enseignants ont réclamé "qu’aucune sanction ne soit appliquée" à l’enseignant.
"Ce dispositif de l’aide personnalisée n’est pas conforme à l’idée que nous nous faisons de notre mission", a déclaré Alain Refalo avant son entrée dans les bâtiments administratifs.
"Nous allons poursuivre cette résistance car nous ne pouvons pas continuer à nous renier et être complices de dispositifs porteurs d’un esprit individualiste, continuer à construire une société d’injustice où règne la loi du plus fort, car nos valeurs sont celles de coopération, de justice, de solidarité, et ça nous ne le renierons jamais", a-t-il ajouté.
Citant Georges Bernanos —"il faut beaucoup d’indisciplinés pour faire un peuple libre"—, M. Refalo a lancé sous les applaudissements de la foule : "nous n’allons pas céder".
Pierre Cohen, député-maire de Toulouse, a apporté son soutien "sans condition" à M. Refalo. "Cet acte de résistance s’inscrit bien dans ce qui correspond aux attaques successives de tous les services publics, notamment dans les lois sur l’université et l’hôpital", a déclaré M. Cohen.
Selon le "Mouvement des enseignants en résistance pédagogique", les faits reprochés à Alain Refalo sont "refus d’obéissance, manquement au devoir de réserve, incitation à la résistance collective et attaque publique contre un fonctionnaire de l’Education nationale".
A la suite d’une lettre envoyée par M. Refalo à son inspecteur d’académie, et relayée sur internet, quelque 3.000 enseignants dans toute la France ont depuis décidé de désobéir aux réformes gouvernementales.
De nombreuses lettres de soutien à M. Refalo ont également été envoyées à l’inspecteur d’académie de Haute-Garonne, notamment celle de trois anciens résistants, Raymond Aubrac, Walter Bassan et Stéphane Hessel, soulignant que "notre République ne saurait donner un signal aussi contraire que de sanctionner un enseignant tel qu’Alain Refalo".
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